Nervosité extrême

[Ironie]

Bonsoir,

Je pense pouvoir me définir par les termes "cas désespéré", j'ai vaincu ma dépression et j'ai un moral plutôt bon malgré ma situation difficile. Seulement voila, le fait de vaincre ma dépression m'a révélé un problème bien plus emmerdant et qui était sans doute la principale cause de ma dépression : une nervosité extrême. Et le mot "extrême" n'est pas choisit à la légère, bien au contraire.

Vous voyez à peu près ce que vous ressentez quand vous êtes en danger ? Je veux dire réellement en danger, en danger de mort. Bah je ressent ceci à chaque fois que j'ai à faire à une situation stressante, parfois quelque chose qui vous semblera anodin à vous. Prenons un cas concret et récent : Je me suis encore sur-estimé et j'ai voulu participer à un recrutement pour rentrer dans une grande entreprise, j'avais largement les compétences pour le job et ma conseillère pôle-emploi était très optimiste à ce sujet. Elle m'a conseillé d'aller à un "forum" organisé par cette entreprise et quelques autres et le jour-J j'ai paniqué et j'ai tout sabordé. Ça s'est soldé par une triple sanction (pas de job, parents déçus, conseillère désabusée), un mal de ventre comme j'en ai l'habitude, mal de tête, des douleurs musculaires, une crise de larmes et, cerise sur le gâteau, une diarrhée jaune et acide que je ne souhaite à personne ... Tout ça pour un malheureux forum où les gens sont censés se renseigner sur leur future entreprise, ce qui veut dire que je n'avais même pas commencé le recrutement hein. C'est vous dire à quel point la cause est disproportionnée par rapport à la réaction de mon corps, qui est toujours assez violente et je vous laisse imaginer à quoi ressemble ma vie au quotidien.

Pour résumer, ce truc me pourri la vie et m'empêche de faire plein de choses dont j'ai envie ou dont j'ai besoin, parce qu'à la moindre contrariété j'ai peur. Et quand je parle de peur je ne parle pas du petit trac que tu as avant de t'adresser à un public, je parle d'une vraie peur, celle qui te prends aux tripes et contre laquelle tu es complétement démuni. Je n'ai pris réellement conscience de la gravité de mon problème que récemment, après qu'on m'ait poussé au pied du mur pour me faire réagir. A 22 ans ça fait deux ans que je vis reclus chez moi, toujours chez mes parents, pas d'amis, pas de petite copine, je ne vois personne, rien, je passe mes journées à m'emmerder, à attendre que ça se passe, à devenir fou en fait ... Hormis ma famille proche personne ne me comprend et je ne les blâme pas pour ça car moi-même j'ai eu beaucoup de mal à me comprendre mais, c'est dur. J'ai aussi accumulé une frustration assez énorme, le fait d'avoir tout pour réussir et de ne rien réussir est très dur à vivre pour moi, surtout qu'en dépit des apparences ce ne sont pas mes choix qui ont menés à cette situation, mais mes peurs.

Enfin bref, pour être honnête je ne sais plus quoi faire contre ça, je suis fatigué, à 22 ans j'ai l'impression d'en avoir 80 et d'avoir vécut une vie entière, une vie entière très chiante et inutile. Je n'ai plus d'espoir de guérison complète, je n'y crois plus car je pense que je suis trop cassé pour être totalement réparé. J'en profite aussi pour montrer du doigt le principal responsable de mon état actuel : L'éducation nationale. Et oui, si aujourd'hui je suis dans cet état là c'est à cause de l'école, à cause de la lâcheté des adultes qui étaient censés me protéger et qui m'ont laissés mourir à petit feu.

Ironie du sort, chez nous un petit chat est arrivé, il a eut des débuts très difficiles lui aussi et je suis frappé par nos ressemblances, c'est vraiment troublant. Ce petit être et moi on se comprends très bien, il est casanier, il déteste qu'on le caresse, il a peur de sortir dehors et de plus ou moins tout ce qui l'entoure, il ne fait rien de ses journées, il foire tout et il se montre parfois très agressif sans vraie bonne raison. Comme quoi les animaux sont bien plus proches de nous qu'on veut bien l'admettre ...

Je me permettrais aussi un petit message de sensibilisation : Si vous voyez un de vos camarades, un de vos élèves ou juste quelqu'un de très solitaire, qui ne parle pas, qui refuse toujours de s'amuser avec vous, qui est harcelé et/ou humilié par d'autres personnes, n'hésitez pas à intervenir, en douceur. Vous allez peut être lui sauver la vie sans le savoir.

En fait je ne sais même pas si je suis toujours dépressif ou pas, parce que je ne déprime pas vraiment, plus ça va et plus tout m’indiffère. Simple exemple : Ça fait au moins un an que je ne suis plus inscrit à la sécu et je m'en branle, à la limite si je devais crever demain je n'en aurait strictement rien à cirer, plus rien n'a d'importance, je néglige mes passions, mon confort, mon hygiène, ma santé, ceux qui pourraient m'aider un peu. Et je sais pas, j'arrive pas à réagir, même avec "l'énergie du désespoir" ça ne marche pas, j'ai l'impression d'être anesthésié en permanence et d'être assis devant un mauvais film. Je regarde juste ce qui se passe comme si ça ne m'arrivait pas vraiment.

[Archaos]

Bonjour Ironie,

Tu as pensé à consulter un ou une psy pour ce "handicap". Il ou elle pourrait t'aider à maitriser cette panique Une psychothérapie cognitive et comportementale serait peut être adaptée.

[Nosferatu]

En fait je ne sais même pas si je suis toujours dépressif ou pas, parce que je ne déprime pas vraiment, plus ça va et plus tout m’indiffère. Simple exemple : Ça fait au moins un an que je ne suis plus inscrit à la sécu et je m'en branle, à la limite si je devais crever demain je n'en aurait strictement rien à cirer, plus rien n'a d'importance, je néglige mes passions, mon confort, mon hygiène, ma santé, ceux qui pourraient m'aider un peu. Et je sais pas, j'arrive pas à réagir, même avec "l'énergie du désespoir" ça ne marche pas, j'ai l'impression d'être anesthésié en permanence et d'être assis devant un mauvais film. Je regarde juste ce qui se passe comme si ça ne m'arrivait pas vraiment.

C'est dingue, quand je lis ça je me dis que tu as réussi à mettre des mots sur mes maux. Pour le reste je ne ressens pas exactement les même symptômes, mais pour nous 2 le résultat est le même. Sauf que moi, je me bride, j'ai tout pour réussir, mais je m'en empêche. C'est très bizarre, et plus j'y pense et plus je me conforte dans le fait que j'ai un réel problème psychologique, alors qu'il n'en ai rien. A vrai dire de tout temps j'ai toujours adoré la vie et l'ai mordu à pleine dents mais j'ai souvent été empêché de réussir par des gens de mon entourage qui me mettait la pression ou me faisais perdre confiance en moi. Et puis en arrivant à la fac, tout s'est mit à me sourire, je faisais enfin quelque chose qui me plaisais vraiment, j'avais de formidables amis sur qui compter (que j'ai toujours d'ailleurs), je pouvais enfin prendre la situation en main. Du statut du mec qui se laisse toujours mener par le bout du nez et qui écoute ce qui est bon pour lui de faire je suis passé au gars qui pouvait prendre ses décisions et que personne ne blâmerait et même que certains admirait. Et là il s'est passé un truc incroyable: j'ai totalement pété les plombs! J'avais toujours eu des rêves bien sûr, mais ayant été conditionné à être un "looser" au moment où je pouvais enfin me prendre en main pour les réaliser: je foire tout. Clairement, cela me paraît trop bizarre, j'y crois pas, j'essaie d'en profiter, mais le fait de me voir me métamorphoser comme ça sans trop comprendre ce qui m'arrive, je me suis mis à avoir ce que je qualifierais d'une "surproduction cérébrale intense", je veux tout le temps comprendre pourquoi je change, en fait j'ai peur de devenir adulte quoi. J'ai peur de quitter ce monde où tout le monde me disait toujours ce que je devais faire et moi je me contentait de m'en "foutre" de tout et de rigoler et sortir tout le temps avec mes amis. Au fond de moi je suis cette personne extrêmement sérieuse et qui a envie de réussir mais l'enfant qui était au commande jusque là refuse de le voir émerger. La manière dont il s'y prends? Il me fait me poser des questions totalement irrationnels quand j'entreprends quelque chose qui est MA décision, en me comparant de manière totalement débile avec d'autre gens que je fréquente et qui ne grandisse pas aussi vite que moi (mentalement j'entends). Du coup depuis maintenant 1 an ma vie se résume à me poser des questions tout le temps, je vie plus et comme toi je sais même pas trop si je déprime ou pas, n'empêche que je redoute toute interaction sociale, car n'étant plus moi-même j'ai peur que les gens s'en rendent compte, je fais des efforts démesurés pour pas que les gens s'apperçoivent de mon état, jusqu'à présent ça a plutôt bien marché car j'ai des amis en or, on va dire, qui ne sont pas du tout méprisant. J'ai une énorme chance, mais j'ai ce pu.... de 2è moi, un inhibiteur de bonheur à l'intérieur de mon coeur, comme je le qualifie dans un de mes poèmes m'empêche d'être heureux, il pense que j'en suis incapable, que je ne suis pas fais pour être "quelqu'un". Je ne suis pas croyant, mais si l'enfer devait exister je pense qu'il aurait l'aspect de ma vie. Tout simplement parce que mon problème est indéfinissable, même moi je ne le comprends pas, j'essaye de l'expliquer mais comme vous le voyez je m'embrouille. A part toi et de très rares gens qui ont peut-être vécu une vie similaire, je pense que personne ne peut comprendre. Aujourd'hui je vois ma vie future se résumant à ce que je fais depuis un an: "faire mine" constamment, avoir un métier de M.... qui ne plaît pas pour ne jamais me faire remarquer, et faire mine sans cesse avec mes émotions, car à vrai dire je n'en ressens plus aucune depuis belle lurette, je suis neutre vis à vis de tout.