faut qu'on continue de rêver l'une de l'autre en même temps, c'était sympa l'autre fois

on va devenir des pros de la télépathie, pu besoin de se connecter au fofo, ha ha !
pour le traitement, non, je n'en ai pas. j'ai des boîtes de valium laissées par ma mère, et il m'arrive d'en prendre, assez rarement, quand j'en peux vraiment plus et que ça fait plusieurs jours que je traine une lourdeur insupportable. ça me shoote direct en général, je dors, et je suis stone pendant 24h. ça m'aide un peu, je crois, à passer outre. je crois que quand ça dure, mon corps est archi tendu et plein de nœuds… et comme je ne me masse pas et que je ne me fais pas masser, le valium fait office de kiné, ça me détend

pas de thérapie avec des personnes physiques non. ils m'énervent tous, je n'ai pas confiance du tout, 0%, j'ai abandonné toutes mes thérapies physiques au bout de quelques semaines ou mois.
quand c'est en face-à-face, la personne me juge systématiquement et me réinvente.
tu sais, je suis pleine de piercings et de tatouages depuis longtemps, je change de coupe sans arrêt, j'ai toujours fait plus jeune que mon âge (enfin, moins maintenant… ouf, il était temps !!!!), j'ai un visage osseux, et parfois creusé sous les yeux quand j'ai pleuré.
bref, les gens ont absolument toujours eu un regard jugeant sur moi, malheureusement, leurs jugements ont toujours été à côté de la plaque.
en thérapie, c'est peut-être le plus blessant… parce que la personne doit t'aider, elle est payée pour ça.
et moi, quand je ressens le jugement dès le début, alors je joue un personnage, probablement pour me protéger… et j'invente ce que le psy en face veut m'entendre dire ou je déconne, je plaisante, je fais des blagues, j'exagère tout… donc, c'est totalement inutile, et je finis toujours par déserter quand ça devient insupportable.
c'est pour ça que j'avais choisi par l'écrit, le mec ne me voit pas, je n'ai pas à m'exprimer à l'oral non plus, il n'interprète que mes écrits, c'est parfait, c'est le plus important et aussi le plus sincère.
d'ailleurs, il m'avait demandé une photo en début de thérapie, je lui en ai envoyé une où je suis loin, à contre jour et avec un grand chapeau (et peut-être même bien des lunettes de soleil) ha ha !
so, je reprends depuis ton premier message en suspens du 25 février…
une impression (ou suggestion) suite à la lecture de tes réflexions :
peut-être faudrait-il que tu écrives avec comme but de raconter une histoire, et non de la faire publier… c'est un autre angle de vue, c'est moins stressant, et ça laisse plus de liberté créatrice.
lorsque tu penses à l'édition, forcément, il y a tout un tas de critères qui vont avec, ça réduit le champs des possibles.
si tu écris dans le but de te faire plaisir et de raconter à quelqu'un (peu importe qui, peu importe quand, peu importe comment), alors il est possible que tes personnages changent, que leurs histoires changent, que tout se modifie et qu'il en ressorte autre chose de très différent.
qu'en penses-tu ?
personnellement, je n'ai jamais écrit dans le but de publier. quand j'ai écrit des histoires, ça a toujours été d'abord pour m'en souvenir, puis j'imaginais des amis les lire, je voulais les surprendre, les émouvoir, leur faire plaisir, enfin, voir des réactions…
pour moi, c'était un premier pas vers l'écriture.
parce que, autant je rêve d'être écrivain comme dans les films, avec un bureau rempli de paperasse, de bouquins, de feuilles partout, de vivre la nuit, de fumer à n'en plus finir, d'avoir mon verre de scotch (faudra bien que je m'y mette… la bière, ça le fait pas, hi hi !), le gros cliché quoi… autant l'édition, ça m'a jamais trop fait rêver.
du coup, je pense que je ne suis pas aussi sérieuse que je devrais, fatalement…

je n'écris presque jamais sur un ordi mais sur des cahiers avec de l'encre…
pour l'atelier auquel j'ai participé, je savais que les contes allaient être publiés, j'ai écrit directement sur l'ordi… mais ça ne vient pas pareil, je suis sans arrêt en train de corriger, de faire attention à la forme, pas au fond (sans compter que ça n'était pas en français… donc, l'exercice est double !)
c'est plus laborieux dès le début, donc la création en prend un coup.
j'ai aimé cet "exercice", mais je préfère faire à l'envers, d'abord les écrits sur cahier, comme ça vient, quitte à finir dans un tiroir, et quand l'envie me prend(ra), je ressors ce qui me plait et je le retravaille. la substantifique moëlle est déjà là.
quand tu parles du final que tu as retravaillé, j'ai l'impression que c'était plus pour toi, pas pour l'éditeur, je me trompe ?
concernant tes peurs, voyages et atelier d'écriture par exemple, ça me fait penser aux "peurs d'être heureux", dont mon thérapeute m'a déjà parlé.
"ça vous ferait quoi d'être heureuse ?" m'a-t-il demandé une fois.
c'est bizarre…
peut-être que tu pourrais écrire à cet organisme de formation à l'écriture, que risques-tu ?
j'hésite, par rapport à tes propos… car je sens encore cette petite flamme non éteinte en toi. cette envie de tout larguer, et cette envie de continuer.
est-ce que tu veux continuer parce que "tu ne sais faire que ça et que tu ne saurais pas quoi faire d'autre", ou parce que dans le fond, ça te plairait vraiment de continuer ?
après, comme je disais, mettre momentanément l'écriture de côté pour faire autre chose… voyager, pourquoi pas ?
dans les personnes que nous avons reçues à la maison pour nous aider (les woofers / helpers) il y a eu des écrivains. l'une d'elles s'est remise à écrire après son voyage qui a duré 2 ans (elle allait de projet en projet, de lieux en lieux, de gens en gens, de vies en vies…). quand elle était chez nous, elle consacrait une partie de sa matinée à la solitude, le calme, la réflexion, et les essais d'écriture, les prises de notes, les "gribouillages". elle écrivait tout et n'importe quoi, ce que disaient les gens à la radio, ce qu'elle faisait, ce qu'elle pensait, des dialogues que nous avions eus…
bref… des fois, c'est bien de faire une pause, quand on sent qu'il n'y a plus rien. ça peut revenir, ou pas, mais entre temps, on fait autre chose de constructif, et qui peut aussi nous amener à autre chose qu'on préfèrera, pourquoi pas ?
sais-tu ce qui te ferait du bien ? que tu aurais rêvé de faire ?
je pense aussi à la rencontre, une amitié sincère, une âme sœur, ça pourrait te faire du bien, non ?
je suppose, parce que je pense que parfois, la solitude fait tourner en rond.
je vis avec quelqu'un, mais parfois, je ressens cette solitude… parce que nous sommes 2 solitaires aussi. et des fois, ça me manque de ne pas pouvoir partager "autrement", avec une âme sœur justement… et je pense que ça se trouve, mais qu'il faut sortir, chercher, parmi des activités qui nous tiennent à cœur, on rencontrera forcément quelqu'un. ça m'est arrivé quelques fois, quand j'ai décidé de faire une activité "pour changer" et "rien que pour moi". après, ça dure ou non, peu importe les raisons, mais ça a été beau et différent pendant un moment. c'est régénérant je trouve.
en rapport aux couvs des romans, alors, je vais citer le grand eddy mitchell "Elle dit qu'elle aime la musique Mais elle achète n'importe quel disque Elle se fie aux pochettes Elle prétend adorer lire Mais elle juge un roman, un livre Au revers d'sa jaquette"

bon, je n'ai presque pas honte de le dire, mais ça, c'est souvent moi… pas que, évidemment, mais parfois, je ne craque que pour la couv/jaquette, sans même savoir ce qu'il y a dedans…

du coup, c'est une méthode qui peut marcher pour trouver de jolies couvs

après, pour l'édition… sucer… oui, pourquoi pas, si tu es prête et que tu oses. c'est une méthode comme une autre, et ça ouvre les portes au piston justement.
du moment que les choses sont pas faites à contre-cœur, à contre-volonté, moi je dis, tout est bon à tenter ! l'important, c'est d'être bien.
je te bisouille ma belle, à plus tard


