Lycée et dépression...

[mausam]

Bonjour à toutes et à tous.

Merci beaucoup à celles et à ceux qui auront la patience de lire mon message.
Je n’ai pas vraiment l’habitude d’écrire sur des forums pour ce genre de problèmes, mais je ne suis pas capable de me confier à qui que ce soit dans mon entourage, car je ne pense pas que je serais entendue, alors que vous me comprendrez certainement mieux.

Je suis une adolescente de dix-sept ans et depuis ma plus tendre enfance, j’ai une propension à la déprime et à l’angoisse, aussi, je ne suis jamais parfaitement bien dans ma tête, il y a toujours ce « quelque chose » qui me fait souffrir. Peut-être cela vient-il du fait que mes parents ont toujours été en conflit et que mes camarades de classe jusqu’en seconde n’ont jamais été très tendres avec moi… Mais cette souffrance sourde, j’ai toujours su la canaliser, l’obliger à se tapir au plus profond de mon être.

Seulement voilà, elle est là aujourd’hui, et ce qui l’alimente c’est l’échec que je représente. J’étais une bonne élève jusqu’à ce que je rentre en première scientifique, où mes résultats ont commencé à chuter, provoquant une vive blessure dans ma confiance en moi. Maintenant, presque à la fin de mon parcours au lycée, celle-ci a été happée dans le néant et je considère que je suis stupide et incapable.

J’ai toujours rêvé de voyager, mais ce beau fantasme se voit couper les ailes par la déception. Alors, aller en cours est devenu un vrai tourment. J’ai l’impression de bâillonner mon âme et de perdre mon temps à essayer en vain de faire quelque chose de mes neurones, alors que mes capacités m’auraient certainement permis de réussir dans une autre filière.

J’ai développé un vrai dégoût des professeurs, non pas de leur personne, mais de ce qu’ils représentent lorsqu’ils sont debout devant le tableau blanc : les tortionnaires. Ceux qui viennent vous voir pour vous encourager à leur poser des questions mais qui vous méprisent totalement lorsque vous le faites. Je sais que cette vision des choses est exagérée, et ce n’est certainement pas celle que j’avais il y a quelques années, mais c’est pourtant comme ça que je vois les choses. Les enseignants qui étaient les dispensateurs du savoir sont devenus de viles personnes qui se moquent totalement de la souffrance d’un élève. Je demande aux professeurs qui pourraient éventuellement lire ce message de bien vouloir pardonner mon intolérance.

Depuis quelques jours, je me sens profondément mal et mon corps subit les dégâts de ma peine morale. J’ai mal au ventre, à la tête, je suis en permanence accablée de fatigue et pique du nez en cours, ce qui est extrêmement désagréable. J’ai du mal avec la nourriture, je ne maigris ni ne grossis, mais j’alterne les phases d’écœurement total avec celles de fringales incontrôlables. La moindre émotion fait couler mes larmes et je dois me retenir et me cacher car je ne veux pas que qui que ce soit me voie pleurer, non pas par narcissisme mais parce-que je considère qu’il m’est interdit de pleurer devant d’autres personnes au regard des horreurs que certaines d’entre elles peuvent vivre. Je sais que cette façon de penser ne va pas m’aider à guérir.

Je pleure donc tout le temps pour un rien, le soir dans mon lit, sous la douche, alors qu’avant cela, jamais une larme ne coulait de mes yeux. Je ne trouve plus la force de rien faire, ni de lire, ni d’écouter de la musique, et encore moins de travailler, ce que je me force quand même à faire car je ne voudrais pas regretter d’avoir abandonné mes efforts à cause d’une déprime. Mais je vais tellement lentement… je fais tout lentement, et j’ai envie de dormir, dormir encore… Je me lève à onze heures du matin les weekends, je me couche tôt, et lorsque je rentre chez moi après les cours, je m’effondre sur mon lit et je ne bouge plus. Et lorsque je ne pleure plus, je me relève et je travaille, lentement, pour retrouver à nouveau mon lit et dormir. Je dors merveilleusement bien une fois que j’ai trouvé le sommeil, mais il m’arrive de me réveiller la nuit avec la nausée.

Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Je ne suis pas d’un caractère à abandonner. Je m’accroche toujours. Même si je n’ai pas la moyenne dans quatre matières, je m’en sors quand même avec la moyenne générale, et j’ai des amis autour de moi, à qui je cache parfaitement ma souffrance pour ne pas attirer leur attention sur moi, comme certains d’ente eux méritent plus qu’on les écoute. Je devrais me dire qu’avec un petit effort je serais capable de remonter la barre… Au lieu de ça je ne me dis… rien. Rien du tout. Car je suis incapable de réfléchir. Mon cerveau est comme bloqué pour tout ce qui concerne les cours. Je m’intéresse aux voyages, à l’apprentissage de nouvelles langues, à la culture des pays que j’aimerais tant visiter, et je suis capable d’apprendre très vite, mais dès qu’on me parle de mathématiques ou de chimie, alors je deviens un glaçon inerte et dégoulinant de larmes. Je n’arrive même plus à rire des blagues, ni à me réjouir, pour mes proches ou pour moi. Mon visage n’exprime la plupart du temps qu’une profonde lassitude et lorsque je ris, c’est avec des lèvres pincées, et je ne plaisante pas lorsque je dis que j’ai presque du mal à tirer les muscles de ma bouche pour sourire. Je suis sujette à des crises d’angoisse en cours, surtout pendant les contrôles, et malgré ma pratique automatique de la respiration abdominale, je fais souvent de légers malaises.

Voilà donc mon état. Je ne sais pas si vous aurez un conseil à me donner, autre qu’aller voir l’infirmière scolaire, qui à ce niveau m’enverrai directement à l’asile sans passer par la case départ, je dis cela en connaissance de cause ; ou en parler à mes parents, qui eux ne comprennent pas vraiment, et je ne les blâme pas, car j’imagine que les relations adulte/adolescent doivent être difficiles. J’ai déjà tâté le terrain avec eux, et j’aurais beaucoup de mal à recommencer.
J’ai trop l’habitude de me débrouiller seule pour aller demander de l’aide à un proche… J’ai honte de moi-même, et j’ai honte de dire que je suis mal, de me décomposer.

En outre, mes parents n’auront jamais les moyens de m’envoyer chez un psychologue, et je m’en voudrais toute ma vie de leur demander ce sacrifice financier pour un malaise d’adolescente…

Alors, peut-être pourrais-je allez voir un professeur ou bien, je ne sais pas…

Je vous remercie d’avoir lu mon message et je m’excuse pour sa longueur, j’ai pourtant essayé de faire au plus compact…

Merci beaucoup, et je soutiens de tout cœur toutes celles et tous ceux qui souffrent aussi.

[Rainbow]

Bonsoir Mausam!
D'abord c'est important que tu ai réussi a nous écrire ta souffrance, à l'exprimer, ça n'est pas évident et pour cela tu as été courageuse!

Si tu le permets je voudrais te poser quelques questions: Es-tu toujours en première ou en Terminale actuellement? Également tu dis que tu es passionnée par les voyages, les langues mais que néanmoins les matières plus scientifiques ne te plaisent pas alors je me demandais, est ce un choix que d'avoir suivi une filière scientifique?

Je ne sais pas si on peut prendre cela comme un conseil mais selon moi il faut que tu vives selon toi avant tout. Tu dis que tu as des ami(e)s, sont-elles/ils dans la même classe que toi? Si oui, alors essais de t'accrocher à elles, parle leur même si tu ne te sens pas prête à leur parler de toi et de ton mal être commences peut-être par leur parler de toi et de ta vie.. Et le temps tu trouveras peut-être en l'une d'elle une personne de confiance qui te convaincra que tu vaux la peine qu'on écoute tes problèmes. Car tu sais, il est certain qu'on trouve toujours pire que nous, il y a toujours une situation pire que la notre quelque part dans le monde mais comme j'ai coutume de le dire on a tous notre pire à nous, on a tous le droit d'aller mal.. Il y a des moments comme ceux là dans une vie où tout semble s’effondrer, où nous avons l'impression de nous écrouler et pourtant, pourtant le plus souvent on s'en sort plus fort et avec le sourire..
Tu dis que tu as un caractère à t'accrocher et à tenir bon mais je pense que si tu n'y arrives plus en ce moment c'est également parce que tu dis te sentir stupide et incapable alors je pense que la première chose à il faire c'est reprendre confiance en tes capacités! Personne ne peut dire de soi qu'il est incapable ou stupide, parce qu'il y a forcement quelque chose que tu es la seule a faire aussi bien, il y a toujours quelque chose qui nous prouve le contraire de ces sombres pensées.. Alors même si tu n'en as pas conscience maintenant, tu es quelqu'un de génial, nous sommes tous quelqu'un de génial à notre manière, regarde toi dans le miroir, droit dans les yeux et dis toi que tu es quelqu'un d’exceptionnel et d'unique, il faut que tu apprennes ou réapprennes petit à petit à croire en toi!

Enfin il va te falloir vivre en fonction de tes aspirations, même si tu as des obligations.. Repose toi, écoute de la musique, regarde un film qui t'aide un peu à voyager ou économise pour t'acheter un livre de photos d'un pays que tu aimes particulièrement! Tu es arrivée à un point où tu n'as plus envie de rien et il va falloir réapprendre à vivre, à te convaincre que tu as le droit de te reposer et d’apprécier chaque petits moments de la vie..

Voilà, je ne sais pas si ce que je t'ai dis là t'as beaucoup aidé mais en tout cas je t'aiderais avec plaisir si tu le veux et si tu acceptes de m'en dire un peu plus sur toi..

Courage, tout s'arrange un jour ma jolie

[novembre de l'âme]

Bonjour mausam,

c'est déjà un bon début d'écrire et d'extérioriser ta peine.
J'ai 19 ans, j'étais en première S, il y a quelques années donc je suis passé par la moi aussi.
Si tu es première S, ça veut dire que tu es loin d'être con. Et que tu as du potentiel dans les matières scientifiques.
je pense que tu y penses tellement, que ça te monopolise ton esprit. Donc , en cours, tu es moins vigilant, moins concentré, tu t'évades un peu vite. Tu t'échappes à la première difficulté. Je me trompes?

Tu pourrais essayer de te fixer de petit objectifs pour commencer.
Mais n'abandonne surtout pas. Continue à aller en cours, c'est vitale, déjà ça te permettra de garder une bonne hygiène de vie.
ça te forcera à faire quelque chose de tes journées. et puis au pire, si tes résultats sont trop mauvais, tu peux envisager le redoublement. c'est pas la fin du monde ^^

je ne sais pas si tu habites dans une grande ville, mais regarde dans les pages blanches et renseigne toi sur les centres medico psychologiques. La bàs, ils t'aideront sans te ruiner. Il me semble que c'est gratuit.


"les C.M.P. sont ouverts à toute personne, les consultations sont gratuites. Un premier entretien d'accueil se déroule avec un(e) infirmier(e), afin de vous orienter soit vers un psychologue, soit vers un médecin psychiatre, soit les deux. Il n'y a pas besoin de passer par son médecin traitant. Pour la compétence des professionnels, je dirais surtout que la qualité de votre prise en charge dépend de la relation de confiance qui s'instaure entre votre thérapeute et vous. Il s'agit d'une relation entre deux êtres humains, on "accroche" avec son thérapeute ou pas, on sent rapidement si on est à l'aise pour évoquer les moments sensibles de sa vie." =>

c'est super pratique le copié colle de google

Un conseil : N'abandonne jamais

[mausam]

Bonjour.

Tout d'abord, je vous remercie beaucoup de me soutenir, ça me fait du bien de savoir que je ne suis pas seule.

Pour répondre à vos questions Rainbow, je suis en terminale cette année, mais depuis l'année dernière je me sens perdue. Le choix de suivre cette filière n'en était pas vraiment un, mon but était de poursuivre plus tard des études de santé ou dans le domaine social, comme la psychologie, mais j'avoue avoir été un peu "poussée" par mes parents... Pour eux, les littéraires sont des "bohèmes" fumeurs de joint, et ils n'aiment pas ce milieux. Je voulais faire du théâtre en seconde, ils étaient d'accord, et du jour au lendemain, ils ont changé d'avis sans prévenir (malgré le temps qui a passé je ne sais toujours pas pourquoi), et ont voulu que je fasse des sciences économiques et sociales, ce que j'ai donc fait mais sans m'y intéresser.

Je suis contente que vous me posiez cette question, car cela me fait réfléchir. En seconde, j'avais de très bons résultats dans toutes les matières littéraires, et en fin d'année je voulais aller en L, sachant que j'aurais sûrement du mal en S, mais mes parents m'ont fait comprendre que la L "ne menait à rien" d'après eux, et que je devais "m'ouvrir le plus de portes possibles" en allant en scientifique. Et aussi étrange que cela puisse paraître, j'avais complètement oublié ça depuis. Je considérais jusqu'à aujourd'hui qu'ils voulaient le meilleur pour moi et que je devais leur faire confiance... Mais maintenant je me rends compte que ce n'est pas vrai. Je me souviens aussi de leur comportement avec moi avant leur divorce, et je réalise que j'aurais dû suivre ma propre intuition...

Ce que je voudrais vraiment, c'est travailler dans l'humanitaire, aider, découvrir, rencontrer et voyager à la fois... Je sais qu'il y a plein métiers dans ce domaine, mais je n'arrive quand même pas à me dire que je vais réussir à faire quelque chose de mon avenir et réaliser mon rêve...

Je continue d'aller en cours, il n'est pas question que j'arrête d'aller au lycée, mais novembre de l'âme à raison, dès que le cours devient trop compliqué, je décroche, sauf lors de rares exceptions, je n'écoute que des bribes de ce que dis le professeur, et je suis perdue. Depuis quelques jours j'ai beaucoup de mal à me lever le matin, c'est un vrai cauchemar, et le décalage horaire n'arrange rien, j'arrive donc juste à la sonnerie, et je suis essoufflée, ce qui me donne des vertiges (je pense que j'ai une baisse de tension du fait que j'aie tout le temps sommeil, et je ne sais pas si c'est en rapport avec mon mal-être), donc je manque la première partie du cours. Quand je reprends mon calme, je ne comprends rien, et voilà que je décroche. Heureusement je n'ai ça que lors de la première heure de cours, mais quand c'est l'heure des mathématiques ou de la physique... J'ai essayé de me lever plus tôt, de mettre mon réveil plus fort et de l'éloigner de mon lit pour être obligée de me lever, rien n'y fait. Ce n'est même pas de la fainéantise, c'est juste que je suis incapable de me lever. Sûrement parce-que je n'ai pas envie d'y aller. Ce que j'y fais ne m'intéresse plus, du moins pas en sciences. J'ai l'impression d'avoir gâché ma scolarité et j'ai une sensation permanente de peur.

En plus, je ne retrouve même plus mes cours, moi qui ai toujours été si organisée, mon trieur est devenu plus épais que le dictionnaire et je ne trouve jamais l'envie de le ranger. Peut-être que je devrais commencer par ça.

J'habite dans une petite ville, alors il me serait difficile d'aller dans un CMP, mais je vais quand même me renseigner. Je vais sûrement être obligée de faire une thérapie, si j'ai mon bac en tous cas, je verrais l'année prochaine, car je ne pense pas que les cours soient la seule raison à tout ça. C'est bizarre, mais j'ai une forte tendance à appeler au secours et à me replier sur moi-même quand mes appels sont entendus...

Je vous remercie infiniment de m'avoir répondu, je vais essayer de suivre vos conseils.

Rainbow, je veux bien en dire plus sur moi, du moment que je reste anonyme, et je suis ravie d'avoir du soutient !
Merci encore.

[Rainbow]

Bonsoir Mausam !

Tout d'abord, toutes mes excuses pour avoir mis tant de temps à te formuler une réponse, j'ai eu quelques petits problèmes personnels qui durent un peu et puis ton article a été vraisemblablement changé de catégories et j'ai eu un peu de mal à te retrouver..

Ensuite oui, j'ai moi-même suivi une filière littéraire et je conserve le souvenir d'avoir été vu comme étant dans un autre monde, un peu rêveuse et pas très bosseuse par la plupart des gens.. Alors que c'était tout le contraire, que le rythme était particulièrement dur et que dans les derniers moments avoir un instant pour moi était devenu compliqué! Enfin, là n'est pas le débat.. Je comprend, ça n'est pas forcement un choix et lorsque l'on prend conscience de ça c'est souvent en se rendant compte que l'on décroche, que les cours ne nous intéresse plus, que notre passion ne se trouve pas là où l'on est et ça c'est compliqué à gérer.. Pour parler de ma propre expérience, moi ça à été l'inverse! Je me suis retrouvée en L option arts plastiques et environ à cette époque de l'année de Terminale, alors que j'avais une très bonne amie en S qui me prêtait souvent ses cours j'ai réagi que je n'avais aucune aspiration à être là où j'étais.
Ce que je te conseille, si on peut appeler ça ainsi c'est de ne pas te décourager, comme le dit novembre dans l'âme fixe toi de petits objectifs, qui ne te prennent pas extrêmement de temps, qui sont "vite fait" et qui te laisse le temps de faire autre chose, dis-toi que tu as fais le plus dur! Il ne te reste que trois petits mois et après tout cela sera bien loin!

Je pense que si tu n'arrives pas à te dire que tu y arriveras c'est parce que tu n'en as pas vraiment envie, d'y arriver.. Je m'explique: Pour le moment tu n'as aucune motivation a être là où tu es, ça ne t’intéresse pas, ça ne te passionne pas, comme je dis souvent actuellement pour toi la vie est ailleurs alors rassures-toi c'est tout à fait normal que tu ai la sensation de ne pas pouvoir y arriver puisqu'il n'y a rien qui te motive vraiment autour de toi! Ce qu'il faut c'est que tu parviennes à te projeter plus loin, que tu vois dans l'avenir, dis-toi qu'un jour tout cela sera fini, tu feras quelque chose qui te plait, que tu voulais faire et que tu aimeras faire! Tu seras fière de toi, de ton parcours, épanouie et cette dure période ne sera plus qu'un lointain souvenir..

Je voulais simplement te demander, n'y a t-il "que" l'école et ton parcours scolaire qui te pose problème en ce moment? Je ne veux bien évidemment pas dire que c'est quelque chose de minime, je pense au contraire que lorsqu'on développe un certain mal-être scolaire ça fait tout autant de mal que quoi que se soit d'autre, je me souviens à quel point la pression que nous met l'école a pu me détruire littéralement le moral.. Bref, y a t-il quelque chose d'autre? Parviens-tu à trouver du soutient chez toi? A te libérer le week-end avec tes amis? Penses-tu pouvoir envisager de parler à quelqu'un petit à petit?

Tu dis que tu ne penses pas que les cours soient la seule raison à ton mal-être, penses-tu a quelque chose en particulier? As-tu vécu quelque chose dont tu n'aurais peut-être jamais parlé à personne et qui reste en toi à te faire du mal depuis ce moment? Peu importe quoi, même si ça t'apparait "pas grand chose" as-tu une intuition de quelque chose qui aurait contribué à te faire tout ce mal?

Voilà, je te souhaite beaucoup de courage et ne t'en fais pas, tu trouveras le soutient que tu souhaites :

A bientôt.

[mausam]

Bonjour !

Je suis désolée d'être restée inactive si longtemps, j'ai moi aussi eu quelques "affaires" à régler (orientation, bourse, etc...) et je n'ai pas pu me connecter.

Rainbow, merci encore pour ce chaleureux soutien. Je pense que ma vie familiale me rend mal. J'entretiens des relations plus ou moins difficiles avec mes parents, surtout avec mon père, bien que depuis leur séparation je me sente mieux (ça peut paraître étrange). Et récemment, je me suis rendue compte que m'éloigner d'eux était une grande motivation pour moi, si ce n'est la plus grande. Je sais que c'est vraiment horrible de dire ça, mais je ne considère pas je leur doive quoi que ce soit pour leur éducation, car ils m'ont rendue malheureuse longtemps et que certaines choses ne s'effaceront pas, bien que je ne sois pas la plus à plaindre en matière d'enfance malheureuse.

Donc je me suis motivée pour avoir mon bac cette année, car je sais que je ne supporterai pas une année de plus avec eux (je précise que nous nous disputons rarement mais l'ambiance est toujours froide). Je pense que le manque d'intérêt qu'ils me portent a aussi contribué à ma perte de confiance en moi. Ils se fichent de savoir ce qui m'intéresse, ce que j'aime, ils ne savent rien de moi, et je sais que je ne suis pas le centre du monde, loin de moi cette idée, mais j'ai fait tellement d'effort pour avoir l'impression qu'ils me remarquent un tant soit peu... Mon père me coupe souvent la parole quand je parle, il ne m'écoute même pas et répond à mes question à côté. Je sais que c'est un homme et que ceux-ci écoutent souvent à moitié, mais ce n'est pas une raison suffisante à mes yeux. De plus, il veut toujours savoir ce que je fais, pourtant je n'ai jamais fait une bêtise de ma vie, il m'impose son mode de vie lorsque je vais chez lui, des choses qui ne me conviennent pas, comme par exemple, se doucher le matin, ne pas manger telle chose, ne pas aller à la salle de bains à telle heure, ne pas utiliser telle crème hydratante, fréquenter telle personne, etc., des petites choses qui font que je me sens mal quand je suis chez lui. Et que puis-je faire face à ça ? M'écraser, me taire, supporter et attendre. Je suis obligée de lui mentir sur tout, je ne peux même pas lui dire que je suis allée sur un site engagé pour le Tibet, que j'ai vu un reportage sur Tchernobyl, tout les sujets "sérieux". Je n'ai jamais été la petite fille "rose bonbon" qu'il voulait. Quand j'étais petite, il me disait que quand les filles lisaient trop, elles arrêtaient de grandir, que quand les filles avaient leurs règles, ils fallait qu'elles mangent moins parce qu'elles se mettaient à grossir, et il m'a tellement fait souffrir avec ses petites piques quotidiennes que maintenant je n'arrive même pas à lui dire "je t'aime" en face, même si je le pense.

Quant à ma mère, elle est plutôt du genre à se ficher totalement de ce que je fais. Je vis dans sa maison, je mange à sa table, je l'aime, elle m'aime, et c'est tout. Depuis quelques temps elle est beaucoup moins câline, elle m'envoie paître à chaque fois que je lui parle de quelque chose qui ne concerne pas notre vie quotidienne. Je ne la comprends pas. Et elle ne comprend pas que je sois fascinée par les voyages, elle me dit sans cesse que je ne serais jamais capable de me passer de mon petit confort quotidien, que je ne supporterai jamais d'être seule dans un appartement universitaire, et ainsi de suite...

Dès fois, je me surprends en train d'agir comme une petite fille : j'achète des cadeaux à ma mère, lui fais des câlins, l'aide à tout faire, lui demande de me parler de sa journée, de ses passions, et de même avec mon père, juste pour leur tirer un geste d'affection... Dit comme ça, je trouve que c'est exagéré et que ça ne reflète pas vraiment la réalité car je prends les choses moins à cœur au quotidien et je sais qu'ils m'aiment et que c'est tout ce qui m'importe.

Ce dont ils ne se rendent pas compte, c'est que maintenant j'ai juste une terrible envie de partir, et ça depuis maintenant deux ans, je tiens même un "calendrier de l'Avent" pour patienter. Et en ce moment, je me dis qu'il me reste deux mois, quatre avec les vacances d'été pendant lesquelles je vais travailler, et que tout ça ne sera plus qu'un mauvais souvenir, tout comme mon enfance avec eux lorsqu'ils passaient leur temps à se hurler dessus.

Je ne sais pas si tout ça peut avoir une incidence sur mon parcours scolaire, mais ce qui est sur, c'est qu'avec eux je ne serais jamais épanouie.

Merci encore de lire mes messages et de me soutenir, ça me fait du bien de pouvoir parler de ça à quelqu'un.

[Rainbow]

Bonsoir!

Tout d'abord, comment vas-tu Mausam? Tu as ouvert ce topic il y a presque un mois alors comme cela a t-il évolué de ton côté?

Si je peux me permettre un avis, oui je pense qu'à un moment où a un autre le mal-être que tu ressentais dans ta famille à affecté ta confiance, ta vie et donc ta scolarité.. C'est une chose étrange qu'est la vie et je pense le véritable problème de démotivation que tu as est plus dû à un ras le bol généralisé qu'autre chose! Je pense que lorsque quelque chose nous fait du mal on passe par plusieurs "phases" , d'abord on culpabilise, une part de nous pense que c'est notre faute alors on essai d'arranger les choses pour obtenir un sourire, une attention, quelque chose qui nous prouverait que c'est pas nous, c'est pas ça.. Et puis on grandit, on change, on s'endurcit ou on s'habitue peut-être alors on se révolte, on cherche des solutions, on veut partir, on monte des projets et à mon sens c'est à ce moment là qu'on se construit, qu'on apprend à vivre en fonction de soi! Mais comme la vie n'est pas aussi rapide qu'on aimerait qu'elle soit parfois et bien on s'impatiente, on se résigne par moments et on fini comme toi, comme moi à une certaine époque par en avoir RAS LE BOL ! Le problème c'est que ce ras le bol à tendance à se généraliser, à devenir comme une sorte de poids qui nous colle au cœur et qui nous donne l'impression qu'on avancera jamais, qu'on sera jamais assez fort ou assez bien.. Qu'on sera toujours bloqué là où on est et donc là on a pas envie d'être!

ça n'est pas le cas! Ce sont les évènements, c'est ton parcours, ton passé, ta sensibilité qui t'ont fait croire cela.. Ce qu'il faut absolument c'est que tu en parles, que tout sorte comme tu l'as fait ici, à la moindre contrariété exprime le c'est important.. Mettre des mots sur la douleur, sur le doute, sur tout ça permet de faire le point, de trouver des solutions. Accroche toi, ai ton bac et pars.. ça n'est pas la seule solution mais du haut de ma petite expérience je pense que c'est celle que tu souhaites le plus à ce jour alors fonces! Une fois un peu éloignée tu pourras redémarrer une nouvelle vie, faire le point et comme tu le dis toi-même tes parents t'aiment autant que toi tu les aimes alors à ce moment vos rapports seront certainement plus complices, plus affectifs puisque vous ne vous "supporterez" plus toute la journée..

En tout cas ne te décourage pas, jamais, personne même pas tes parents où les personnes les plus proches de toi ne peuvent te dire que tu n'y arriveras pas ou te le faire penser ! Pars gagnante, tu arriveras gagnante d'une manière ou d'une autre! Donne toi les moyens et je suis certaine que tu retrouveras confiance en ce que tu es, c'est souvent ceux qui croient le moins en eux qui sont les personnes les plus belles tu sais..

A bientôt, amitiés.

[mausam]

Bonjour.

Je suis vraiment honteuse de ne pas avoir pris le temps de vous répondre malgré le fait que j'étais en vacances... Merci encore pour vos messages de soutient. Je me sens mieux depuis que j'ai ouvert cette discussion. Le fait d'avoir découvert quelque chose qui se terrait au fond de moi m'a fait du bien.

J'ai parlé à ma mère, je lui ai dit que je la sentais très distante et que je ne savais plus quoi faire pour nous rapprocher... Elle m'a répondu qu'elle était désolée mais que de toutes les façons comme je vais certainement partir cette année, il faudrait donc s'habituer à cette "distance". Je ne pense pas qu'elle ait vraiment saisi ce que je voulais lui exprimer... Mais au moins je lui ai parlé.

Au niveau scolaire, je ne peux que vous remercier infiniment pour votre conseil de partir gagnante, car je me suis remotivée et je suis maintenant capable de me concentrer sur mon travail comme avant ! Merci ! Je ne sais pas si mes résultats vont augmenter, mais au moins je ne me sens plus complètement perdue lorsque je suis en cours !

[Rainbow]

Bonsoir!

Ne t'en fais pas pour cela, malgré les vacances je sais bien, je comprend bien que tu dois avec milles autres choses qui occupent ton esprit et si tu vas mieux c'est le principal ! Toute petite chose avant tout, je viens de remarquer que tu me vouvoyais, je t'arrêtes donc tout de suite, je ne suis vraiment pas beaucoup plus vieille que toi je pense alors considère moi plutôt comme une amie un peu lointaine et pas de formules de politesse comme celles-ci entre nous

Pour ta maman, tu sais parfois entendre ces choses ça peut être dur et plutôt que de le reconnaître on préfère ne pas comprendre. ça peut même être tout à fait inconscient.. As-tu pensé à lui écrire? Tu as l'air d'avoir certaines facilités avec les mots, je trouve que tu as une belle manière de t'exprimer ainsi grâce à cela tu pourrais plus facilement te poser, ne pas avoir l'angoisse d'être en face d'elle, la pression.. Tu pourrais t'expliquer peut-être plus longuement et elle pourrait mieux comprendre ce que tu voulais lui dire.. Même si tu t'en vas en effet cette année, ça te retirerait un poids de savoir qu'elle a réellement prit conscience de tout ce que tu essayais de lui dire jusqu'ici, ça te permettrait de recommencer sur des bases solides et surtout de t'épanouir complètement!

En tout cas, je suis très contente que tu te sentes mieux, si j'ai pu t'être un peu utile
Surtout n'hésites pas à revenir me donner de tes nouvelles ici à l'avenir, se sera toujours avec plaisir!

A bientôt.

[mausam]

Bonjour !

Désolée, le vouvoiement est un réflexe chez moi ! ^^ Ce n'est pas forcément en fonction de l'âge, c'est plus une marque de respect.

Merci pour le compliment sur ma façon d'écrire. Je n'avais pas pensé à utiliser ce moyen. C'est vrai que ça pourrait être une solution. En réalité, je suis plutôt du genre à préférer le face à face, mais puisque j'ai déjà tenté avec elle, alors peut-être que je devrais lui écrire une lettre. Merci du conseil, c'est une très bonne idée ! =)

Mais d'abord je vais réessayer de lui parler, car depuis notre dernière conversation, elle multiplie les gestes d'affection, elle ne sait peut-être pas comment me parler, alors je vais tenter à nouveau de briser la glace.

Qui ne tente rien n'a rien !

Je te tiendrai au courant ! Merci pour tout !

[Rainbow]

Un petit coucou en passant J'espère que tu es parvenu à discuter avec ta mère, que tu vas bien et que l'approche du bac ne t'angoisse pas trop!


A bientôt

[mausam]

Bonjour !

J'ai effectivement pu parler à ma mère. Je lui ai dit que je savais que ce n'était pas de sa faute mais que j'avais l'impression que je ne comptais pas pour elle, que ça me rendait malheureuse... Elle m'a dit qu'elle était désolée si elle ne me le montrait pas, qu'elle avait des problèmes personnels et qu'elle m'aimait.

Bon, je pense que ça n'ira pas plus loin. Je voudrais beaucoup l'aider, mais malheureusement elle ne veut pas. Je crois qu'elle ne me fait pas confiance. Mais je ne peux pas lui en vouloir pour ça.

Pour le bac, je n'angoisse pas trop, j'ai un bon pressentiment, mais c'est vrai que je commence quand même à stresser. Le pire reste à venir ! Et ensuite le meilleur, j'espère.

Merci beaucoup à toi Rainbow de m'écouter, tu m'as permis de m'alléger d'un poids dont j'ignorais même l'existence ! En réalité je me rends compte que dans mon cas, familial et scolaire dont très liés, et depuis que j'ai mis le doigt sur mon problème avec mes parents grâce à toi, ça va mieux en cours et mes notes sont à la hausse (sauf en maths, mais ça je n'y peux pas grand chose... ), et je n'ai plus fait de crises d'angoisse depuis.

Maintenant je sais que mon père restera toujours un problème pour moi, car contrairement à ma mère, il est tellement borné et certain de faire tout ce qui est juste que je ne pourrais jamais lui parler. J'ai même peur d'essayer. Avec lui, c'est plus un problème d'autorité que d'indifférence...

Merci Rainbow !

[Rainbow]

Bonjour Mausam!

En ce qui concerne ta maman, tu sais même si elle te fait confiance ça peut-être compliqué pour une mère de parler d'elle à sa fille, tu es celle qu'il faut protéger de la vie, tu es celle pour qui elle veut se montrer en tant que mère et elle peut-être mal à l'aise à l'idée de se montrer en tant que femme.. ça n'est pas forcément une question de confiance mais simplement une question de pudeur je pense

Et quand à ton père et bien laisse le temps faire, en grandissant tu trouveras certainement l'envie de lui parler, il t'impressionnera moins et tu pourras construire une nouvelle relation avec lui !

Je t'en pris, si j'ai pu t'aider un peu à remettre de l'ordre dans ta vie, dans tes pensées j'en suis vraiment contente et j'espère que tout se passera bien par la suite pour toi, que tu auras ton bac haut la main et que tes futures études, ta future vie saura combler tes attentes!

N'hésites pas à venir me donner de tes nouvelles, même si tout va bien, surtout si tout va bien

[Rainbow]

Coucou Mausam

Si jamais tu repasses par ici, dis-moi si tu as eu ton bac
Et comment tu vas?

[Rainbow]

Je ne sais pas si tu repassera par ici un jour, mais j'avais une petite pensée pour toi