
Dans l'esprit à la fois du "journal intime" et de l'échange public, je voudrais partager ici, de manière régulière, les réflexions et bienfaits que la philosophie produit sur moi. Peut-être cela peut-il procurer un certain bien-être pour d'autres...En tout cas pour moi, cela me permettrait d'évaluer mes "progrès".
Des progrès en "philosophie" ? Voilà déjà une première difficulté...qu'est ce qu'on désigne précisément en parlant de "philosophie" ? Des œuvres aux discours complètement énigmatiques et creux ? Des gourous qui suscitent des polémiques stériles ?
On peut constater, de manière pragmatique, qu'il y a autant de "philosophies" qu'il y a d'êtres humains et pour ma part, l'activité philosophique se déploie dans la mise en rapport entre les textes philosophiques eux-mêmes et la réalité quotidienne, aussi douloureuse soit-elle.
Cette mise en rapport prend surtout la forme de méditation continuelle d'idées lumineuses ou de brèves maximes tirées de ces mêmes textes qui font office d'une forme de "psychothérapie" pour moi puisqu'ils guident mon comportement, apaisent mes souffrances ou interrogent mon rapport au monde et à moi-même.
Mes "bréviaires" fondamentaux qui organisent ma vie sont, dans un ordre d'importance décroissante :
-Lettre à Ménécée et Maximes Capitales d’Épicure
- Les livres 1 à 3 de l'Ethique à Nicomaque d'Aristote
- Dans l'Ethique de Spinoza, le scolie de la proposition 18 de la partie 4 ainsi que l'Appendice de cette même partie et le scolie de la proposition 10 de la partie 5.
-Manuel d’Épictète
Ce sont des textes qui, personnellement, modèrent ma souffrance ou certaines "angoisses" et proposent des "plans de vie" ou des visions de l'existence que je trouve satisfaisantes.
Mon message étant déjà assez long, j'expliciterai une autre fois les textes cités plus haut mais je termine néanmoins en exposant mes 4 "dogmes" fondamentaux, issus du "tetrapharmakos" épicurien, qui, grâce à leur méditation quotidienne donnent sens à mon existence et la rend plus douce

1) Dieu n'est pas à craindre : Il jouit d'une suprême béatitude délivrée de tout souci que l'on peut acquérir en philosophant, en pensant que---------
---------2) La mort n'est rien par rapport pour nous : Elle est l'absence complète de sensation et donc une forme d'illusion intellectuelle que l'on réifie à tort, de sorte qu'il n'existe pour nous que la vie ici-bas qui, du fait justement de son caractère éphémère est toujours supportable et rend donc------------3) Le bonheur, facile à obtenir : En ce qu'il consiste principalement dans la sérénité de l'esprit qui rend, par le raisonnement-------------------------------------4) Toute douleur, facile à supporter : Car, si elle est vraiment insupportable, elle nous tue d'elle-même par définition, et dans le cas où nous restons en vie en sa présence, alors elle est légère en elle-même et c'est notre fausse opinion qui la rend insupportable.
On peut donc être sans inquiétude en toute circonstance et donc atteindre le but de notre existence qui est justement de vivre le mieux possible dans la tranquillité
