Cinq heures, déjà, c'est l'aube dehors.
Je tourne, je râle, je me rendors.
Je rêve. Je vole! Qui suis-je alors?
Tiens? J'ai des ailes et des yeux d'or!
Un simple pagne couvre mon corp!
D'une lyre, je tire quelques accords!
OH NON! Pas ça! Oh pas encore!
Oh pas ce rêve chiant comme la mort!
Purée, Morphée, fais un effort,
et plantes moi un autre décor.
Un ange!!! Nan, je suis pas d'accord,
c'est un remake que tu me sors.
D'abbord voler, c'est fatiguant,
et les plumes, c'est allergisant.
Ce pagne n'est vraiment pas seyant,
et puis le blanc c'est salissant.
Et dis pas que le ciel est grand;
un Airbus m'est rentré dedans!
La lyre dont tu m'as équipé;
et bah je sais même pas en jouer!
Si, je te jure! J'ai essayé,
et Dieu m'a sommé d'arrêter.
Même des nuages, on m'a chassé;
je faisais chuter les loyers!
Et puis, tant qu'on y est, allez,
j'ai une question à te poser:
"Dois-je y voir un message codé,
ou l'as-tu fait pour te marrer?
Au cas où t'aurais pas noté;
Dieu a fait les anges... assexués!
Béni sois-tu, oh mon réveil,
toi qui m'arrache à ce sommeil.
Je tousse, je grogne, me gratte l'oreille.
J'ouvre mes yeux et les essayes.
Ouf! Tout est là, tel que la veille;
feu, lave et souffre, tout est pareil.
Je brique mes cornes, nettoies mes crocs.
Je brosse mes pattes et mes sabots.
J'attrape ma fourche, mon sac à dos,
en riant de ce rêve idiot,
et dans ce lieux de tous les maux,
j'entame ma journée de boulot.
