Dépression ou nombrilisme?

[Coeurgros]

Bonsoir à toutes et à tous,
je viens de faire un tour sur le forum, j'ai lu des témoignages de personnes vivant à peu pres le même genre de situation..ou des personnes souffrant de dépression..
j'ai eu l'impression d'en distinguer quelques uns souffrant reellement au plus profond de leur chair..mais j'ai aussi senti..comme je sens chez mon mari..une forme de nombrilisme..
un dépressif par definition (d'apres ce que j'ai pu comprendre) est une personne n'ayant plus goût à rien..alors pourquoi certain(e)s conjoint(e)s continu de se maquiller, de s'habiller..? Sous couvert d'une dépression certaines personnes ne tentent t'elles pas d'échapper à leur responsabilité? Que ressent ont vraiment quand on est depressif? peut on oublier de penser à ses enfants? Cette situation me donne la nausée..je ne sais plus quoi penser..;

[fleurdesperance]

Bonjour,
une dépression c'est pas seulement le gout à rien c'est aussi une profonde tristesse un sentiment incessant que l'on est nul et que l'on ne sert à rien avec également d'autre symptômes tels que la perte d'appétit souvent troubles du sommeil.Ah oui et j'oubliais aussi une grande perte d'énergie et une fatigue intense.

Définition du nombrilisme: tendance à s'intéresser exclusivement à sa propre personne.Je vois pas ce que le fait de s'habiller ou de se maquiller ferai obligatoirement de quelqu'un une personne nombriliste sous couvert de dépression.Déjà on peut en dépression faire l'effort de s'habiller ou se maquiller (oui parce qu'en dépression c'est pas toujours facile de s'habiller )pour les autres et non pour soi parce que quelque part aussi on s'est que c'est mieux pour notre conjoint de nous trouver habiller plutôt qu'en vieux pyjama ou on peut vouloir se maquiller pour cacher aux enfants qu'on a des cernes (dut au manque de sommeil) ou qu'on a pleurer.

Après on peut aussi s'habiller pour soi ça fait également partis du processus de guérison, en s'habillant pour se trouver beau ou belle on travaille sur notre estime de soi et donc sur notre mieux être,ensuite une fois qu'on est rendu plus loin dans le processus de guérison et qu'on recommence à s'estimer capable d'apporter un peu de bonheur à notre entourage là oui on peut commencer à faire des choses pour lui.

[decibella]

Bonjour CoeurGros

Tout d'abord, je pense qu'il n'y a pas UNE dépression mais plusieurs et que lorsque plusieurs personnes sont atteints d'une même forme de dépression, ce n'est pas pour autant qu'elles réagissent de la même façon.
Au-delà de la dépression, il y a des états dépressifs, c'est à dire que la personne ne souffre pas pendant des mois mais ponctuellement.

Il est évident que la dépression amène la personne à se renfermer sur elle-même, à ruminer et donc à moins s'ouvrir aux autres et à être nombriliste comme tu dis. Cela peut être aussi une source de souffrance quand la personne a conscience de ne plus pouvoir partager avec les autres et de mal interpréter tout ce qui vient de l'extérieur : elle peut être amenée à culpabiliser de cette situation (ce qui n'arrange rien à l'affaire).

Les signes extérieurs de "normalité" : s'habiller, continuer à travailler, etc. à mon avis ils ont plusieurs fonctions.
Certains se forcent pour leur entourage, veulent sauver les apparences car ils ont honte de la maladie, ou même pour eux-mêmes.
( C'est pas évident de se dire qu'on est dépressif ou en dépression, surtout que pour beaucoup de personnes, cette maladie n'existe pas... )
Certains se voilent la face et mettent des années avant d'aller voir un thérapeute. Certains pensent que c'est un moyen de sortir la tête de l'eau.

Je pense qu'il est tout à fait possible qu'inconsciemment, la dépression protège la personne des responsabilités. Mais de là, à ce que ce soit conscient, je ne pense pas. Je pense qu'il est possible que lorsqu'une personne ne se sent pas capable de faire face, a déjà des difficultés à s'adapter à ce monde, elle puisse devenir dépressive.
La difficulté à parler de tout ça c'est comme tu dis : n'avoir plus goût à rien. Ce qui engendre un ennui de tout, une envie d'en finir, etc. Dans cet état certains oublient tout le reste, la souffrance les coupe de tout; d'autres non, c'est comme ça. Il faut aussi prendre en compte la personnalité de chacun.

Je peux te dire ce que j'ai ressenti en dépression (là je ne le suis plus, mais toujours dans un état dépressif, mais beaucoup plus supportable) : tout, absolument tout, devient un prétexte à souffrir, à se haïr, chaque pensée, chaque respiration, chaque échange, chaque acte, tout est mal vécu. Je pleurais au réveil ou en avait envie, je ne dormais et ne mangeais presque plus. Je m'isolais, car toutes mes échanges devenaient sources de souffrance : quand on s'occupait de moi, je culpabilisais; quand on était normal avec moi, je souffrais; je ne parle pas des disputes banales, je pense que tu vois ce que ça pouvait donner. Voila, c'est vraiment un cauchemar permanent. Même aller à un festival que j'adorais en temps normal, était à ce moment-là insupportable. On n'a plus aucun contrôle sur rien, rien ne peut nous donner de l'espoir, c'est vraiment atroce, on a l'impression de ne plus être soi. De n'être qu'un être rempli de souffrance.

J'espère que mon message a pu t'apporter quelques éléments de réponse.
N'hésite pas si tu as d'autres questions

[Mélina]

Bonjour Coeurgros,

Il me semble personnellement que la question de savoir si c'est du nombrilisme ou pas finalement a peu d'importance.

Que ce soit l'un ou l'autre, tu souffres de la situation, et a priori tu es en train de passer ton seuil de tolérance.
C'est là selon moi la seule chose qui est importante.

Je pense sincèrement qu'il n'est pas plus indiqué d'aller au-delà de ses forces quand le conjoint ou un proche est en dépression que lorsqu'il fait preuve de nombrilisme.
J'ai l'intime conviction également que l'on ne peut soutenir l'autre et continuer de le soutenir que si l'on se sent soi-même bien, comblé.
Tout comme je pense que le soutien de la famille et des proches peut aider à se sentir mieux, mais que la solution ne vient jamais des autres, mais de soi-même. Bien que les autres puissent nous éclairer, encore faut-il que nous soyons en mesure de les écouter et de les comprendre.
Et je crois aussi que de montrer, d'exprimer vis à vis d'un proche dépressif ses propres limites, quand bien même cela peut le faire souffrir dans un premier temps, ne peut que l'aider à plus long terme.
C'est en tout cas mon expérience. J'ai nourri des colères noires contre mes proches dans les périodes où ils se sont éloignés de moi parce qu'ils avaient du mal à endurer ma souffrance. Aujourd'hui, je me rends compte que c'est aussi cela qui m'a permis de me retrouver face à moi-même et m'occuper de moi, de ma souffrance. De la même façon qu'ils ont été des sortes de modèles dans la "méthode" pour aller mieux: apprendre à penser à soi.

Quant au fait d'être seul. Je crois que l'on peut très bien être très entouré et se sentir seul. Je crois aussi que les dépressifs ne sont la plupart du temps pas en mesure de recevoir l'affection qui leur est donnée. Certains en ont conscience, d'autres pas.
Et puis, au final, chacun de nous est toujours seul. Les dépressifs ne souffrent pas de solitude, ils souffrent d'isolement, plus exactement d'une sensation d'isolement.

Maintenant je comprends que le fait que tu aies dû mettre tes propres souffrances, tes propres attentes, de côté, parce qu'il allait mal, et le fait que, penché sur sa propre souffrance, il ne t'ait pas pris en considération, génère de la colère chez toi et une certaine révolte.
C'est à mes yeux tout à fait légitime, et peut-être même salvateur, parce que c'est aussi le signe chez toi d'un besoin d'exister pour l'autre, d'être prise en considération.
Peut-être t'es-tu trop longtemps mise entre parenthèse pour t'adapter à lui, à ses demandes, et aujourd'hui une révolte se fait jour en toi?

J'ai vécu avec une personne diagnostiquée bipolaire. J'ai personnellement mis longtemps à accepter que quel que soit l'empire qu'avait sur lui sa maladie ou à l'inverse quelle que soit sa responsabilité à mon égard et à l'égard de ce qu'il me faisait vivre, finalement, ça ne changeait pas grand-chose. Les seules questions à me poser et que j'ai fini par me poser, c'était: suis-je heureuse? Comment l'être?

D'ailleurs, les médecins et psys qui suivaient mon compagnon de l'époque lui avaient demandé si j'étais suivie, car ils estimaient que lorsqu'on vit avec quelqu'un qui vit une pathologie psy sur plusieurs années, le suivi de la famille ou des proches est nécessaire, en tout cas fortement recommandé.

Que ton mari soit un égoïste qui se repose trop sur toi ou une personne dépressive qui ne peut pas faire autrement, que ce soit l'un ou l'autre, cela ne te retire pas le droit, toi aussi, d'être heureuse un minimum.

Ce n'est que mon avis. J'espère ne pas t'avoir blessée dans mes propos, ce n'est pas mon intention. Si c'est le cas, je te présente mes excuses. Je te souhaite en tout cas beaucoup de courage.

[Augustus]

Bonsoir,

je viens de faire un tour sur le forum, j'ai lu des témoignages de personnes vivant à peu pres le même genre de situation..ou des personnes souffrant de dépression..
j'ai eu l'impression d'en distinguer quelques uns souffrant reellement au plus profond de leur chair..mais j'ai aussi senti..comme je sens chez mon mari..une forme de nombrilisme..

C'est une question intéressante et tout à fait légitime que je me suis déjà posée (la dépression viendrait elle d'une certaine forme égoïsme? ou bien est ce que le fait d'être plus altruiste diminuerait les risques de dépression?).
J'aurais tendance à penser que non... D'abord parce qu'il existe bon nombre de personnes égocentriques, qui ne sont et ne seront jamais en dépression. Ensuite, contrairement aux psychopathes/pervers narcissiques/etc., la dépression est surtout violence contre soi-même, même s'il elle fait aussi des ravages dans l'entourage ceux-ci arrivent de manière indirecte.
Mon expérience en hôpitaux m'a aussi montré que la plus part des dépressifs sont prêts à s'entre-aider pour sortir de la dépression.

Je comprend que la dépression de ton mari soit une chose douloureuse pour toi et je rejoins l'avis de Mélina qui dit que tu dois aussi prendre soin de toi et éventuellement consulter quelqu'un qui pourrait t'aider.

[Coeurgros]

Merci à toutes et à tous d'avoir répondu à ce message,
Pour la question: est ce important de savoir si c'est une depression ou du nombrilisme? oui..car si c'est vraiment une maladie, je reste..si ce n'est que du nombrilisme: je le quitte.
j'ai atteint le seuil de tolérance? je le pense aussi..ou du moins cela me pèse énormement..il y a 2 ans mon corps a crier Stop! il a décidé d'avoir une pancreatite idiopathique..découvertes de TIPMP..je me suis battue comme une forcenée pour ne pas rester a l'hopital..au bout d'une semaine j'ai pu rentrer chez moi..je suis sous surveillance..j'ai des douleurs que les medecins n'expliquent pas..
il y a quelques années j'ai fait une formation de Qi qong tuina..j'ai un peu tout tenté pour aider mon mari..cette formation m'a aidé moi au final..
pour en revenir aux symptomes.;oui il y a sans aucun doute differentes réactions..car mon mari a ete tour à tout sans énergie, plein d'énergie!, violent, apathique...etc etc..
je dois préciser qu'il y a quelques années un psy l'avait diagnostiqué psychotique.;en plus de la depression.;