Amour, amitié, y croyez-vous depuis votre dépression ?

[Chat perdu]

C'est mon cheval de bataille pour que je m'en sorte. En fait depuis que j'ai la dépression, je me replis encore plus sur moi et rencontrer ou parler à quelqu'un me semble plus difficile qu'avant. Un peu comme un complexe ou un blocage qui m'empêche d'aller de l'avant. La peur aussi de donner une image trop négative de moi ou de ne pas avoir les moyens pour avoir une vie sociale normale. Et vous ? Arrivez-vous à rencontrer l'âme soeur ou bien avez-vous encore le courage de vous faire des amis, de sortir ?

[Prisoner]

j'ai totalement ce blocage et totalement perdu ce courage. parfois j'essaye quand même de sympatiser mais ça ne prend pas. encore moins qu'avant. c'est qu'instinctivement les gens sentent ça.

[Chat perdu]

Bonjour,

Je précise qu'il ne s'agit pas de timidité mais d'une sorte de dévalorisation par rapport aux gens qui vont mieux que nous. Comme une sorte de complexe de ne pas être aussi heureux qu'eux.

[Prisoner]

ça oui mais aussi un bloquage physique et mental. Et également parfois j'ai une sorte d'aversion quand il m'arrive de discuter ou d'être avec des gens comme si je n'étais pas de la même espèce et que la leur me dégoûtait.

[Archibald]

Bonjour à tous les deux,

je viens m'initier dans vos posts...à la question, je réponds oui !!!
Après dans vos réponses, il faut vraiment y croire et laisser la chance à votre entourage d'être accessible. Il est bien réel que celui ci ne peut comprendre cette maladie, alors il faut faire avec et malgré tout se forcer à partager son espace de vie.
La dépression nous condamne bien souvent à s’emmurer et à ne percevoir que le négatif, on se retrouve dès lors seul et affreusement terrifié par cette réalité entrainant la dévalorisation de soi.
De par mon expérience, j'ai "réapprit" à vivre le jour où je me suis redonné confiance en moi et que j'ai pu affronter et exprimer mes maux aux yeux des autres.
L'amitié, l'amour sont bien là le jour où l'on décide d'ouvrir nos bras, notre cœur et notre envie d'ouverture sur le monde.
Certes ce n'est pas facile mais pas plus difficile que de vivre en dépression continuellement,

bon courage et tout plein d'espoir,

A.

[Chat perdu]

Merci Archibald de ces conseils mais dans l'état actuel je suis comme si j'"avais perdu mes repères avec l'amour, ma relation avec les autres. Il me faut retrouver confiance comme tu dis mais la route est longue. Je pense que j'y arriverais le jour où je me débarrasserais de mes démons. Encore une fois merci de ton encouragement.

[perdita]

Moi je me surprends à penser que sur un site de rencontres je vais rencontrer quelqu'un qui va m' aimer pour deux et me sortir de là. Je sais que c'est parfaitement chimérique mais je ne peux m'empêcher de délirer là-dessus.
Dans la réalité, sur le plan relationnel, je ne suis plus que l'ombre de moi-même.
Je suis (j'étais?) quelqu'un de normalement drôle qui a toujours le mot pour rire et dont la compagnie est agréable et joyeuse. Et j'ai l'esprit vif.
Maintenant mon cerveau est comme une mouche prise dans de la glu, j'ai l'impression de ne plus rien comprendre, de ne plus rien avoir d'intéressant à dire. Et du coup je passe pour une limace triste et mollassonne. Les livres que j'ai lus, je ne m'en souviens pas, je ne retiens rien de ce qui se passe dans le monde, je n'ai plus aucun avis sur rien.
La dépression c'est aussi ça, l'appauvrissement de soi... que peut-on apporter à l'autre dans ces conditions?

[m.agg]

moi j esai de garder contact avec mes deux seules amies et j essai de jouer la plus normale possible
mais a chaque fois je leur demande si je les dérange, je m excuse si je parle d un truc, j ai l impression de les ennuyer quoi !!

[zenitude]

Nous sommes deux m.agg, je ressens exactement la même chose, d'ailleurs depuis que j'ai discuté avec un ami de cette prise de contact avec mon ex,
je n'ai plus aucun signe de vie, nous devions pourtant nous voir dimanche, et il m'a assuré vouloir être présent pour moi car je l'ai été pour lui, mais rien.

Notre entourage a également leur petite vie, j'en conviens parfaitement mais au moindre "silence radio" je frémis... ayant la sensation d'être zappé.

Avec mon frère c'est exactement la même chose, je n'ai plus aucun contact, l'impression d'être un boulet, un pestiféré,
j'essaie vraiment pourtant d'être agréable et à l'écoute malgré ma dépression mais je ressens un malaise.

Chat perdu : les vieux démons je connais cela et même très bien... c'est ce qui m'empêche d'ailleurs de pouvoir avancer sereinement.

[Chat perdu]

Chat perdu : les vieux démons je connais cela et même très bien... c'est ce qui m'empêche d'ailleurs de pouvoir avancer sereinement.

Zenitude,

Les vieux démons c'est aussi une souffrance interne qui me poursuit mais aussi une indifférence ou bien une antipathie à mon égard que je n'explique pas.

[zenitude]

Je ne comprends pas très bien Chat perdu, désolé, tu as probablement très bien expliqué ton ressenti mais c'est moi qui bloque.

[Chat perdu]

Je ne comprends pas très bien Chat perdu, désolé, tu as probablement très bien expliqué ton ressenti mais c'est moi qui bloque.

Ce que je voulais dire par là, c'est à propos de mes vieux démons, sur mes échecs permanents avec les autres au point que ça provoque un certain manque de confiance entre moi et eux, au point que ça me rend dépressif. J'espère, Zénitude, que tu me comprendras.

[zenitude]

Oui je comprends mieux et désolé de t'avoir fait développer.
Je ne connais pas ton statut social/professionnel, as-tu un emploi ? Et si oui, quels sont tes rapports avec les collègues ?

Personnellement quand à "l'âme soeur", cela fait désormais un peu plus d'un an que je suis célibataire mêem si j'ai eu la chance
de rencontrer quelqu'un entre temps la relation n'a pas perdurée (par choix personnel, trop compliqué, etc).
Mais actuellement je ressens une sorte d'exaspération, je n'y crois plus vraiment, à tel point que l'idée de tout stopper
me taraude l'esprit depuis vendredi soir et même surement un peu avant...

Quel âge as-tu Chat perdu ? Moi j'ai 29 ans, 30 en août 2013 si j'arrive jusque là.

[Chat perdu]

Disons que pour le côté professionnel, j'ai un emploi et j'ai toujours rencontré des difficultés à ce niveau là mais je n'en dirais pas plus même si c'est ce qui me fait le plus souffrir.

Pour ma part, j'ai un peu mis en stand-bye mes contacts éventuels par peur de décevoir et de ne pas être à la hauteur car les gens voient tout de suite que c'est pas top: pour eux il faut être souriant tout le temps, amuser la galerie ce qui n'est pas mon cas pour le moment. Pour tout te dire, j'attends que l'orage passe mais ça fait déjà si longtemps que j'attends. Re-célibataire depuis 1 an également.

Mon âge ? Disons pas vieux mais encore jeune (si les MP pouvaient fonctionner ça m'aiderait un peu plus pour te le dire).

[J-Chris]

Je ne crois plus en l'amour ordinaire et continuel entre deux êtres mais davantage en l'amitié plus durable à mon sens. Tout a une fin en somme. Mon rêve : passer le restant de ma vie avec une personne dans une amitié fidèle malgré les difficultés, c'est ce en quoi je croyais déjà, malgré ma mauvaise expérience (rupture après 24 ans de vie commune), mais j'ose souhaiter que je trouverai une personne avec qui je partagerai ma vie même si dans mes moments de désespoir, je crains que personne ne veuille de moi.

Je crois en la force d'amour par contre, c'est à dire en l'amour qui souhaite le bien d'autrui même si on est pas ensemble et même si parfois, c'est compliqué car j'éprouve du ressentiment par exemple pour mon ex-compagne. J'essaye de me soigner, de développer de l'autocompassion, et d'attendre que ça passe pour revenir à une attitude plus aimante, seule garante à mon sens de joie et de justice dans ce monde pour soi et pour autrui.

[Détachement]

Bien sûr que je crois aux deux ! Mais je ne sais pas si j’arriverais à atteindre ces deux buts de mon vivant.
Le seul ami que j’ai eu IRL est mon compagnon aujourd’hui. Pourtant c’était pas gagné car j’ai un diagnostic d’autisme de haut niveau et un historique de harcèlement scolaire et social très lourd derrière moi. Dans une des assocs où je suis (groupe virtuel), il y a des personnes autistes de haut niveau qui ont une situation sentimentale semblable à la mienne et même que pas mal d’entre eux ont un groupe d’amis (et pas que virtuels, non).

Aujourd’hui, j’aimerais avoir des amis. J’ai appris avec l’âge à me dire que c’est pas grave si les autres me semblent être des extra terrestres. Il y aura certes toujours un mur entre eux et moi mais du moment qu’on me respecte, ça va. Je ne suis pas exigeante.

Je pense que ceux qui ne croient pas en l’amour et l’amitié ont tendance à idéaliser les relations humaines et qu’ils se refusent de les voir comme elles sont : compliquées.
C’est foutrement normal que les relations sociales soient compliquées et ce, pour tout le monde … je suis bien placée pour dire ça.

NB : le truc qui me rassure, c’est que mon psychiatre m’avait dit que les personnes autistes ne rompaient pas leur relation sentimentale facilement (cause : soucis d’adaptabilité), et qu’il était rare qu’ils divorçaient donc ça va, j’ai de l’espoir, lol.

[Hikari]

Dans mon cas, je ne cherche ni attend, j'ai tellement voulu être
Comme les autres, scolarité, amis etc, et on m'a tant montrer
Du doigt que j'étais bizarre que je l'ai accepté
"Moi j'ai une vie sociale" "J'ai une vie sociale pas comme toi"
Je dois bien les entendre 15 fois par an ses phrases
Mon manque de sociabilité à fait que les gens m'effraie, et le rejet
A créé le sentiment d'auto dévalorisation, je ne me souviens pas une seule fois
Dans ma vie que je suis aller vers quelqu'un depuis mes 7 ans

Perdita, comme on dit l'espoir fait vivre, je suis sûr qu'un jour tu trouveras
Quelqu'un qui t'aimera vraiment, et tu sais dans ce monde il y a de tout

Chat perdu, tu as pas à avoir honte où je ne sais quoi par rapport à ton âge
Il y a des personnes de 60 et plus comme il y a des moins de 15 ans ici
Je sais plus trop quoi répondre alors essaye d'avoir confiance en toi
Même si c'est difficile

[Sheol]

... j’ai un diagnostic d’autisme de haut niveau ...

C'est quoi de l'autisme "de haut niveau" ?

[Détachement]

@Sheol Un degré d’autisme avec un « haut niveau de fonctionnement » et sans déficience intellectuelle, donc souvent « léger ».
Après, il y a aussi la désignation d’autisme de « haut niveau » qui est une notion différente et qui est une forme d’autisme parmi d’autres car le spectre autistique est plus large qu’on le croit.

[Sheol]

Ha oui, je suis bien conscient qu'il y a toutes sortes d'autistes, et j'en ai croisé moi-même quelques uns (du moins diagnostiqués comme tels).
Certains très énervés, d'autres très timides, inquiets du moindre regard, d'autres encore qui ne parlaient pas, mais observaient soigneusement, et beaucoup de maniaques, compulsifs, obsessionnels, perfectionnistes ...
Je me demande d'ailleurs si réunir tous ces gens sous un même terme d'autisme n'est pas un peu abusif ...

"Sans déficience intellectuelle", oui je veux bien le croire, mais avec une déficience de la communication, du moins vis à vis des exigences de notre société. Au mieux le mode de communication de certains autistes pourrait être considéré comme "original" sans être pathologique.
mais "original" dans le sens ou il se conforme avant tout à ses propres critères, sans intégrer les exigences d'une communication bilatérale normalisée (et des signaux non factuels communs à toute société).

Mais donc, autiste de haut niveau, tu as une intelligence normale (voire supérieure), mais tu maitrises mal les codes sociaux et les échanges interpersonnels. Est ce que j'ai a peu prés compris ?
Le fait es que tu me surprends un peu en te définissant comme "autiste". Pour ma part j'étais persuadé que tu étais plutôt schizoïde.

A propos d'amitié, j'ai comme l'idée que tu me snobes un peu. Te serais je redevable de quelques chose (mea culpa ?) ou est ce juste de l'ennui, ou de l'intolérance ?