Addiction à Michel Onfray

[RAYMOND]

Je n'en peux plus... Arrête, MIchel ! tu parles à tort et à travers... Arrête de persécuter Mitterrand et les socialistes et de faire des zémours à Eric. Reviens à gauche. Je voudrais me désabonner de Télérama et me tourner vers Enthoven, parce qu'il est moins enrobé... Moi aussi, je suis beau et intelligent... La preuve !

[Antonio]

Perfusion d'Onfray dès le p'tit déj, et toi ?

[RAYMOND]

Il en fait trop. Les médias sont un piège. Excellent prof mais la télévision le pousse à improviser. C'est un boulimique. Il mangeait trop, il parle trop, il veut tout connaître, à l'image des encyclopédistes d'autrefois... C'est impossible aujourd'hui.

[Renée]

Tout le monde n'a pas la force et les capacités de résister à l'attrait de la célébrité, et l'argent qui va souvent avec. On peut être très cultivé, intelligent etc., ça ne sert à rien si on perd de vue les vraies valeurs, et se laisse aller à la facilité. Beaucoup de gens de gauche misaient sur Michel Onfray qui, en définitive, prêche dorénavant plus pour sa propre chapelle que pour les plus fragiles, dont il disait jadis défendre la cause. Au révélateur de la médiatisation, il en a perdu la boussole, et une part de sa grandeur et de sa dignité, je trouve.
Mais peut-être aussi que, quelque part, il y avait déjà en lui quelque chose d'inavouable, dans sa personnalité, qui se manifeste à présent au grand jour, dans la force avec laquelle il débite parfois invectives et fulminations. C'est regrettable pour lui, et pour certains de nous, qui l'aimions en défenseur de la veuve et de l'orphelin plus qu'en groupie d'Eric Zemmour.