Chère Artifixe,
je ne regrette pas d'être passée par là m'aviser d'une quelconque réponse à mon problème de base.
Donc merci pour ta réponse qui me montre que 1/ tu me comprends (pour être passée par là et persister dans ce combat qu'est le fait de tenter de préserver son corps ... et sa silhouette surtout !) 2/ que je peux donc glaner quelques conseils, astuces, parce que là, et depuis mon message initial : rien ne va plus !!!!!
Hier soir, le reflet dans le miroir de mon corps malmené, et notamment de mes bras qui m'insupportent, a encore une fois éveillé en moi ce sentiment de dégoût de ma propre enveloppe charnelle.
Alors que j'étais parvenue à éliminer 20 kilos, en rééquilibrant tout bonnement mon alimentation. Je m'explique rapidement à ce sujet car c'est une parenthèse qui a son importance :
j'ai été 4 années en couple. En 4 ans, notre vie, notre rythme de vie, s'étaient finalement stabilisés. Mais il a fallu du temps ...
C'est passé par plusieurs étapes et pas des moindres.
1. Quand je l'ai rencontré, lui comme moi étions au mieux de notre silhouette. Lui, sportif et dynamique, moi mangeant peu et sortant beaucoup.
2. On s'est installés en couple : le plaisir de partager des repas en amoureux a apporté à ma corpulence quelques petits kilos, j'étais joliement harmonieuse, sans être grasse. Lui aussi s'est arrondi quelque peu.
3. Après 1 an et demi de relation, force est de constater que nous étions rentrés dans une routine confortable et que les plaisirs de la chair composaient une bonne part de notre petit quotidien. J'avais atteint les 72 kg pour 1m58

Il faut dire que nous n'avions plus aucun challenge ni désir de séduction.
4. Après une visite médicale où je pris conscience de mon surpoids, je décidais de me prendre en main sérieusement. Il m'était devenu trop difficile de détester mon corps tel qu'il était devenu, et les larmes affluaient lorsque je regardais les photos de moi, avant ....
5. Au bout de 2 ans en couple, je pris donc RV chez une nutritionniste. Elle me fit remarquer que je mangeais comme un coureur cycliste, mais qu'avoir le c.. posé sur une chaise toute la journée ne justifie pas les quantités que j'ingurgitais.
Elle remarqua aussi mon excès de graisses inutiles. Et ma consommation abusives de viande, même blanche.
Donc : quantités en excès, graisses cuites en excès, et viande en excès.
J'ai donc réduis tout cela, allant même jusqu'à éliminer le gras tout cours, et j'ai commencé à regarder mes kilos s'envoler
Je précise que mon ex a tenté lui aussi de suivre ce rééquilibrage, mais n'a pas tenu dans la durée.
Je cuisinais donc pour deux. Moi et mes potages ultra light, mon riz, et lui ses pâtes au gruyère.
Nous n'allions plus au restaurant et recevions rarement du monde, de fait mon alimentation était ultra contrôlée sans susciter de frustration, ni de mon côté ni de celui de mon ex. Je cuisinais aussi tous les repas de midi (j'emmenais ma gamelle au travail, sans gras), si bien que chaque repas était maitrisé et varié.
Arrivée à 50 kg, je m'aimais enfin !!!! quel bonheur de pouvoir se vêtir sans souffrir.
Certaines de mes collègues m'ont même demandé "mon secret".
Ca doit jaser de me voir regonfler de nouveau
Je me sens comme au bout d'1 an et demi avec mon ex. En mode "petite grosse".
J'envoie cette première partie de réponse afin de préparer la suite sur ma situation présente.
--edit--
Suite ...
Mon ami actuel a toujours été très sportif : 20 ans de cyclisme assidu, 5 ans professeur de tennis.
Il court et s'entretient tous les jours. Il faut dire qu'il dispose de temps, ses horaires de travail lui permettant de rentrer plus tôt chez lui le soir. De plus, il est hyperactif. Et je pense aussi tout simplement, qu'il dispose d'un bon métablosime et n'a pas une physionomie de "rond".
Il est aussi ma foi, fort gourmand, notamment de sucreries.
Hier soir, il nous a fais l'honneur d'un repas typiquement Breton : crêpes salées au jambon, gruyère et oeufs sur poële grésillante au beurre salé ..... J'avais capitulé .... j'ai capitulé de toute évidence. Sans parler du dessert : un gateau qui m'a fait penser à un morceau de beurre, tellement gras qu'il coulait dans la bouche. Bon, je l'ai laissé de côté, bien que je n'étais plus "à cela près" !
J'avais eu au préalable et comme je le disais, une discussion avec lui, mais chacun campant sur ses positions, cela s'est révélé d'une stérilité affligeante.
Il constate que je suis hermétique à toute idée de sport. Et je ne vais pas changer pour lui faire plaisir.
Je n'ai jamais aimé cela, par flemmardise j'en conviens, et parce que je suis avant tout cérébrale et pas du tout physique.
De plus, étant en phase dépressive, je conçois qu'il n'est pas évident dans ce type de contexte, d'avoir envie de se bouger.
Après une journée de travail, il attend de moi que je vienne chausser mes baskets et faire un footing avec lui (alors que je n'aspire qu'à retrouver mon chez-moi et surfer sur le net tranquillement).
La dernière fois que j'ai fais un footing (avec un ex, pour faire plaisir .... bien mal m'a pris), je me suis retrouvée chez le kiné pendant 3 mois, la rotule en vrac.
De plus, le sport avec mon ami actuel, c'est avant tout la course à la performance et je pense que cette seule idée a suffit à me braquer d'autant plus. C'est le brillant résultat de 20 ans de compétition de cyclisme.
J'ai accepté une fois un tour de vélo : 40 bornes à fond les ballons, j'ai cru que j'allais tourner de l'oeil. Il a réussi à me dégoutter définitivement.
Y aller "cool" serait envisageable (par le passé, je m'octroyais quelque balade en vélo sur les digues, très agréable), mais j'hésite sincèrement entre le : "elle est pas dynamique et fait jamais de sport" et le "elle est molle et n'avance pas" (ce qu'il disait de son ex, qui elle faisait du sport mais pas assez vite à son goût

).
Alors, plutôt que mal faire, je ne fais pas .....
Je précise (et c'est du VECU) que j'ai perdu 20 kilos en 8 mois,
sans faire de sport et tout en ayant une consommation régulière d'alcool (hors bière, bien entendu).
Alors il me serine avec "tu ne fais pas sport, pas étonnant que tu ne puisses pas perdre, et tu devrais limiter les apéros".
En théorie sans doute, mais dans la pratique, mon expérience tout à fait personnelle, m'a prouvé le contraire. Après, chaque cas est différent. Mon ex lui, prenait du poids avec l'alcool, car cela lui ouvrait l'appétit et il déculpabilisait de se taper un plat de pâtes en sauce à 11 heures du soir.
Donc résultat au 25/08/10 : je ne fais pas de sport et je mange comme lui, car comme je suis chez lui et qu'il cuisine (il insiste pour le faire, habile façon de garder le contrôle), nous mangeons ce qu'il a décidé et à sa façon

Ahh, il adore le beurre au fond de la poële ....
J'ai tenté quelques fois de le faire venir chez moi, mais il semble s'y ennuyer et je me déprécie tellement en ce moment, qu'il me semble le décevoir avec ma cuisine, alors que j'ai toujours aimé, voire adoré, cuisiner.
J'ai tenté de bluffer en agissant comme tu me conseilles, autant que possible : petites quantités (il s'épatait que je mange si peu), refus de prendre du fromage ou un dessert (je n'aime pas le sucré), mais en réalité je me connais : si je n'applique pas un équilibre parfait de mes repas, je prends nécessairement et progressivement du poids. Je n'ai pas été gâtée par la nature. Mon ex se plaisait à dire (à juste titre) : "Toi, tu prends du poids rien qu'en regardant un gâteau.". C'est peu dire

J'ai une physique qui tend à prendre, tandis que d'autres souffrent de ne pouvoir prendre de poids.
Ces messieurs ont apparemment beaucoup de mal à comprendre que le métabolisme d'un homme est très différent de celui d'une femme et que bien souvent, les calories assimilées sans dommages visibles chez eux se transformeront en mignons bourrelets chez nous.
Absolument. Et pourtant mon homme n'est pas idiot. J'ai eu beau lui expliquer, il n'y entend pas.
Pour lui la seule solution c'est le sport et "no-drink". Ce qui permet de se laisser aller à manger des pâtes au beurre ou des salades composées bardées d'huile.
Je ne sais pas si tu as eu l'occasion de discuter avec ton ami de ce que tu as vécu et de la façon dont tu te perçois de manière générale, mais je suppose en tous cas qu'il s'est aperçu que tu supportais mal ta silhouette actuelle.
Me voyant gonfler au fur et à mesure, il a fallu qu'à un moment, alarmée, je mette les choses au clair avec mon ami. Sans tomber dans l'apitoiement, je lui ai expliqué que je tenais à garder un silhouette agréable à regarder, que je me sens mieux dans mon corps à un certain poids, et que par conséquent, je souhaiterais manger "à ma façon", ne le retenant en rien de manger tout ce que lui désire.
C'est là qu'il m'a répondu que je n'ai qu'à me bouger et supprimer toute goûte d'alcool

(il n'est pourtant pas en reste).
En revanche, connaissant la triste nature humaine et parfois le cynisme de certains individus pour en avoir fais la triste expérience, j'ai préféré taire mes complexes physiques afin de ne pas m'exposer, éventuellement, à ce qu'il s'en reserve contre moi un jour.
Il sait que je manque cruellement de confiance en moi (moralement, dans le fait de faire les choses) mais il ignore que je me sens laide. Je le lui cache, mais c'est évidemment difficile de ne pas s'en rendre compte.
De plus, je n'aimerais pas qu'à lui dire que je me sens mal dans ma peau, il convienne qu'il y a de quoi en effet, ou me fasse la "morale". Rien ne serait plus dur pour moi, que d'entendre cette vérité. Mon père recemment, ne m'a rien répondu lorsque je lui ai dis que je me sens mal dans ma peau, j'ai pris cela comme une réponse négative ....ou la confirmation de ce que je redoute le plus.
Tu peux aussi lui faire comprendre que cette façon de rétorquer "sport" à l'expression de ton mal-être a quelque chose d'un peu vexant dont tu n'as certainement pas besoin. Pour ma part, quand mon copain me dit ça, j'ai l'impression d'entendre : "C'est de ta faute, grosse flemmasse, tu pourrais manger comme moi si seulement tu levais tes fesses de ton lit !".
Ton copain te reproche donc également ton manque d'entrain à faire du sport ? que lui dis-tu personnellement ?
Hum. Pour sa défense, je dirais qu'il existe des tas de parades à ces raisons-là, et que le sport aide quand même à se sentir bien dans sa peau, parce qu'être mince n'est pas tout, il s'agit aussi d'être en forme. Bien dormir, préserver son coeur, etc etc.
Absolument. J'avoue même avoir ressenti de très bonnes sensations après un exercice physique : bonne fatigue, sentiment de légèreté, fierté d'avoir pu le faire, etc etc ....
Mais je n'arrive pas à me motiver. Surtout le soir après la journée de boulot ....

Si encore j'étais en vacances, ce serait peut-être différent. Je n'aurais pas l'impression de faire du sport au détriment d'autre chose qui me plait ou me distraie davantage.
Tu vois ce que je veux dire ?
Si tu préfères esquiver (courageusement !) le problème, tu peux lui laisser miroiter le fait que peut-être, un jour, tu feras du sport, quand ça ira mieux, mais ce n'est pas une solution terrible si tu souhaites que ton couple perdure dans une saine atmosphère de confiance.
Hélas, en quelques mois déjà, je lui en ai beaucoup promis ....

d'ailleurs, il me l'a reproché un soir de grande franchise; j'étais tellement piquée que je suis rentrée chez moi, hors de moi.
Il m'avait dit : "Soi-disant qu'on irait courir ensemble, résultat je t'ai vue UNE fois sur un vélo !". Il avait donc pris très à coeur mes grands élans d'enthousiasme, je me suis retrouvée prise à mon propre piège
Et maintenant, je ne sais plus quoi faire. J'en viens à maudir le beau temps, me languir de l'automne ou de l'hiver, quand il pleuvra tellement qu'à part bouquiner ou regarder la télé, rien ne sera possible et ce ne sera pas ma faute
Ca déculpabilise terriblement. Mais pour le moment, la météo est affligeante

et je soupire d'impuissance.
La seule solution effectivement pour donner raison à sa "vérité absolue selon laquelle le sport fait forcément maigrir" (je ne suis pas d'accord ... mais bref), c'est tu as raison, de plier parfois sous le poids de son insistance jamais découragée.
Hier encore, il m'a suggéré d'aller courir ce soir (quelle joie !!).
Je n'ai pourtant eu de cesse de l'inviter à aller courir de son côté, avant que je n'arrive chez lui en fin de journée.
C'est là encore un autre débat : apprendre à se passer de l'autre en certaines circonstances. Hélas, il conçoit qu'un couple doit forcément tout accomplir ensemble. Pas de chance : je hais le sport. D'où problème ...
Pour le reste ....
je ne vois pas d'autre solution en effet, que de préparer ma propre nourriture et le laisser se remplir de gras, de beurre et de sucreries s'il le souhaite.
Je ne peux me laisser entrainer dans la chute qui finira par me perdre, car beaucoup d'hommes veulent des femmes "bonnes vivantes", mais il ne faudrait pas qu'elles soient rondes
Un soir j'avais réussi à me préparer une salade light de tomates, tandis qu'il se ruait sur un cassoulet.
Cela enlève un peu de romantisme et de convivialité, je l'admets, mais que faire d'autre ?
C'est aussi un effort de volonté, car j'avoue récemment avoir quelque peu baissée les bras face à toutes ces tentations culinaires qu'il me mettait sous le nez

mais hier soir, cette nouvelle prise de conscience liée à ma silhouette, m'a de nouveau laissé un goût amère et amenée à la certitude que je me dois de réagir, et vite
Merci pour tes bons conseils et d'avoir pris le temps de répondre à mes interrogations liées à cette grande souffrance (se détester d'être affublée d'un corps qu'on ne supporte plus).