Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
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- eternelletristesse
- Messages : 396
- Enregistré le : dimanche 28 octobre 2007 15:35
Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonjour à tous,
Je me sens nulle ce matin. Je crois avoir fait une méga erreur en écrivant une nouvelle lettre à mon psychiatre, et c'est trop tard, elle est postée. J'avais écrit une 1ère lettre (cf thème abus sexuel) pour essayer de m'expliquer sur le fait que j'arrivais pas à verbaliser le traumatisme. Hier, j'avais une séance et on a abordé la lettre: il se remettait en cause, s'il avait été trop gentil, trop proche, trop bienveillant qui ferait qu'aujourd'hui lui parler serait une source d'angoisse par peur de le perdre (perdre son estime). Je ne me sentais pas bien, j'ai essayé de répondre mais je m'embrouillais, j'arrivais pas à trouver les mots... Avant qu'il vienne me chercher dans la salle d'attente j'étais pas très bien, mais quand je suis sortie j'étais vraiment mal avec une envie soudaine de lui dire que c'était la dernière fois que je franchirais cette porte. La porte s'est fermée, et je me suis dit à quoi bon continuer... un ras le bol quoi... et comme je ne sais pas "parler" en rentrant à la maison, j'ai écrit, vidé mon sac (sans même relire, je l'ai mis dans une enveloppe... Je crois que par cette lettre j'ai foutu en l'air une confiance qui s'était instauré depuis presque un an. Je crois que j'ai baissé les bras, je suis épuisée... çà n'en vaut pas le coup...
je vous mets la lettre que je lui ai faite, mais j'en ai honte...
Docteur X,
Vous allez certainement vous dire qu’il ne faut pas que çà devienne une habitude que de s’exprimer par écrit et que le temps que vous passez à me lire devrait compter comme une consultation. Ce que je comprendrais d’ailleurs. Mais cette lettre sera la dernière, et je me dois de l’écrire ce soir « à chaud » car je pars à Toulon demain matin pour soutenir ma meilleure amie.
Mais avant de partir, je dois revenir sur quelques points. Je pourrais (ou devrais ?) écrire et le faire brûler ensuite mais une fois couché sur le papier les mots ont-ils peut- être un sens :
Le but de mon 1er courrier n’était pas de faire naître en vous des doutes sur le comportement que vous pouvez avoir avec vos patients et vous demandez si vous avez commis des erreurs ou non. « estime », « bienveillance », « gentillesse » signifient « mentalement » pour Moi la même chose : je peux être appréciée pour ce que je suis et non pour la honte, détresse que je porte. Et c’est cela qui a certainement créée en moi cette confiance en Vous et non pas dans les psychiatres que j’avais déjà rencontré.
Je vous ai déjà parlé, il y a quelques temps à propos de votre chienne et de ses éventuelles sorties, de la peur de l’attachement et finalement aussi de la peur de l’impression d’abandon le jour où çà pourrait s’arrêter. Est-ce le même problème ici : s’être attachée à ces séances thérapeutiques et devoir tout arrêter (abandon) par honte de ce que j’aurais pu dire ou la honte de qui je suis (où que j’ai été). Honte qui reste un poids non mesurable aujourd’hui et qui mettra, j’en suis presque sûr, fin en la confiance que j’ai envers la personne qui saura enfin la vérité. Je crois que je ne pourrais plus regarder cette personne en face. Trop honte, trop peur, trop responsable de toute cette violence que je déclenche. Faudra-t-il alors tout reconstruire sur le plan humain /relationnel pour continuer à « travailler sur le traumatisme » ? Çà me semble si compliqué ; devrais – je ressentir quasiment la même peur que lors du 1er entretien tout en sachant cette fois-ci que vous saurez….
Même si aujourd’hui j’ai un mari en or et que je n’ai pas peur qu’il me frappe, même si j’ai beaucoup progressé comme on a pu me le dire ce matin même (j’ai un confident Internet depuis presque 10 ans, journaliste à Libération, qui me fait aussi « beaucoup écrire »), même si je dis le mot « inceste » en vous regardant dans les yeux, je porte en Moi une violence intérieure qui se retourne contre Moi. Mais pas seulement, elle s’abat aussi contre celui qui m’est le plus cher : refuser qu’il m’approche, ne pas ou peu communiquer, crier de peur si je ne l’ai pas vu entrer dans une pièce… n’est ce pas là une violence morale que je lui inflige ? Il ne mérite pas çà, il ne me mérite pas.
Bref, ce n’était qu’une parenthèse qui ne méritait même pas d’être écrite… peu importe (je laisse mes mains écrire ce que la pensée leur dicte sans me relire vraiment, sinon ce ne serait pas sincère).
Revenons à ce bureau, aux fauteuils confortables, ce chien en peluche qui me rappelle que je me réfugiais dans « leurs bras » tous les soirs, ce globe terrestre tout en haut de l’étagère qui donne envie de partir loin, s’éloigner et laisser là ici dans cette pièce ce lourd passé.
Que retenir de la séance d’aujourd’hui ? De cette relation thérapeute / patient ? (réflexions personnelles bien sûr)
- NON, vous n’êtes pas responsable d’avoir créé un climat de bienveillance. Et si ce climat n’existait pas, je pense que comme je l’ai fait auparavant, j’aurai pris la porte sans jamais revenir. Je n’aurai pas avancé et être si prêt du « but » pour vouloir reconstruire à nouveau.
- NON, je ne viens pas pour faire semblant que tout va bien (au contraire d’ailleurs) pour vous montrer que vous êtes un bon thérapeute. Je ne sais pas mentir et puis je n’en vois pas le sens. Je pense que, comme tout un chacun, le thérapeute connaît ses qualités et défauts comme médecin alors à quoi bon pour le patient garder le masque en rentrant dans son bureau ?
- NON, vous n’êtes redevable de rien, il n’y a pas de pilule magique pour les maladies psychiques n’est ce pas ? Et puis faire basculer 20 ans de la Vie d’une personne en souvenirs ne se fait pas en quelques séances… C’est un travail à deux, encore faut il que les 2 y soient prêts !
- Et NON, il en est de même pour Moi, je ne me sens redevable de quoi que ce soit : si je refuse à nouveaux les électrochocs ou l’EMDR j’ai mes raisons et vous pourrez me dire ce que vous voudrez pour l’instant je ne changerais pas d’avis. C’est mon choix. Je ne dirais jamais AMEN à qui que ce soit parce que c’est un médecin. Je n’ai pas à lui faire plaisir : c’est de ma Vie dont il dépend dans cette thérapie et non du métier du médecin face à Moi.
- NON, je ne ressens aucune pression de votre part, je ne me dis pas quand je viens « bon, il faut que je lui crache le morceau ». Parfois je viens parce que je sais que je dois venir même si je ne sais pas de quoi nous allons bien pouvoir parler. Je me l’impose mais je ne le fais pas pour faire plaisir à qui que ce soit (mari, parents, vous)… c’est mon choix et uniquement mon choix car je sais que ma Vie n’est plus tenable ainsi et qu’il faut trouver une solution, un compromis pour remettre la « machine » en route.
- Il me semble que nous sommes libres, thérapeute comme patient, de dire à un moment qu’il n’est plus possible d’avancer pour x ou y raisons. De « transmettre » le dossier à un nouveau psychiatre pour le thérapeute, ou pour le patient de dire que tout çà ne sert à rien et que dans tous les cas, notre Vie est bousillée à jamais. Alors à quoi bon essayer de « réparer ».
Je vous ai dit que j’étais perdue, que je ne croyais plus aux psychiatres. Vous m’avez demandé « moi aussi ? ». Si tel était le cas, la séance n’aurait pas eu lieu je crois. Et pourtant, je ne vous place pas sur un pied d’estale par rapport aux autres mais parce qu’il faut absolument que je trouve une voie pour m’en sortir. Et j’ai l’impression que sur les 2 clefs qui libèrent la parole, vous pourriez peut être en avoir une, et moi l’autre même si je ne l’ai pas encore trouvé.
J’avoue me dire parfois que cela ne fait que remuer la souffrance, m’enfoncer un peu plus. Vouloir dire STOP.
Je vous en veux parfois, comme j’ai pu en vouloir à d’autres, parce que j’observe mon pillulier hebdomadaire en me disant « mais bon sang, est ce que çà vaut le coup ? » je le cache même à mon mari qui s’en rendrait malade de voir ce que je dois avaler par jour. Bien sûr, il y a pire…Moi je le sais : j’ai 2 bras, 2 jambes, des yeux etc… Alors j’avale et je ne dis rien. C’est pour mon bien…
Je vous en veux aussi (et c’est ridicule) tout simplement parce que je n’aurai jamais du me retrouver dans le bureau d’un psychiatre à cause de « çà ». Je voudrais être là pour d’autres raisons (rupture, deuil, ou je ne sais quoi encore – des choses que tout un chacun a plus ou moins expérimenté) qui sont des étapes douloureuses, avec beaucoup de souffrances.
Mais qui peut vraiment comprendre la souffrance et la détresse que provoque un inceste ? On a beau lire des livres parlant du sujet, écouter des gens évoquant leur cas, être formé en tant que psychiatre pour entendre cela… On ne comprendra jamais la destruction qu’elle entraîne si on ne l’a pas vécue soit même. Vous me trouverez peut être nombriliste de dire çà, mais pour avoir été en séances de groupes (donc avec des cas différents), on ne peut pas s’imaginer à quel point l’enfer est tout prêt quand on le vit mais aussi quand on le revit chaque jour après des années de déni.
Je le redis, je suis perdue en ce moment (je suis angoissée quand je viens en séance et quand j’en ressors), Noël n’aidant pas (voir les gens heureux etc…, savoir que vous allez être comme des cons seuls face à votre assiette), je ne sais pas / plus ce que je veux vraiment : 2 solutions :
- Se battre, prendre les médocs, venir aux séances régulièrement et y croire même s’il faut du temps (on n’est plus à quelques années près finalement, encore faut-il tenir le coup…)
- Tout plaquer car je suis malade à en crever, que je n’en peux plus, que je n’arrive plus à me battre, savoir que lui s’en sortira toujours (beau salaire, parents qui le reçoivent comme si de rien n’était etc...), moi pas (juste l’envie de disparaître, oublier tout çà, vouloir ne jamais avoir existé).
Décision qui basculera dans un sens ou dans l’autre un jour … c’est comme si je roulais en ce moment à 150 km / h et qu’il y avait un mûr en face. Dois-je freiner ou non… l’Avenir nous le dira.
Dans tous les cas, sachez que je vous respecte et que je pense sincèrement que vous êtes un bon psychiatre (ni trop gentil, ni trop brutal ; ni trop borné sur une forme de thérapie plutôt qu’une autre). Vous êtes « juste » (si je peux me le permettre) un médecin ayant choisi la spécialité d’aider les autres.
Et pour se faire, vous n’avez pas choisi de « jouer » le sachant face à vos patients mais au contraire vous restez une personne entière, sincère :
- qui peut nous faire part de ses doutes (vous ne direz jamais je vais vous en sortir mais plutôt on va tout faire pour)
- qui peut nous faire part de sa propre expérience (pour nous montrer que l’on n’est pas si idiot de réagir de telle ou telle manière)
Pour finir, et comme je l’ai dit au début, ce sera ma dernière lettre (je ne trouve pas çà « honnête » d’écrire). Je ne remets pas en cause ma thérapie, les relations patients / thérapeute, mais mes facultés à retrouver des points de repères, réapprendre à Vivre par le simple fait de parler… J’aurai tellement voulu être comme la plupart des gens : construire une famille (sans oublier les animaux bien sûr!). J’ai l’impression que toutes ces batailles ne sont plus pour Moi. Que quoi qu’il se passe, c’est foutu d’avance. Je ne pourrais jamais avoir d’enfant sans craindre qu’il soit abusé à son tour. Je ne suis même pas sûre que je puisse un jour laisser le père seul avec l’enfant…
Dernier mot, une pensée à votre chienne, et une bonne santé à votre bout de chou pour passer l’hiver.
Je crois que j'aifoue ma thérapie en l'air pour avoir réagi à chaud, j'en peux plus, c'est trop dûr
Je me sens nulle ce matin. Je crois avoir fait une méga erreur en écrivant une nouvelle lettre à mon psychiatre, et c'est trop tard, elle est postée. J'avais écrit une 1ère lettre (cf thème abus sexuel) pour essayer de m'expliquer sur le fait que j'arrivais pas à verbaliser le traumatisme. Hier, j'avais une séance et on a abordé la lettre: il se remettait en cause, s'il avait été trop gentil, trop proche, trop bienveillant qui ferait qu'aujourd'hui lui parler serait une source d'angoisse par peur de le perdre (perdre son estime). Je ne me sentais pas bien, j'ai essayé de répondre mais je m'embrouillais, j'arrivais pas à trouver les mots... Avant qu'il vienne me chercher dans la salle d'attente j'étais pas très bien, mais quand je suis sortie j'étais vraiment mal avec une envie soudaine de lui dire que c'était la dernière fois que je franchirais cette porte. La porte s'est fermée, et je me suis dit à quoi bon continuer... un ras le bol quoi... et comme je ne sais pas "parler" en rentrant à la maison, j'ai écrit, vidé mon sac (sans même relire, je l'ai mis dans une enveloppe... Je crois que par cette lettre j'ai foutu en l'air une confiance qui s'était instauré depuis presque un an. Je crois que j'ai baissé les bras, je suis épuisée... çà n'en vaut pas le coup...
je vous mets la lettre que je lui ai faite, mais j'en ai honte...
Docteur X,
Vous allez certainement vous dire qu’il ne faut pas que çà devienne une habitude que de s’exprimer par écrit et que le temps que vous passez à me lire devrait compter comme une consultation. Ce que je comprendrais d’ailleurs. Mais cette lettre sera la dernière, et je me dois de l’écrire ce soir « à chaud » car je pars à Toulon demain matin pour soutenir ma meilleure amie.
Mais avant de partir, je dois revenir sur quelques points. Je pourrais (ou devrais ?) écrire et le faire brûler ensuite mais une fois couché sur le papier les mots ont-ils peut- être un sens :
Le but de mon 1er courrier n’était pas de faire naître en vous des doutes sur le comportement que vous pouvez avoir avec vos patients et vous demandez si vous avez commis des erreurs ou non. « estime », « bienveillance », « gentillesse » signifient « mentalement » pour Moi la même chose : je peux être appréciée pour ce que je suis et non pour la honte, détresse que je porte. Et c’est cela qui a certainement créée en moi cette confiance en Vous et non pas dans les psychiatres que j’avais déjà rencontré.
Je vous ai déjà parlé, il y a quelques temps à propos de votre chienne et de ses éventuelles sorties, de la peur de l’attachement et finalement aussi de la peur de l’impression d’abandon le jour où çà pourrait s’arrêter. Est-ce le même problème ici : s’être attachée à ces séances thérapeutiques et devoir tout arrêter (abandon) par honte de ce que j’aurais pu dire ou la honte de qui je suis (où que j’ai été). Honte qui reste un poids non mesurable aujourd’hui et qui mettra, j’en suis presque sûr, fin en la confiance que j’ai envers la personne qui saura enfin la vérité. Je crois que je ne pourrais plus regarder cette personne en face. Trop honte, trop peur, trop responsable de toute cette violence que je déclenche. Faudra-t-il alors tout reconstruire sur le plan humain /relationnel pour continuer à « travailler sur le traumatisme » ? Çà me semble si compliqué ; devrais – je ressentir quasiment la même peur que lors du 1er entretien tout en sachant cette fois-ci que vous saurez….
Même si aujourd’hui j’ai un mari en or et que je n’ai pas peur qu’il me frappe, même si j’ai beaucoup progressé comme on a pu me le dire ce matin même (j’ai un confident Internet depuis presque 10 ans, journaliste à Libération, qui me fait aussi « beaucoup écrire »), même si je dis le mot « inceste » en vous regardant dans les yeux, je porte en Moi une violence intérieure qui se retourne contre Moi. Mais pas seulement, elle s’abat aussi contre celui qui m’est le plus cher : refuser qu’il m’approche, ne pas ou peu communiquer, crier de peur si je ne l’ai pas vu entrer dans une pièce… n’est ce pas là une violence morale que je lui inflige ? Il ne mérite pas çà, il ne me mérite pas.
Bref, ce n’était qu’une parenthèse qui ne méritait même pas d’être écrite… peu importe (je laisse mes mains écrire ce que la pensée leur dicte sans me relire vraiment, sinon ce ne serait pas sincère).
Revenons à ce bureau, aux fauteuils confortables, ce chien en peluche qui me rappelle que je me réfugiais dans « leurs bras » tous les soirs, ce globe terrestre tout en haut de l’étagère qui donne envie de partir loin, s’éloigner et laisser là ici dans cette pièce ce lourd passé.
Que retenir de la séance d’aujourd’hui ? De cette relation thérapeute / patient ? (réflexions personnelles bien sûr)
- NON, vous n’êtes pas responsable d’avoir créé un climat de bienveillance. Et si ce climat n’existait pas, je pense que comme je l’ai fait auparavant, j’aurai pris la porte sans jamais revenir. Je n’aurai pas avancé et être si prêt du « but » pour vouloir reconstruire à nouveau.
- NON, je ne viens pas pour faire semblant que tout va bien (au contraire d’ailleurs) pour vous montrer que vous êtes un bon thérapeute. Je ne sais pas mentir et puis je n’en vois pas le sens. Je pense que, comme tout un chacun, le thérapeute connaît ses qualités et défauts comme médecin alors à quoi bon pour le patient garder le masque en rentrant dans son bureau ?
- NON, vous n’êtes redevable de rien, il n’y a pas de pilule magique pour les maladies psychiques n’est ce pas ? Et puis faire basculer 20 ans de la Vie d’une personne en souvenirs ne se fait pas en quelques séances… C’est un travail à deux, encore faut il que les 2 y soient prêts !
- Et NON, il en est de même pour Moi, je ne me sens redevable de quoi que ce soit : si je refuse à nouveaux les électrochocs ou l’EMDR j’ai mes raisons et vous pourrez me dire ce que vous voudrez pour l’instant je ne changerais pas d’avis. C’est mon choix. Je ne dirais jamais AMEN à qui que ce soit parce que c’est un médecin. Je n’ai pas à lui faire plaisir : c’est de ma Vie dont il dépend dans cette thérapie et non du métier du médecin face à Moi.
- NON, je ne ressens aucune pression de votre part, je ne me dis pas quand je viens « bon, il faut que je lui crache le morceau ». Parfois je viens parce que je sais que je dois venir même si je ne sais pas de quoi nous allons bien pouvoir parler. Je me l’impose mais je ne le fais pas pour faire plaisir à qui que ce soit (mari, parents, vous)… c’est mon choix et uniquement mon choix car je sais que ma Vie n’est plus tenable ainsi et qu’il faut trouver une solution, un compromis pour remettre la « machine » en route.
- Il me semble que nous sommes libres, thérapeute comme patient, de dire à un moment qu’il n’est plus possible d’avancer pour x ou y raisons. De « transmettre » le dossier à un nouveau psychiatre pour le thérapeute, ou pour le patient de dire que tout çà ne sert à rien et que dans tous les cas, notre Vie est bousillée à jamais. Alors à quoi bon essayer de « réparer ».
Je vous ai dit que j’étais perdue, que je ne croyais plus aux psychiatres. Vous m’avez demandé « moi aussi ? ». Si tel était le cas, la séance n’aurait pas eu lieu je crois. Et pourtant, je ne vous place pas sur un pied d’estale par rapport aux autres mais parce qu’il faut absolument que je trouve une voie pour m’en sortir. Et j’ai l’impression que sur les 2 clefs qui libèrent la parole, vous pourriez peut être en avoir une, et moi l’autre même si je ne l’ai pas encore trouvé.
J’avoue me dire parfois que cela ne fait que remuer la souffrance, m’enfoncer un peu plus. Vouloir dire STOP.
Je vous en veux parfois, comme j’ai pu en vouloir à d’autres, parce que j’observe mon pillulier hebdomadaire en me disant « mais bon sang, est ce que çà vaut le coup ? » je le cache même à mon mari qui s’en rendrait malade de voir ce que je dois avaler par jour. Bien sûr, il y a pire…Moi je le sais : j’ai 2 bras, 2 jambes, des yeux etc… Alors j’avale et je ne dis rien. C’est pour mon bien…
Je vous en veux aussi (et c’est ridicule) tout simplement parce que je n’aurai jamais du me retrouver dans le bureau d’un psychiatre à cause de « çà ». Je voudrais être là pour d’autres raisons (rupture, deuil, ou je ne sais quoi encore – des choses que tout un chacun a plus ou moins expérimenté) qui sont des étapes douloureuses, avec beaucoup de souffrances.
Mais qui peut vraiment comprendre la souffrance et la détresse que provoque un inceste ? On a beau lire des livres parlant du sujet, écouter des gens évoquant leur cas, être formé en tant que psychiatre pour entendre cela… On ne comprendra jamais la destruction qu’elle entraîne si on ne l’a pas vécue soit même. Vous me trouverez peut être nombriliste de dire çà, mais pour avoir été en séances de groupes (donc avec des cas différents), on ne peut pas s’imaginer à quel point l’enfer est tout prêt quand on le vit mais aussi quand on le revit chaque jour après des années de déni.
Je le redis, je suis perdue en ce moment (je suis angoissée quand je viens en séance et quand j’en ressors), Noël n’aidant pas (voir les gens heureux etc…, savoir que vous allez être comme des cons seuls face à votre assiette), je ne sais pas / plus ce que je veux vraiment : 2 solutions :
- Se battre, prendre les médocs, venir aux séances régulièrement et y croire même s’il faut du temps (on n’est plus à quelques années près finalement, encore faut-il tenir le coup…)
- Tout plaquer car je suis malade à en crever, que je n’en peux plus, que je n’arrive plus à me battre, savoir que lui s’en sortira toujours (beau salaire, parents qui le reçoivent comme si de rien n’était etc...), moi pas (juste l’envie de disparaître, oublier tout çà, vouloir ne jamais avoir existé).
Décision qui basculera dans un sens ou dans l’autre un jour … c’est comme si je roulais en ce moment à 150 km / h et qu’il y avait un mûr en face. Dois-je freiner ou non… l’Avenir nous le dira.
Dans tous les cas, sachez que je vous respecte et que je pense sincèrement que vous êtes un bon psychiatre (ni trop gentil, ni trop brutal ; ni trop borné sur une forme de thérapie plutôt qu’une autre). Vous êtes « juste » (si je peux me le permettre) un médecin ayant choisi la spécialité d’aider les autres.
Et pour se faire, vous n’avez pas choisi de « jouer » le sachant face à vos patients mais au contraire vous restez une personne entière, sincère :
- qui peut nous faire part de ses doutes (vous ne direz jamais je vais vous en sortir mais plutôt on va tout faire pour)
- qui peut nous faire part de sa propre expérience (pour nous montrer que l’on n’est pas si idiot de réagir de telle ou telle manière)
Pour finir, et comme je l’ai dit au début, ce sera ma dernière lettre (je ne trouve pas çà « honnête » d’écrire). Je ne remets pas en cause ma thérapie, les relations patients / thérapeute, mais mes facultés à retrouver des points de repères, réapprendre à Vivre par le simple fait de parler… J’aurai tellement voulu être comme la plupart des gens : construire une famille (sans oublier les animaux bien sûr!). J’ai l’impression que toutes ces batailles ne sont plus pour Moi. Que quoi qu’il se passe, c’est foutu d’avance. Je ne pourrais jamais avoir d’enfant sans craindre qu’il soit abusé à son tour. Je ne suis même pas sûre que je puisse un jour laisser le père seul avec l’enfant…
Dernier mot, une pensée à votre chienne, et une bonne santé à votre bout de chou pour passer l’hiver.
Je crois que j'aifoue ma thérapie en l'air pour avoir réagi à chaud, j'en peux plus, c'est trop dûr
- YooM
- Messages : 143
- Enregistré le : dimanche 25 octobre 2009 2:48
Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Salut éternelletristesse,
J'ai lu ce que tu avais écrit à ton médecin, et je ne pense pas ce soit une "bêtise".
Même si tu l'as écrite "à chaud", tu restes sensée et gardes un certain recul. Je pense que tout psychiatre se doit d'établir une barrière affective entre le patient et lui, et le tien a certainement peur la voir s'effondrer, d'où son attitude à la dernière consultation.
J'ai lu ce que tu avais écrit à ton médecin, et je ne pense pas ce soit une "bêtise".
Même si tu l'as écrite "à chaud", tu restes sensée et gardes un certain recul. Je pense que tout psychiatre se doit d'établir une barrière affective entre le patient et lui, et le tien a certainement peur la voir s'effondrer, d'où son attitude à la dernière consultation.
- eternelletristesse
- Messages : 396
- Enregistré le : dimanche 28 octobre 2007 15:35
Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
pourquoi avoir peur de voir effondrer une barrière? Les choses sont claires: il a sa Vie, j'ai la mienne... comme toute relation thérapeute / patient... où y vois tu une différence?
Je pense que c'est une bétise, et je vais annuler mes prochains rdv... je n'ai plus envie de me battre contre un fantôme (mon frère) et de toute façon je ne réussirais jamais à me reconstruire...
Je pense que c'est une bétise, et je vais annuler mes prochains rdv... je n'ai plus envie de me battre contre un fantôme (mon frère) et de toute façon je ne réussirais jamais à me reconstruire...
- neige-74
- Messages : 248
- Enregistré le : mercredi 23 janvier 2008 11:10
Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonsoir Eternelletristesse,
Je crois qu'on peut tout dire ou tout écrire à un psychiatre. Moi, j'ai même insulté le deuxième qui m'a suivie - en clinique - et malgré cela nous avons finis en très bons termes et à mon départ, il m'a même avoué que nos conversations allaient lui manquer.
C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont psychiatres, pour comprendre, prendre le recul nécessaire. Chaque mot et chaque réaction sont pour eux une information de plus pour nous comprendre.
Alors je crois vraiment qu'il serait dommage que tu arrêtes maintenant que tu te sens en confiance et que tu as dis le plus dur.
Je crois qu'on peut tout dire ou tout écrire à un psychiatre. Moi, j'ai même insulté le deuxième qui m'a suivie - en clinique - et malgré cela nous avons finis en très bons termes et à mon départ, il m'a même avoué que nos conversations allaient lui manquer.
C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont psychiatres, pour comprendre, prendre le recul nécessaire. Chaque mot et chaque réaction sont pour eux une information de plus pour nous comprendre.
Alors je crois vraiment qu'il serait dommage que tu arrêtes maintenant que tu te sens en confiance et que tu as dis le plus dur.
- eternelletristesse
- Messages : 396
- Enregistré le : dimanche 28 octobre 2007 15:35
Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Merci de ton message.
Mais non, je n'ai pas dit le plus dûr: décrire, détailler son inceste, ses émotions d'enfants, cette détresse énorme à l'époque, puis être battu ensuite sans que personne ne réagisse. Non, je n'arrive pas passer le cap... çà me fout en l'air, tu comprends? Je suis obsédée jour et nuit par ce film, ces détails, ces sensations...; j'ai voulu m'en sortir (10 ans que je me bats) mais là s'en est trop. Je ne peux plus. Je ne peux plus assumer.
Je sais que mon psy est absent jusqu'à 16 heures à son bureau... j'ai été lache, pour une fois je ne l'ai pas appelé sur son portable mais sur le fixe (où je savais bien sûr que j'aurais le répondeur). J'ai annulé mes prochains rdv, je lui ai dit que ce n'était plus possible, que j'avais besoin de recul... que je n'en pouvais plus. J'ai bien évidemment fermé mon portable. Il a essayé de m'appeler à 16h30 puis à 20h30 (j'ai vu çà ce matin) mais il a pas laissé de message.
Je crois vraiment que c'est foutue... j'en ai marre de tout ces cachets, de rien qui n'avance, de ce "con.ard de frère qui vit une tranquille Vie, un bon salaire, qui sort, qui rigole...
Je ne peux plus accepter tout çà, voir tout çà... j'en crève, et pour une fois, je ne peux/veux plus me battre, çà ne changera jamais...
mais merci de m'avoir lu.
-- Vendredi 20 Novembre 2009 17:15 --
j'ai perdu pied, je ne m'en sortirais pas ... c'est trop tard...
Mais non, je n'ai pas dit le plus dûr: décrire, détailler son inceste, ses émotions d'enfants, cette détresse énorme à l'époque, puis être battu ensuite sans que personne ne réagisse. Non, je n'arrive pas passer le cap... çà me fout en l'air, tu comprends? Je suis obsédée jour et nuit par ce film, ces détails, ces sensations...; j'ai voulu m'en sortir (10 ans que je me bats) mais là s'en est trop. Je ne peux plus. Je ne peux plus assumer.
Je sais que mon psy est absent jusqu'à 16 heures à son bureau... j'ai été lache, pour une fois je ne l'ai pas appelé sur son portable mais sur le fixe (où je savais bien sûr que j'aurais le répondeur). J'ai annulé mes prochains rdv, je lui ai dit que ce n'était plus possible, que j'avais besoin de recul... que je n'en pouvais plus. J'ai bien évidemment fermé mon portable. Il a essayé de m'appeler à 16h30 puis à 20h30 (j'ai vu çà ce matin) mais il a pas laissé de message.
Je crois vraiment que c'est foutue... j'en ai marre de tout ces cachets, de rien qui n'avance, de ce "con.ard de frère qui vit une tranquille Vie, un bon salaire, qui sort, qui rigole...
Je ne peux plus accepter tout çà, voir tout çà... j'en crève, et pour une fois, je ne peux/veux plus me battre, çà ne changera jamais...
mais merci de m'avoir lu.
-- Vendredi 20 Novembre 2009 17:15 --
j'ai perdu pied, je ne m'en sortirais pas ... c'est trop tard...
- ti-caribou
- Messages : 704
- Enregistré le : vendredi 17 octobre 2008 21:04
Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
je ne trouve pas que tu aies fait une betise avec ce courrier, je trouve que c'etaot tres courageux de te livrer comme cela et si c'est un bon psy, ce qui a l'air d'etre le cas, il comprendra et t'aidera a depasser ce que tu vis actuellement, dasn la relation therapuetique et dans ta vie perso. car ce qui est sur c'est que tu sembles tres mal pour l'heure et que tu as absolument besoin de ces seances avec lui pour t'aider. rien n'est foutu, meme quand ca fait des années qu'on se bat, si c'etait foutu, il t'aurait deja dit qu'il n'y avait plus rien a faire pour toi. accroche toi , je sais pas a quoi mais a lui tu as l'air de pouvoir, alors decroches et n'annules pas tous tes rdv. courage a toi!!!
- eternelletristesse
- Messages : 396
- Enregistré le : dimanche 28 octobre 2007 15:35
Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
tu sais je crois qu'un psy ne dira jamais "qu'il ne peux rien faire pour Toi" pour 2 raisons:
- se sentir responsable si tu te fous en l'air en sortant de son bureau
- avoir son chèque à la fin de la séance ...
- se sentir responsable si tu te fous en l'air en sortant de son bureau
- avoir son chèque à la fin de la séance ...
- claudine
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonsoir eternelletristesse,
Mon avis c'est qu'il est vraiment dommage que tu annules tes rendez-vous à venir, car à partir de ce courrier vous auriez eu, ton psy et toi, de la matière pour travailler.
Prends un peu de recul car tu es perdue et tu en as besoin, et ensuite essaie de le recontacter. Ce médecin est vraiment à ton écoute et ce serait bête de le laisser tomber
Mon avis c'est qu'il est vraiment dommage que tu annules tes rendez-vous à venir, car à partir de ce courrier vous auriez eu, ton psy et toi, de la matière pour travailler.
Prends un peu de recul car tu es perdue et tu en as besoin, et ensuite essaie de le recontacter. Ce médecin est vraiment à ton écoute et ce serait bête de le laisser tomber
- neige-74
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Je n'en serais pas si sûre Eternelletristesse. Tout d'abord parce que les psy sont formés pour ne pas se sentir responsables du geste que ferait un patient (à juste titre d'ailleurs : on ne se suicide pas à cause de son psy). Et en plus, là, il a quand même essayé de te rappeler, ce qui est extrêmement rare et prouve qu'il souhaite continuer et pense pouvoir t'aider.eternelletristesse a écrit :tu sais je crois qu'un psy ne dira jamais "qu'il ne peux rien faire pour Toi" pour 2 raisons:
- se sentir responsable si tu te fous en l'air en sortant de son bureau
- avoir son chèque à la fin de la séance ...
Ensuite parce que les psy sont souvent obligés de refuser du monde ou de donner des rendez-vous tardifs, étant de moins en moins nombreux pour une population allant de plus en plus mal. Alors, les chèques, ils n'en manquent pas.
Essaie de prendre un peu de temps pour réfléchir et donne-lui peut-être une chance d'en discuter au moins une fois avec toi.
Prends soin de toi, Tristesse.
- eternelletristesse
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Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
merci pour vos réponses, mais c'est trop dûr... je crois que j'ai touché le fond du fond...
On a à peine abordé le sujeet, rien que dire le mot inceste et tout remonte à la surface, tout... je ne peux plus dormir la nuit, je ressens la présence de mon frère, j'ai l'impression de ressentir ses mains etc... j'en suis malade... et puis il y a toute cette souffrance physique (battue par mon frère, battue par mon ex qui était alcoolique...), j'ai peur tout le temps. Et aujourd'hui que tout remonte je passe la journée à me demander pourquoi ils ne m'ont pas tué car je n'aurais pas à souffrir comme c'est le cas aujourd'hui.
J'ai perdu l'Espoir. Mon psy est un bon psy c'est vrai, mais là, je n'arrive pas à parler... j'ai peur... peur que la "bombe" explose à nouveau dans ma tête et perdre tout contrôle. C'est vrai que je dois prendre en compte le fait qu'il m'ait rappelé mais c'était peut être pour autre chose, il n'a pas laissé de message!
Je suis enfermée en prison à perpétuité... je finirais, un jour, comme certains prisonniers, à ne plus le supporter...
On a à peine abordé le sujeet, rien que dire le mot inceste et tout remonte à la surface, tout... je ne peux plus dormir la nuit, je ressens la présence de mon frère, j'ai l'impression de ressentir ses mains etc... j'en suis malade... et puis il y a toute cette souffrance physique (battue par mon frère, battue par mon ex qui était alcoolique...), j'ai peur tout le temps. Et aujourd'hui que tout remonte je passe la journée à me demander pourquoi ils ne m'ont pas tué car je n'aurais pas à souffrir comme c'est le cas aujourd'hui.
J'ai perdu l'Espoir. Mon psy est un bon psy c'est vrai, mais là, je n'arrive pas à parler... j'ai peur... peur que la "bombe" explose à nouveau dans ma tête et perdre tout contrôle. C'est vrai que je dois prendre en compte le fait qu'il m'ait rappelé mais c'était peut être pour autre chose, il n'a pas laissé de message!
Je suis enfermée en prison à perpétuité... je finirais, un jour, comme certains prisonniers, à ne plus le supporter...
- neige-74
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonjour Eternelletristesse,
Es-tu vraiment sûre que "tout va remonter" ? Peut-être qu'au contraire tu vas crever un abcès et pouvoir le vider. Parler des coupables, les désigner en tant que tel, c'est important, ça resitue les choses. Parce que c'est toi la victime, et c'est toi qui te mets en prison ?
Il y a une question dont je me sers souvent, c'est "Qu'as-tu à perdre ?" Je me souviens d'un jour où j'avais des idées particulièrement noires et où j'étais vraiment limite, et cette question est venue, maintenant qu'elle est toujours dans le coin. Je m'étais dit que si j'étais prête à m'ôter la vie, j'étais aussi prête à vivre, à me soigner. Que finalement, le pire était derrière moi ou dans le présent, alors pourquoi je m'imposais moi-même la punition de traîner ce "pire" encore et encore. Que je pouvais au moins essayer de voir comment me construire un meilleur futur. Et ça passait par les mots, les pleurs, les cris muets... par "perdre le contrôle". Le contrôle de quoi, d'ailleurs ?
Je crois qu'ils ne méritent vraiment pas que tu bousilles ta vie pour eux. Par contre, toi, tu mérites de soigner ta souffrance et de sortir de leur emprise !
Je t'embrasse.
Es-tu vraiment sûre que "tout va remonter" ? Peut-être qu'au contraire tu vas crever un abcès et pouvoir le vider. Parler des coupables, les désigner en tant que tel, c'est important, ça resitue les choses. Parce que c'est toi la victime, et c'est toi qui te mets en prison ?
Il y a une question dont je me sers souvent, c'est "Qu'as-tu à perdre ?" Je me souviens d'un jour où j'avais des idées particulièrement noires et où j'étais vraiment limite, et cette question est venue, maintenant qu'elle est toujours dans le coin. Je m'étais dit que si j'étais prête à m'ôter la vie, j'étais aussi prête à vivre, à me soigner. Que finalement, le pire était derrière moi ou dans le présent, alors pourquoi je m'imposais moi-même la punition de traîner ce "pire" encore et encore. Que je pouvais au moins essayer de voir comment me construire un meilleur futur. Et ça passait par les mots, les pleurs, les cris muets... par "perdre le contrôle". Le contrôle de quoi, d'ailleurs ?
Je crois qu'ils ne méritent vraiment pas que tu bousilles ta vie pour eux. Par contre, toi, tu mérites de soigner ta souffrance et de sortir de leur emprise !
Je t'embrasse.
- eternelletristesse
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Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonjour et merci de me lire.
Oui, je suis sûr à 99% que tout va remonter. A peine avons nous effleurer le sujet que les séances qui ont suivi je pleurais pendant une heure, je revoyais tout, je ressentais tout. Depuis, jour et nuit, c'est comme si mon frère était là, même la nuit, ou quand je traverse le couloir dans le noir, je crève à petit feu... et puis il n'y a pas que çà. Après avoir vécu cela, mon 1er copain (à 18 ans) en qui j'ai cru pouvoir faire confiance et qui a mis des mois à pouvoir m'approcher s'est révélé en fait lorsque nous nous sommes mis en couple un homme alcoolique. J'ai à nouveau été battu, à nouveau responsable de déclencher tant de haine. Je n'ai pas pu partir. Un soir il a fallu que des gens interviennent dans la rue car il m'aurait défoncer la tête...ils ont du lui casser la jambe tout de même! Et tout çà aussi je le revis... c'est trop lourd pour moi. Trop lourd.
Je n'arrive plus à me battre. Chaque heure je me demande quel serait la meilleure solution pour "partir"...
Oui, je suis sûr à 99% que tout va remonter. A peine avons nous effleurer le sujet que les séances qui ont suivi je pleurais pendant une heure, je revoyais tout, je ressentais tout. Depuis, jour et nuit, c'est comme si mon frère était là, même la nuit, ou quand je traverse le couloir dans le noir, je crève à petit feu... et puis il n'y a pas que çà. Après avoir vécu cela, mon 1er copain (à 18 ans) en qui j'ai cru pouvoir faire confiance et qui a mis des mois à pouvoir m'approcher s'est révélé en fait lorsque nous nous sommes mis en couple un homme alcoolique. J'ai à nouveau été battu, à nouveau responsable de déclencher tant de haine. Je n'ai pas pu partir. Un soir il a fallu que des gens interviennent dans la rue car il m'aurait défoncer la tête...ils ont du lui casser la jambe tout de même! Et tout çà aussi je le revis... c'est trop lourd pour moi. Trop lourd.
Je n'arrive plus à me battre. Chaque heure je me demande quel serait la meilleure solution pour "partir"...
- neige-74
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
???eternelletristesse a écrit :responsable de déclencher tant de haine.
Tu n'es responsable de rien du tout ! C'est celui qui frappe qui est responsable !!!
Accroche-toi Eternelletristesse, tu mérites mieux que ça. Tu as eu ton lot de souffrance, alors maintenant, prends soin de toi. Une psychothérapie, c'est souvent douloureux, surtout au début, quand tout est emmêlé et que tout se réveille en même temps. C'est peut-être dans ces moment-là qu'il faut trouver un bon lieu d'hospitalisation pour se faire chouchouter et ne pas faire de bêtise.
Parce que quand le cap le plus dur est passé, après avoir cru qu'on n'y arriverait jamais, on s'aperçoit qu'on a des ressources en soi mais qu'on ne se faisait pas confiance ou qu'on ne se donnait pas le droit. Alors après, il y a encore chaque fois des paliers difficiles, mais on gère mieux, et de mieux en mieux.
- eternelletristesse
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Tu as peut être raison mais (ben oui y'a un mais...)
J'ai déjà été hospitalisé:
- en 2005 un mois
- en 2008: 2 mois (mai et juin) et 2 autres mois avec électrochocs! (décembre et janvier)...
Alors, non, là, les cliniques qui sont pourtant superbes (j'ai été à la Clinique du Chateau de Garches et c'est super) j'en ai marre...
j'ai perdu pied
... ce soir, j'ai peur de basculer...
J'ai déjà été hospitalisé:
- en 2005 un mois
- en 2008: 2 mois (mai et juin) et 2 autres mois avec électrochocs! (décembre et janvier)...
Alors, non, là, les cliniques qui sont pourtant superbes (j'ai été à la Clinique du Chateau de Garches et c'est super) j'en ai marre...
j'ai perdu pied

- Archaos
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- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy

Que ce passe t'il ?
- eternelletristesse
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- Enregistré le : dimanche 28 octobre 2007 15:35
Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonjour Archaos,
ce qui se passe c'est que j'ai disjoncté à la suite d'une séance et que j'ai vidé mon sac dans une lettre que j'ai envoyé à chaud à mon psy. J'ai honte et me sent coupable de lui avoir écrit cette lettre alors qu'il a toujours été très bien avec moi, et là, il se prend ma "rage" dans la tête. De plus, je suis ai laissé un messages sur son répondeur en lui disant que j'annulais mes rdv, que je ne n'en pouvais plus, et qu'à chaque fois que je venais j'étais mal avant voir pire après... Il a essayé de m'appeler le jour où j'ai laissé le message mais a eu la messagerie où il n'a pas laissé de message. Depuis pas de nouvelles... dois je appeler et m'excuser? Dois je attendre qu'il vienne vers moi? Dois je tout laisser tomber?
J'ai prévenu mon autre psy (qui me suivait /suit 1 fois tous les 3 mois) de la Clinique, je lui ai fait lire la lettre (par mail). Elle m'a dit que c'était bien d'avoir écrit cette lettre (au moins j'exprime ma souffrance); Mais, elle a vu que çà n'allait pas du tout et aurait voulu que je me refasse hospitaliser et refaire à nouveaux des électrochocs, et çà... je n'en veux plus, je ne suis plus prête à çà. Les hospitalisations bousillent mon couple à chaque fois, j'ai peur que tout çà parte en vrille...
Je suis paumée de chez paumée... je ne dors plus... je suis hantée par les "souvenirs" du passé... je ne suis pas sûre de tenir le coup...
ce qui se passe c'est que j'ai disjoncté à la suite d'une séance et que j'ai vidé mon sac dans une lettre que j'ai envoyé à chaud à mon psy. J'ai honte et me sent coupable de lui avoir écrit cette lettre alors qu'il a toujours été très bien avec moi, et là, il se prend ma "rage" dans la tête. De plus, je suis ai laissé un messages sur son répondeur en lui disant que j'annulais mes rdv, que je ne n'en pouvais plus, et qu'à chaque fois que je venais j'étais mal avant voir pire après... Il a essayé de m'appeler le jour où j'ai laissé le message mais a eu la messagerie où il n'a pas laissé de message. Depuis pas de nouvelles... dois je appeler et m'excuser? Dois je attendre qu'il vienne vers moi? Dois je tout laisser tomber?
J'ai prévenu mon autre psy (qui me suivait /suit 1 fois tous les 3 mois) de la Clinique, je lui ai fait lire la lettre (par mail). Elle m'a dit que c'était bien d'avoir écrit cette lettre (au moins j'exprime ma souffrance); Mais, elle a vu que çà n'allait pas du tout et aurait voulu que je me refasse hospitaliser et refaire à nouveaux des électrochocs, et çà... je n'en veux plus, je ne suis plus prête à çà. Les hospitalisations bousillent mon couple à chaque fois, j'ai peur que tout çà parte en vrille...
Je suis paumée de chez paumée... je ne dors plus... je suis hantée par les "souvenirs" du passé... je ne suis pas sûre de tenir le coup...
- neige-74
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Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonsoir Eternelletristesse,
Mon psy m'a dit un jour : "Vous perdez pied, donc vous n'êtes pas plus capable de prendre la décision de mourir ou de vivre. Donnez-vous un peu de temps".
Alors s'il te plaît, pour toi, pour nous, pas de bêtise ! On attend de tes nouvelles demain !!!
Mon psy m'a dit un jour : "Vous perdez pied, donc vous n'êtes pas plus capable de prendre la décision de mourir ou de vivre. Donnez-vous un peu de temps".
Alors s'il te plaît, pour toi, pour nous, pas de bêtise ! On attend de tes nouvelles demain !!!
- eternelletristesse
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Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Des nouvelles, je peux t'en donner maintenant, je ne dors plus (plus du tout ...), c'est aussi pour çà que je craque je crois.
Hier, j'ai écrit à ma psy de la clinique (qui connaît mon psy hebdomadaire ) son mari travaille avec mon psy.
Ce qui est bien c'est que je peux lui parler par mail quand je veux et elle me répond super rapidement. Elle m'a dit qu'elle ne pensait pas que j'étais aussi mal et avec autant de détresse. Elle voulait me réhospitaliser et refaire des électrochocs. J'ai refusé. Elle m'a dit qu'elle comprenait que je traversais un moment difficile dans ma thérapie mais qu'il fallait que je m'accroche. Elle m'a dit que dans tous les cas, elle était là pour Moi si je voulais pas reprendre avec mon autre psy (ce qu'elle me déconseille).
J'ai rappelé aujourd'hui "mon psy", j'ai fait exprès comme l'autre jour de tomber sur son répondeur, et je lui ai dit que je m'excusais pour tout ce que j'avais pu écrire ou dire au téléphone, que ce n'était pas contre lui, que je n'arrivais pas à survivre... je pleurais tout en parlant...
J'aurai voulu (pour me rassurer? pour me dire que l'on pense à moi?) qu'il m'appelle et me dire que c'était normal de craquer parfois... mais son silence (et je sais qu'il bossait aujourd'hui donc il a eu mon message) me fait penser qu'il a perdu confiance en ma volonté de m'en sortir, et se demande s'il faut que je continue avec lui ou non...
Je ne sais pas quoi en penser.
Je suis triste ce soir. Une fois de plus je n'arrive pas à dormir, et je tourne en boucle...
Hier, j'ai écrit à ma psy de la clinique (qui connaît mon psy hebdomadaire ) son mari travaille avec mon psy.
Ce qui est bien c'est que je peux lui parler par mail quand je veux et elle me répond super rapidement. Elle m'a dit qu'elle ne pensait pas que j'étais aussi mal et avec autant de détresse. Elle voulait me réhospitaliser et refaire des électrochocs. J'ai refusé. Elle m'a dit qu'elle comprenait que je traversais un moment difficile dans ma thérapie mais qu'il fallait que je m'accroche. Elle m'a dit que dans tous les cas, elle était là pour Moi si je voulais pas reprendre avec mon autre psy (ce qu'elle me déconseille).
J'ai rappelé aujourd'hui "mon psy", j'ai fait exprès comme l'autre jour de tomber sur son répondeur, et je lui ai dit que je m'excusais pour tout ce que j'avais pu écrire ou dire au téléphone, que ce n'était pas contre lui, que je n'arrivais pas à survivre... je pleurais tout en parlant...
J'aurai voulu (pour me rassurer? pour me dire que l'on pense à moi?) qu'il m'appelle et me dire que c'était normal de craquer parfois... mais son silence (et je sais qu'il bossait aujourd'hui donc il a eu mon message) me fait penser qu'il a perdu confiance en ma volonté de m'en sortir, et se demande s'il faut que je continue avec lui ou non...
Je ne sais pas quoi en penser.
Je suis triste ce soir. Une fois de plus je n'arrive pas à dormir, et je tourne en boucle...
- neige-74
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Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Mais pourquoi elle associe automatiquement l'hospitalisation aux électrochocs ???
J'ai été hospitalisée plusieurs fois sans jamais qu'on me fasse ça. Et puis on doit te demander ton avis quand même, non ?
Mais être en clinique, j'ai trouvé ça rassurant et reposant. Je n'avais plus à me battre avec mes idées suicidaires, je pouvais en parler à tout moment, je ne me sentais plus un poids pour ma famille... Enfin bref, ça m'a fait du bien.
J'ai été hospitalisée plusieurs fois sans jamais qu'on me fasse ça. Et puis on doit te demander ton avis quand même, non ?
Mais être en clinique, j'ai trouvé ça rassurant et reposant. Je n'avais plus à me battre avec mes idées suicidaires, je pouvais en parler à tout moment, je ne me sentais plus un poids pour ma famille... Enfin bref, ça m'a fait du bien.
- eternelletristesse
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Re: Je crois que j'ai fais une bétise après une séance psy
Bonjour,
Elle parle d'électrochocs parce qu'à ma dernière hospitalisation j'ai eu ce "traitement" en décembre et çà m'avait un peu améliorée. Comme elle a l'air vraiment inquiète (en fonction du ton que j'utilisais donc mon mail), elle voulait retenter ce qui m'avait fait du "bien". Mais moi je ne veux plus...
Elle parle d'électrochocs parce qu'à ma dernière hospitalisation j'ai eu ce "traitement" en décembre et çà m'avait un peu améliorée. Comme elle a l'air vraiment inquiète (en fonction du ton que j'utilisais donc mon mail), elle voulait retenter ce qui m'avait fait du "bien". Mais moi je ne veux plus...
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