"Dépression : après la fille, la mère !..."

[Aragatz]

Comme je l'ai souvent dit, j'ai souffert de nombreuses dépressions depuis mes 15 ans suite à plusieurs traumatismes (attouchements à 11 ans, harcèlement scolaire de 13 à 15 ans, passion destructrice pour l'animateur télé et radio Patrick Roy avec son décès en 93, longs chômage et célibat comme conséquences de ces traumatismes). Mes parents ont dû vivre ça de plein fouet et m'aider à surmonter. Eux-mêmes ont subis des coups durs. Ce sont des gens très gentils, généreux et serviables, mais non seulement on ne leur a presque jamais rendu la pareille, mais on les a également trahis ! Pourquoi ? Par jalousie ? Pour le plaisir de faire mal gratuitement ? Alors qu'ils n'ont jamais fait de mal à personne !...
- Mon parrain (un cousin de mon père), qui n'a jamais payé mon père (architecte) pour la maison qu'il a achetée et fait retaper suite à son mariage (avec une femme peu sympathique et au passé douteux, et qui l'a sûrement poussé), et pourtant mon père lui avait fait un prix...
- Mon oncle (le frère de ma grand-mère), prêtre qui s'est finalement marié (et je ne l'ai su qu'à mes 18 ans, soit 10 ans après, car c'était scandaleux aux yeux de ma grand-mère et elle avait voulu "m'épargner" de le savoir le + longtemps possible !) et qui avait spolié ma grand-mère de sa part d'héritage à la mort de mon arrière-grand-mère. Mais nous avions tous passé l'éponge, pour l'harmonie familiale, et accepté sa femme, longtemps paria parce qu'elle avait plaqué mari et enfants pour un prêtre...
- Le collègue/associé de mon père : ils ont travaillé ensemble 10 ans, mais à la fin, ce collègue lui faisait des mesquineries et même l'a trahi au point que ça s'est fini au tribunal ! Heureusement ça s'est bien terminé, mais mon père s'est remis à son compte et gardé ses clients, mais au prix de problèmes de dépression et de stress pendant cette année 1999... Je dirais que c'était du harcèlement moral quelque part...
-Un collègue maçon, qu'il avait d'ailleurs connu petit (il avait travaillé aussi avec son père) et aidé à monter son affaire de maçonnerie... Mais le collègue s'était avéré aussi incapable que malhonnête (il truquait les factures pour les gens qu'il sentait aisés finacièrement ! Mon père repassait derrière pour réparer les dégâts...)
- Son meilleur ami d'enfance (sa fille, de mon âge, était témoin à mon mariage, comme lui-même a été témoin au mariage de mes parents). Maire d'un petit village où avait aussi habité ma grand-mère paternelle (décédée en 2000 à 87 ans), il y a 3 ans, avait décidé de faire construire une salle. Il a pris un autre architecte que mon père ! Et mon père l'a su par des tiers !... Fâchés depuis...
- Re-mon oncle : depuis l'entrée de ma grand-mère maternelle en maison de retraite en Février dernier, il n'arrête pas de critiquer ma mère en lui culpabilisant d'avoir "abandonné" sa mère de surcroît dans un "taudis" (alors que la maison de retraite où elle séjourne est très bien) et ne rend plus visite à sa soeur... toujours pour de mesquines raisons d'argent (ma grand-mère m'aidait financièrement et aidait aussi pas mal son frère... Mais comme elle doit payer un forfait mensuel assez élevé, elle ne peut plus être à la fois au four et au moulin financièrement). Je la vois tous les mois et l'appelle toutes les semaines, ce n'est pas 400€ en moins (l'équivalent de notre loyer...) qui me séprareront d'elle !... Mon oncle évidemment ne le voit pas comme ça... On pense que sa femme se venge, en le poussant, de ne jamais avoir été vraiment acceptée dans la famille...
- D'autres "bonnes âmes" font passer le même message à ma mère...
Coup sur coup, ç'en est trop, ma mère, qui était une forte, positive, battante, je ne la reconnais plus, elle n'arrête pas de m'en parler, d'en pleurer, au téléphone comme de visu, et même d'en vomir ! Même en vacances ! Mon père heureusement la soutient, moi aussi, à distance (vu les 250 km qui nous séparent et le travail de mon mari, aide-soignant, qui le font travailler certains week-ends, nous empêchant de nous voir autrement qu'une fois par mois, ainsi que mes grands-parents dans la foulée). Ils sont mariés depuis 40 ans, chose de + en + rare à notre époque...
Je lui ai conseillé de se faire aider comme pour moi. Elle a refusé puis finalement a préféré voir le médecin de famille qui lui a prescrit un traitement, mais ça ne change pas grand-chose... + ça va pire c'est ! Lorsque je dois lui annoncer une mauvaise nouvelle ou lui dire des choses un peu difficiles mais que je ne peux pas éviter de dire, je prends d'infinies précautions, en essayant de ne pas la sous-estimer par rapport à ça, qu'elle ne se sente pas rejetée... J'ai peur qu'elle pète vraiment les plombs, se suicide ! Et ça me ferait un traumatisme en + à gérer...

[Lynne]

C'est sûr qu'aller mal, c'est pas facile. Mais quand c'est quelqu'un de sa famille qui est concerné, on sait ce que ça fait. Ca fait limite peur quelques fois de se rappeler se dont on a été capable, et de savoir que la personne concernée peut l'être aussi.
J'ai moi-même une mère à tendance dépressive. Elle n'est pas aussi âgée que la tienne, mais pour tenir elle fume et se drogue légèrement. Rien de très mauvais, et à petite dose. Des fois, elle fume plus souvent que d'autres, il lui arrive de rentrer du travaille et de pleurer. Elle était suivie à une époque, plus maintenant. Bref, même si c'est à échelle différente, je me sent un peu concernée.
Ta mère a passé de sacré épreuves, et c'est pas toujours facile de savoir pourquoi le sort s'acharne sur elle. Ni même comme réagir d'ailleurs. Que tu sois là doit beaucoup l'aider à mon avis. Et elle n'est pas seule, c'est déjà une bonne chose en soi.
Je ne sais pas ce que tu cherche exactement par ce poste, mais essaie de te souvenir des petites attentions que tu attendais quand tu n'allais pas bien, les petits gestes qui te faisaient plaisir, toute ces petites chose qui changent la donne. Tu les as voulues, peut-être qu'elle aussi?

Je te souhaite bien du courage, à toi et à ta mère, et que tout aille mieux pour vous deux.

[Aragatz]

Merci, c'est gentil, ma mère a 64 ans et contrairement à la tienne, elle ne fume pas ni ne se drogue, mais vomit (se fait peut-être vomir ? Je le soupçonne). Nous sommes une famille où nous donnons beaucoup. On a beau ne rien attendre en réciproque, être désintéressés, un petit retour, un remerciement fait toujours plaisir ! Mais malgré tout nous nous sommes beaucoup rendus compte, tant mes parents que moi, qu'on était mal remerciés de notre gentillesse, car on en a abusé, ou alors on a été trahis, rejetés, méprisés même... C'est difficile à vivre car injuste. Et de mon côté, je dois gérer mes propres soucis sentimentaux...

[Lynne]

A cet âge-là, on est aussi fragile qu'un enfant, elle peut se faire vomir comme ça peut être une réaction de son corps, il faudrait que tu puisse en discuter avec elle, qu'elle sache qu'elle est pas la seule à être passée par là, si déjà elle se rend compte de son état. Ca fait toujours plaisir de prendre un peu des nouvelles, surtout à cet âge-là, les enfants font leur vie et on se sent abandonné (tout ça, tu dois le savoir, je ne t'avance pas beaucoup).
J'imagine bien que gérer pour toi ne doit pas être facile, mais si en plus tu t'inquiète pour ta mère... c'est pas bon d'ajouter du stress. Je sais bien que c'est pas en claquant des doigts que son problème va disparaitre, des gens pour abuser des autres, il y en a toujours. Même de très bons amis. Mon père dit toujours qu'il ne rend plus service à cause de ça, on a trop abusé de lui. Maintenant qu'il est "comme les autres", il est tranquille et se fait remercier rarement, mais toujours quand il donne un coup de main. Et oui, l'injustice existe toujours. Y a pas de moyen pour la faire partir au loin, c'est comme ça.
Je n'ai pas de solution miracle, j'arrive déjà pas à gérer mes problèmes, alors je peux donner quelques petites "astuces", mais pas me permettre de donner des solutions. Et bien sûr, même si je vois ce que ça fait d'avoir des parents qui vont mal (mon père était alcoolique sur les bords quand j'étais petite, il rentrait en marchant de travers...) ça ne va pas aussi loin que pour toi.

[Aragatz]

Je l'ai eu au téléphone, ça semblait aller mieux. Elle m'a dit qu'elle essayait de s'en fiche (les réactions de mon oncle), mais de toute façon il faut du temps, du recul. C'est facile à dire de "prendre sur soi" !

[Lynne]

C'est vrai, avec le temps peut-être que ça s'arrangera... Et faut pas prendre sur soi quand ça va pas du tout, c'est comme ça qu'on fini par être seul dans sa bulle avec ses ennuis. :/
Si ça va mieux, je suis bien contente pour vous-deux, ça doit te faire un petit poids en moins sur les épaules (même si l'affaire n'est visiblement pas réglée).

[Aragatz]

Exactement, au début on prend sur soi, mais à force, on finit par craquer, tôt ou tard, d'une façon ou d'une autre. Bon je suis soulagée, mais je reste quand même inquiète vu le contexte...

[Lynne]

Oui, je comprends.

[Aragatz]

Ma mère est hospitalisée depuis 1 semaine. Une prise de sang demandée par son médecin habituel suite à 9 de tension et une mine "bizarre" a révélé qu'elle avait un taux très faible de globules rouges qui l'a fait admettre d'urgence en clinique. 1 ou 2 jours + tard, elle ne serait plus de ce monde ! En attendant, elle a eu des transfusions (finis actuellement) et une batterie d'examens (radios, échographie et fibroscopie). Si poumons, coeur et foie sont très bien, la fibro a en revanche révélé l'existence dans le côlon d'un énorme polype, biopsé dans la foulée, et on ne sait pas encore les résultats de l'analyse. Elle aura encore un scanner Lundi matin et reviendra chez elle l'après-midi. Mais quoi qu'il en soit, elle se fera enlever une partie de l'intestin le 13 Novembre.
Mais si mes parents ont coupé les ponts avec l'oncle et la tante, en revanche ma grand-mère continue à lui pourrir la vie et à se plaindre. Ma mère refuse toujours de se faire aider par un psychologue et/ou psychiatre.
Et moi, je suis complètement perturbée (en + de mes traumatismes anciens, du décès tragique de ma cousine à 36 ans, de mes amours mal gérées > ce dernier point, si ma mère le savait, ça l'achèverait *), je ne sais pas quoi faire. Nous habitons à 250 km de chez mes parents et mon mari aide-soignant avec ses horaires de dingue ne sait jamais très à l'avance ses jours de repos, nous ne les avons pas vus depuis 1 mois. Si nous venons, ma mère ne sera pas en état de faire la cuisine pour 4, ou si elle n'est pas encore rentrée, mon père ne sait pas non plus cuisiner (et moi hélas ce n'est pas mon fort non plus, juste mettre des surgelés au micro-ondes...). Ma mère aimerait venir chez nous, car ça fait longtemps (moi faute de savoir correctement cuisiner et notre logement est petit, ce qui fait que nous allons davantage chez mes parents qu'eux chez nous) mais là aussi le voyage risque de la fatiguer...
Je n'ose pas me permettre la moindre petite sortie (juste les courses ménagères car ça "passe" mieux), ni même aller voir mes beaux-parents (à 17 km) de peur que mes parents le prennent mal (style "tu n'es pas fatiguée pour aller voir JP et MC ou aller à Nantes où à la Roche-sur-Yon, mais pour nous voir, là il n'y a plus personne !"). Je culpabilise de ménager la chèvre et le chou...
* Voir les sujets dans le forum sexualité "Amour parallèle"et "Le sexe et moi"

[Archaos]

Bonsoir Aragatz ,

C’est un moment difficile pour vous tous :/
Tu ne pourrais te déplacer seule pour aller voir ta mère ?

[Aragatz]

Je ne sais pas comment m'organiser... Je sens même incapable de faire face quand ma mère est elle-même en incapacité physique et morale, comme un maillon de chaîne manquant...