Réécriture chanson

[Amphigouri]

J'aime bien ce groupe mais je suis plus trop ce qu'elles font...

Je vais faire des mots fléchés, bonne nuit !

[Alixmarie]

bonne nuit moi j'ai bientôt plus l'ordi

[Amphigouri]

Bon je sors du thème du topic. Un autre texte inspiré de la définition de l'orgueil d'un philosophe français.

“L'orgueil consiste à ne trouver sa force qu'en soi, il retranche celui qui l'éprouve d'une certaine communion des êtres, du même coup il tend à la briser, il joue comme un principe de destruction.” G. Marcel,Position et approches concrètes du mystère ontologique,1967, p.74.

JJe t’imagine comme une immense masse abrasée, silencieuce, le corps lavé de toute chair, l’âme désossée et décousue, la mandibule pointue comme une épée et coupante comme de l’acier, les orbites noires, trouées, profondes, infinies, noyées dans la sécheresse impitoyable de tes exigences inhumaines, tes bras déployés comme des ailes macabres qui m’enveloppent, ton bassin qui se meut sur moi, m’effrite, me rabote jusqu’au sang, et j’entends ta voix, ton halètement plutôt, qui jouit de ma perdition, qui savoure le spectacle de ma décadence, qui glisse des incitations à me sacrifier, à me tuer pour l’idéal de soi, au service d’un bien commun que tu as fabriqué de toutes pièces, car tu as l’art du factice, du mirobolant et tu aspires ma vie entre tes côtes lacunaires, tu agites ton spectre partout dans mes pensées, tu pénètres mes yeux jusqu’à imprimer ton visage sur ma pupille, jusqu’à qu’il n’y ait plus aucune place pour la lucidité, et je bascule alors en toi, après avoir couru derrière ton mirage, telle une servile assoiffée d’amour par procuration, et il n’y aucune place pour l’esprit critique car tu te fonds en moi dans un mouvement morbide pour annihiler tout ce qui n’est pas toi, et le remplacer par tout ce qui devrait être, et qui ne sera jamais, puisque tu es là, perfide, le souffle toujours saccadé, les os noirs et brûlés par l’acmé explosive de l’échec, comme ressortis de terre pour bouffer ma candeur et mes espoirs, et au moment où je saute de la falaise pour espérer voler et sauver mon être d’une panique que je ne discerne plus, qui m’assaille de toute part, je vois ton squelette branlant, j’entends ton rire sardonique, je sens ton souffle et enfin je te nomme : Orgueil.

[Alixmarie]

Tiens je viens seulement de la voir
Sympa aussi bien joué

[Amphigouri]

@AnnaKarenine, je t'identifie ici pour la petite nouvelle à chute que j'ai écrite. J'ai pas pu m'empêcher de glisser quelques références littéraires. Hâte d'avoir ton retour si tu as envie de le partager !

“Aujourd’hui, je me suis battu. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai démarré au pied d’un mur, mais sans être au pied du mur pour autant. J’ai avancé dans le pré boisé de pins. J’ai croisé des oiseaux, des petits animaux, et pas mal de fleurs. Pourtant, je n’entendais rien ni ne sentais les odeurs. J’ai avancé comme un automate ; là, sans crier gare, a surgi de l’orée ombragée un homme armé. Instinctivement, j’ai sorti mon Magnum et d’un coup… du chocolat a coulé sur ma main. Zut, c’était le mauvais Magnum. J’ai dégainé l’autre et j’ai mitraillé l’ennemi. Je ne tombe jamais à court de balles. J’ai repris mon chemin, sans état d’âme, car je n’en ai pas. Soudain, un autre homme a surgi d’un buisson avec son couteau, et c’était comme une longue lame étincelante qui fonçait vers mes tripes. D’un coup, il est rentré dans mon ventre et… rien. Plus rien.

Je me suis retrouvé au pied de ce mur, encore, et j’ai tout recommencé. J’ai dégommé le deuxième homme car j’avais appris de la première fois. Ma vie est absurde. Tout ne me semble être qu’un cycle impromptu et répétitif à l’infini. J’aimerais ressentir des choses, entendre ces oiseaux, sentir ces fleurs, mais je ne suis pas aux commandes. Suis-je un psychopathe ? J’ai tellement tué. C’est mon seul objectif. Mais est-ce seulement le mien ? Dites-moi que c’est un mauvais rêve. Non, je ne rêve pas. Je vis, je meurs. Je me brûle et me noie. Tel est mon quotidien. Souvent, il y a du vide que je ne sais pas nommer. J’entends des voix injonctives qui me hurlent de tuer, d’avancer, de sauter. Suis-je fou ? Paf. Retour à la case départ. Je tire encore sur ces deux hommes. Mais je veux vivre ! Je veux décider, entendre, sentir, choisir ! Je ne suis pas un pantin que l’on balade partout. D’ailleurs, je me rebiffe ! Je lâche mon Magnum, mon gilet pare-balles et mes rangers. Que ces voix dans la tête me torturent ! Elles me hurlent de reprendre mon service. Mais je m’en fiche, je cours vers l’orée du bois, je plonge dans les matelas de mousse verte, je renifle l’humus, je goûte l’humidité des feuilles.

Enfin, je vis.”

“Game over. Your avatar has decided to start his own life. Do the same.”

[AnnaKarenine]

Mais c'est excellent !! Je vois Camus bien sûr mais aussi Louise L'abbé et Guy de Maupassant. Et les Sim's aussi non ?? Bravo pour la chute et le jeu de mots sur le Magnum ahaha j'adore.
As tu lu ma nouvelle sur Bordeaux ? Je suis curieuse d'avoir ton avis.

[Amphigouri]

Oui, je l'ai lue ! J'ai beaucoup aimé l'alternance entre émotions et description ! Je trouve que le récit grimpe progressivement. Il y a un moment où après avoir enchaîné sur un ton narratif, avec des phrases assez longues, tu bascules sur des phrases courtes. J'aime beaucoup la transition, comme une rupture. J'ai eu le sentiment de me promener moi aussi. Je répondrais ce soir ou dimanche à ton message dans ton salon qui relate ton périple à Bordeaux !

Realcity, c'est une super idée !

A la lecture de ton texte, j'ai aussi eu ce sentiment de nostalgie.

[Amphigouri]

Petit texte gratté récemment :

J’ai traversé ma vie comme un désert aride.
Le gosier desséché, le bleu des yeux humide.
J’ai crié sans écho, rien qu’un silence perfide.
Que des mirages au loin, je suis une apatride.
Je crève de solitude, erre dans un corps sans âme
Au milieu des cœurs bannis, perforés par les lames.
Chacun pleure dans son coin, oublié dans son drame.
La seule lumière qui point est la torche qui m’enflamme
Je sais que je vis quand je sens mon corps qui brûle.
Quand le feu dévorant détruit chaque molécule
Alors enfin Chagrin et Supplice capitulent
Faisant des cendres noires un petit monticule.
Enfin la paix est née sur ce sable rougi
Allongée sur le sol, je n’entends plus le cri
Qui écrase ma tête et dompte mon esprit.
Je rembobine le fil à l’aune de ma vie :
Altérée dans l’ego, idéaux démesurés
J’ai voulu m’arrondir, je me suis rabotée
A force de rêver, la bulle a éclaté
Absolu a jailli pour me désaltérer.
Mais Soif inextinguible me démange la langue
Je désire toujours plus et je deviens exsangue
Aspirant au Parfait qui broie de ses harangues.
Je retourne la terre en quête d’or sous les gangues.
Mais pas d’Inaltérable dans ce désert stérile
Aucune goutte de Suprême pour étancher ma bile.
Sable et nuit se rejoignent, l’équilibre est fragile
Et pour la première fois, je marche en terre fertile.
Alors c’est tout une vie qui est enfin palpable.
Je fais un doux manteau du ciel inatteignable
Je cherche les étoiles entre les grains de sable
C’est tout ces petits rien qui remplace l’Immuable
En un torrent de tout, c’est ça l’indispensable.
Oasis verdoyant, qui m'accueille de ses bras
Enfin désaltérée, le mirage s’en va.
Alors, je n’ai plus soif, car l’Essentiel est là.
Les étoiles dans le ciel, je les touche ici-bas.

[L'étoile dorée]

Quelle inspiration !!

[Amphigouri]

J'écris toujours quand ça fuse dans ma tête. Parfois je réfléchis à la forme, là non, je voulais juste une histoire un peu métaphorique et des rimes.

[L'étoile dorée]

Chapeau j'ai bien remarqué tes rimes, comment on appelle ce type de rimes déjà ? Pas croisées, pas embrassées, le 3e j'ai oublié ce que c'était

Linéaire peut être ?

[Alixmarie]

Suivies

[Amphigouri]

Merci L'étoile, ça me fait plaisir que ce texte te plaise !

[L'étoile dorée]

A quand la version chantée lol

[Amphigouri]

Pas de mon vivant, sauf cet été, si on a besoin de moi pour remplir les nappes phréatiques. J'ai le projet d'écrire un texte qu'un ami mettra en musique

[Alixmarie]

Très bonne idée

[L'étoile dorée]

Oh yes .

[Alixmarie]

Je crois me rappeler avoir déjà fait ce genre de chose en 6ème avec une amie mais ça n’avait rien donné

[AnnaKarenine]

C'est sublime, Amphigouri, bien plus intéressant que beaucoup de chansons actuelles. Bravo !

[Amphigouri]

Merci c'est gentil ! Mon prochain texte sera plus drôle et je l'écrirai à partir d'une oeuvre d'art (sculpture, scène de film, peinture etc) donc je vous propose de me donner des idées ou de m'en partager pour que je me base dessus !