Cystophobie ou la peur d'uriner

[Weddy]

Voila, j'ai entendu parler de toute sorte de phobies ici ou ailleurs mais pas celle dont je souffre actuellement. La cystophobie ou la peur de d'uriner dessus.

Tout a commencé alors que je tentais de reprendre mes études. Des le premier jour en classe, attaque de panique mais je dis un m*** et je m'accroche la semaine. Le lundi qui suit, rebelote sauf que cette fois-ci, je sens ma vessie se presser comme un citron. Alors je stresse et ça empire, et je stresse encore pire donc ça empire pire... Bref, vous savez comment ça fonctionne.

Depuis quand je me retrouve dans un espace clos avec des gens et d'où je ne peux pas fuir, une envie d'uriner flippantes survient et la peur de pas me retenir. Le pire étant les transport, voir comprise. C'est juste hyper flippant. Je me dis si ça arrive, c'est fini je ne sors plus de chez moi.

Ça fait deux ans que ça dure, avec des améliorations et surtout des pires. Lundi dernier, j'ai fait une crises dans le bus, dans le train puis dans la voiture. J'ose plus sortir (comme quoi pipi ou pas...) et si je l'ai fait cette semaine, c'est sous six xanax + bêta-bloquant.

J'en peux plus de cette peur qui est a la fois dans ma tête mais aussi physique. Je peux même pas en parler sans paraît dingue... C'est humiliant.

[Leïla]

Je ne connais pas ce problème mais je t'envoies tout mon soutient.
As-tu essayé d'aborder le problème avec un professionnel de santé ?

[Weddy]

Oui j'en ai discuté. Apparemment c'est courant mais tabou. A part me dire que ça fait parti du mécanisme de survie (genre te ch*** dessus ou te pisser dessus est censé t'aider à survivre quand tu dois affronter un prédateur...) ou que cest dans ma tête et une histoire de vouloir avoir le contrôle ; ça m'aide en rien. J'avais déjà l'agoraphobie et ça s'est greffé dessus.
J'aurais espéré qu'il y ait ici au moins une personne qui ait ce soucis ...

[clopinette]

Perso,, je n'ai pas cette phobie, mais rien que le stress peut provoquer cela, par ex un rdv important, un voyage même si on a pris ses précautions, on a envie d'uriner, de manière urgente ! ça m'est souvent arrivé.

Un traitement sur l'anxiété pourra peut-être arranger ça ? En tout cas, il faut consulter. Bon courage.

[Weddy]

C'est exactement ça. C'est lié au stress. Malheureusement je consulte et les anxio ne font rien. Je deviens juste accro

[clopinette]

Peut-être que le traitement n'est pas adapté ? Voir avec ton médecin, je ne sais pas qui tu consultes ? Psychiatre, généraliste, si tu peux voir pour changer d'anxio ?

[MM444]

Bonjour,

Je ne suis pas certain que ce message t'aidera, mais tu te sentiras peut-être un peu moins seul(e) à l'idée de savoir que d'autres souffrent du même p***** de mal que toi.

Je cherchais des informations, sur la cystophobie sur le net et il est vrai qu'il y a extrêmement peu de ressource sur sujet. Sommes-nous des cas rares ? Ou est-ce le tabou de cette forme d'incontinence qui fait loi ?

Ce que je peux te dire c'est qu'après avoir consulté une ribambelle de psy en tout genre, j'ai cru comprendre que cela ne semble pas si rare que ça.

Pour info, mon cas est extrêmement similaire au tien. Cela à commencer par de l'anxiété, de l'angoisse et un jour "BAM" !
Je me suis retrouvé dans une situation ou j'ai eu une banale envie de faire pipi en classe, qui c'est transformer en angoisse de me faire dessus et là c'était fini ...
Du jour au lendemain, en plus de me cogner des crises d'angoisse régulière, j'ai du affronter se problème. En gros, dès que je suis dans une situation d'où je peux difficilement m'extirper, j'ai une envie "fictive"' d'uriner. Le truc qui me fume le plus, c'est que la plupart du temps, à la seconde où je sors de cette situation, l'envie disparait comme par enchantement.

Par contre, je confirme que le Xanax n'a aucun effet sur ce problème que je considère comme étant une sorte de TOC. Au mieux il te détend un peu ... mais en aucun cas n'empêche le trouble d'apparaitre.

À savoir que dans mon cas, je souffre de ce problème depuis mes 20 ans, au moment ou j'écris ces lignes, j'en ai 34. Ce qui pourra peut-être te rassurer (ou pas), c'est que j'en ai grandement souffert pendant quasiment 3 ans ... puis j'ai eu pas mal de changement dans ma vie et les symptômes se sont considérablement atténués au point que j'ai pu retrouver une vie quasi normale pendant presque 10 ans. Et puis il y a un peu plus d'an, le problème a ressurgi de nulle part et depuis je lutte contre.

Je cherche désespérément un moyen de conjurer le sort de manière efficace. Je n'ai pas la solution pour le moment, mais si tu veux en discuter, je suis disponible.

[191919.19]

Bonjour,
Je sais pas si mon témoignage pourra t'aider.
Pour ma part, le problème à commencé a la sortie du premier confinement, seulement à cause d'UNE seule situation ou j'ai dû rester assise (crise de panique s'en suis, allée retour au toilette - un moment très humiliant pour moi). Après ce fameux jour, ce mécanisme s'est ancré en moi petit à petit.
Mon experience thérapeutique :
Il faut savoir que j'ai mis beaucoup de temps à prendre conscience de mon problème étant donné que les praticiens que je suis allée voir on eu tendance l'invisibiliser.
Premièrement, je suis allée voire un psychologue qui m'a totalement embrouiller, le diagnostique était simple selon lui : Phobie sociale avec crise d'angoisse et pour ce qui est de l'envie de faire pipi c'est le fait de vouloir mon territoire? Il n'a pas du tout réglé mon problème au contraire il m'a laisser me noyer dans mes peurs et je me suis encore plus renfermé (quand même ton psychologue ne te comprend pas ou te suggère que tu abuses un peu…)
Après je suis allée voir une hypnothérapeute, qui m'a prise deux séance seulement. Sur l'instant T elle m'avait permise de reprendre confiance en moi mais malheureusement ça n'a pas marché.
Ensuite je suis allée voir des psychiatres qui me donnait des anxiolytique/antidépresseur mais évidemment comme tu as pu en faire l'expérience ça ne résout pas le problème.
A l'heure actuelle, je suis une TCC, ça fait 4/5 de séance et je me sens déjà mieux. évidemment il y'a des hauts et des bas mais globalement je suis bien lancée. Je me retrouve totalement dans son diagnostique : Atteinte d'agoraphobie avec justement la peur d'avoir envie d'aller au toilette qui était l'un des symptômes majeur. C'est devenu au fur et à mesure un trouble obsessionnel compulsif.

Etant donné que je me retrouve beaucoup dans ton témoignage, je ne peux que te conseiller la TCC ainsi que l'EMDR. Les médicaments ne t'aideront pas sur le long terme. Il faut reprendre confiance en toi, trouver des activités qui te feront te changer les idées (même à la maison pour commencer), essayer de se confronter petit à petit aux situations qui t'angoisses sans our autant brûler les étapes, penser positif etc... Oui c'est pas évident mais "tu perds quoi à essayer ?" (phrase de ma psy).
Il y'a deux ans j'étais incapable de sortir de chez moi et là, j'ai pu reprendre le travail. Maintenant mon prochain objectif est de reprendre la fac. Comme quoi aucune situation n'est figée, le plus important c'est de ne jamais lâcher. Sache tu n'es pas seule, moi même en lisant les deux témoignages présent je me sens enfin comprise et ça fait du bien.

Prenez soins de vous <3

[MM444]

@191919.19

Je suis ravi de voir un autre témoignage \o/
D'autant plus qu'il est positif.

Pour compléter le mien rapidement, je suis également une TCC depuis octobre 2022. J'ai également fait beaucoup de progrès et j'en suis ravi. Au moment ou j'écris ces lignes, je recommence petit à petit a sortir également, je suis loin de faire tout ce je veux et de ne plus du tout faire de "crise d'envie fictive de faire pipi" mais globalement je suis sur une pente ascendante, même si je dois admettre que depuis 1 ou 2 mois j'ai l'impression d'un peu stagné dans cette ascension.

Je ne perds pas espoir, car à mon sens ce n'est pas anormal d'avoir ce genre de phase ou l'on progresse et/ou l'on stagne.

Je suis assez d'accord pour dire que rester positif est probablement l'une des clés de la réussite, mais je pense aussi que l'entrainement, se confronter aux situations désagréables qui peuvent provoquer ces crises est également très important. Ce n'est pas toujours évidant de trouver la motivation pour le faire parfois, on a des impératifs qui nous en empêche, parfois on n’en a pas envie et parfois on a même juste la flemme de se confronter au problème (ça m'arrive souvent), mais je pense que la répétition de la mise en situation, un peu comme une sorte de rééducation du cerveau est LA bonne solution.

[Moka]

Bonjour,

Je fais également partie du club et le problème ne touche pas que le besoin d'uriner, mais plutôt l'accès aux toilettes dans son ensemble.

Perso j'en souffre depuis plus de 15 ans, avec des hauts et des bas et j'ai de ce fait pas mal eu l'occasion cogiter dessus.
J'en viens maintenant à me demander si finalement le problème n'est pas la société dans son ensemble, incapable d'accepter que quelqu'un puisse avoir des "imperiosités" bien naturelles sans l'humilier. Comme si nous étions d'un point de vue physiologique tous logés à la même enseigne de vessies capables de se retenir 4h d'affilée et de digestions parfaites.
Ma phobie a ainsi commencé au lycée, où ça s'est vite aggravé à cause de professeurs idiots voulant appliquer le règlement scolaire de non accès aux toilettes pendant les cours à la lettre (j'ai jamais compris en quoi forcer un élève à se retenir lui permettait de mieux retenir sa leçon. Et puis même, si le gosse se fait dessus en classe je vois pas en quoi le prof sortira gagnant). Puis à l'université par après, avec des cours de deux heures sans pause où il est attendu par messieurs et mesdames les académiques que tout le monde reste calme et à sa place. Autant vous dire que j'ai commencé à détester l'autorité et les règlements. Résultats des courses de cette stupidité ambiante, j'évitais autant que possible les cours et sinon je m'empêchais de boire plusieurs heures avant d'y aller. Bref, je foutais ma santé et mes études en l'air à cause de ça. Et encore maintenant, au travail où les réunions peuvent parfois être un enfer. J'ai d'ailleurs appris que j'étais loin d'être le seul à faire ça dans mon entourage, ce qui me conforte dans l'idée qu'on est plus nombreux qu'on ne le pense.

Mais quel est le problème au fond, si ressentir le besoin d'uriner est naturel et qu'il peut devenir pressant au point de vous faire oublier tout le reste ? Et bien qu'il est justement "naturel". Or la société actuelle, "civilisée" codifiée et régie à l'extrême, n'aime pas le naturel, n'aime pas ce qui sort du cadre et rappelle qu'avant d'être des êtres productifs, nous sommes des animaux avec des réactions physiologiques. Alors, plutôt que de se remettre en cause, pour laisser une place à cet état de nature, elle préfère soigner ces animaux "malades", incapables de se retenir comme des enfants, à coups de psys et de médicaments. Car au final, ce qui me rend malheureux ce n'est pas l'envie pressante elle-même, mais le regard des autres, leur non acceptation et l'anticipation que j'en fais.

Malgré tout ça, bien sûr, allez voir un psy car ça peut évidemment vous aider (et un médecin si les envies sont vraiment trop fréquentes). Prenez un comportementaliste ou cognitiviste, pas un type qui reste assis dans son fauteuil à vous écouter parler sans rien proposer. Vous y perdrez votre temps. Ne restez pas seul avec ce problème. Mais surtout, osez vous affirmer. Ce n'est qu'un besoin naturel, pas une honte. Et le regard de la société ne changera pas si nous ne disons rien.

Courage à vous et désolé pour la tartine.

[Clem31]

Bonjour à tous,

Je suis surprise aussi de constater que les envies fictives d'uriner ne sont pas un symptômes très courant dans les crises d'angoisse. Je me suis souvent sentie très seule et incomprise du fait de ce symptome.
Ca a commencé quand j'étais au primaire, j'ai été amenée chez un psy, et au bout de quelques seances, ça s'est arrêté quasiment du jour au lendemain.. évidement je n'ai aucun souvenir de ces seances, et je le regrette aujourd'hui, ça m'aurait fait gagné du temps

J'ai 33 ans aujourd'hui, ce symptôme est parfois revenu en fond, mais depuis quelques mois il prend trop d'ampleur dans ma vie, beaucoup trop. Au travail on me regarde bizarrement quand on me voit partir plusieurs fois, sans rien dire. Ce qui n'aide en rien..

J'ai fais le lien de ces envies avec un "trop plein" d'émotions soudain, qu'il me faut "evacuer" en urgence.
Et le fait de sortir d'une situation où je me sens mal (lieu public :car je développe une agoraphobie en plus de ça.. ; pression au travail ...) me permet de m'isoler pour souffler.
(Je rejoins une personne de cette discussion qui dit que les envies souvent cessent des qu'elle sort d'une situation inconfortable. Je la rejoins là-dessus, c'est pas à chaque fois, mais souvent.)
Je me rend compte que c'était comme ça aussi quand j'étais enfant, ou mes années d'école n'ont pas été qu'une partie de plaisir..
C'est le lien que je fais, sans que ça m'aide à apaiser ce symptôme malheureusement
Je suis soulagée de voir que je ne suis pas seule en tout cas, mais j'espère qu'on trouvera une solution ensemble.

[Jerome69999]

Bonjour,
Idem, même phobie
C'est important de sentir que l'on est pas seul.
J'arrive à avoir une vie globalement normale. Donc il faut voir le coté positif Je vis juste la peur au ventre mais j'essaie de ne pas me limiter. Le sport m'aide beaucoup à faire baisser l'anxiété. Mais du coup, cela devient addictif. Si je ne fais pas de sport au bout de 2 jours, je suis hyper anxieux et du coup, envie d'uriner tout le temps.
Ce qui me pèse le plus est le fait que lorsque l'envie arrive, il faut que j'y aille tout de suite! c'est toujours urgent et ce point est dur à vivre.
De même, la peur devient hyper forte en voiture. Il suffit que je sois coincé dans les bouchons et ca y est c'est le pic de la crise ! j'ai dû mal à prendre la voiture avec des amis, et quasi impossible de le faire pour le travail ! je dois toujours trouvé des excuses pour partir seul et au moins la pression est un peu moins forte.
En 20 ans j'ai essayé beaucoup de choses : médecin, psy, hypnose, ... celui qui m'a le plus aidé est un coach contre les anxiétés. Il m'a aidé à faire différents exercices, écrire sur mes fréquences de miction pour me permettre de me rendre compte que j'avais des périodes "normales".
C'est vrai que c'est un problème dans la tête. On croit quelque chose de faux! que l'on va s'uriner dessus si on ne peut accéder à des toilettes de suite... c'est lourd.
Bon courage à tous,

[AliceMtp]

Hello,

Ca fait quelques temps que je voulais écrire sur ce forum, je le fais enfin !
J'ai découvert cette conversation il y a quelques années car je souffrais également de cystophobie et, comme vous, j'ai constaté que le corps médical ne connaissait absolument pas cette phobie alors même que beaucoup de personnes semblent en souffrir (surtout les femmes je crois)... Dur dur quand une phobie est taboue. Donc oui ça fait du bien quand on voit qu'on n'est pas seule et qu'on peut être compris(e).

La cystophobie a commencé chez moi en 2013, lors d'un partiel à la fac ("M...., et si j'ai envie d'aller aux toilettes ? je suis bloquée"). A partir de ce jour-là, aller en cours ou même prendre le tram est devenu un enfer. Dès que je savais que je ne pouvais pas aller aux wc quand je le souhaitais, j’avais immédiatement la sensation que ma vessie allait lâcher.
De nature nerveuse et stressée, mon anxiété s'était clairement cristallisée à travers cette phobie.

J'ai donc fait des séances de psy (perso je trouve que ça ne sert à rien car le pb n'est pas là), de l'acupuncture (rien de ouf), de l'hypnose (sans grand succès pour moi), EFT (pas mal ?), un peu d'EMDR (j'aurais dû en faire plus ?) et plein d'autres trucs mais rien n'y faisait. L'urologue m'avait bien confirmé que ce n'était pas un pb physique en tout cas.
(Je n'ai jamais fait de TCC par contre - pas très connu encore à l'époque ? si j'avais su, j'aurais tenté car ça à l'air plutôt efficace).

Bref, j'étais en train de désespérer et je commençais à me dire que j'allais devoir endurer ça toute ma vie.

Mais il y a 2 ans, cette cystophobie a commencé à DISPARAITRE ! Et cela parce que, dans ma vie, pour la première fois, je me sentais particulièrement "bien": travail qui a du sens pour moi, projets de vie plutôt bien définis et stables (j'avais déménagé 7 fois pour mes études), des proches bienveillants, etc. En fait, JE ME SENTAIS A MA PLACE (1) dans ma vie et notamment au travail (là où je me mets la pression de base).

Ca peut paraitre paradoxal mais plus mon travail me demandait des responsabilités (je devais faire pas mal de présentations et animer des séminaires auprès de gouvernance d'université), moins je souffrais de cystophobie car je voyais que je gérais, que je maitrisais mon job. Ces situations m'ont permise petit à petit de GAGNER EN CONFIANCE à tel point que je me disais "c'est moi qui gère la réunion, j'ai la situation en main, donc si j'ai besoin de sortir pour aller aux toilettes, ya pas de problème". Et plus j'avais des réunions, plus j'avais l'habitude, plus je prenais de l'assurance et moins ces situations devenaient oppressantes (2). Au contraire, je me sentais bien, libérée et j'ai fini par littéralement kiffer ces réunions et ne plus avoir envie du tout d'aller aux WC (cercle vertueux). Mon corps et mon cerveau ont fini par associer ces réunions à quelque chose de sécurisant, où je peux m'exprimer, être écoutée, respectée, etc.

Tout ça pour dire que la cystophobie, pour moi en tout cas, a disparu quand j'ai commencé à me sentir A MA PLACE. Sentir que j'étais "importante" (à mon niveau) dans la société, que j'y avais un rôle à jouer quoi. Je n'avais plus peur que ma vessie lâche car JE N'AVAIS PLUS PEUR d'être jugée, évaluée voire moquée, humiliée en fait (3). Je crois donc que la cystophobie était une manifestation du corps me signalant que je n'étais pas alignée, que je ne me sentais pas A MA PLACE, ni en sécurité dans ma vie.

Aujourd'hui, je vais aux réunions sans appréhension, et je donne même des cours à la fac, qui l'aurait cru . Comme ce sont des cours sur plusieurs heures, j'ai décidé de faire une pause toutes les heures et je précise bien au début des cours qu'ils peuvent sortir quand ils le souhaitent si besoin (j'aurais tellement aimé qu'on me dise ça étant étudiante!).
Et comme la cystophobie s'est dissipée au travail, elle a aussi fini par disparaitre au ciné, dans les transports, etc.

La cystophobie n'a toutefois pas complètement disparu bien-sûr. Elle revient parfois dans des situations bien précises (type voyage en blablacar) ou lors de périodes d'INCERTITUDE qui me stressent, comme en ce moment où j'hésite à m'embarquer dans une thèse (3 ans de boulot sous pression avec beaucoup de changements dans ma vie dont déménagement, etc). Mais je n'en souffre plus comme avant car je sais que ça part et que j'ai appris à la maitriser (j'ai pris le dessus et surtout je suis bienveillante envers moi même, j'accepte cette sensation). Je n'ai plus peur comme avant, je ne perds plus mes moyens. Je fais aussi de l'acupression quand je suis "bloquée" et que j'ai l'impression que ma vessie va lâcher (j'exerce notamment une pression profonde et maintenue pendant 2 à 3 minutes sur le point 7C sur le poignet, c'est efficace) !

Ah, et aussi, je n'osais pas en parler avant, mais maintenant je n'hésite plus à dire autour de moi que je souffre de cystophobie. Non seulement je me rends compte que les gens sont très bienveillants et respectueux mais qu'en plus on est vraiment nombreux à avoir des problèmes et des peurs de toute sorte. Ca libère la parole et ça renforce les liens, même avec les collègues.

Tout ça pour dire que ne désespérez pas, ça passe. Cette phobie est là pour nous dire que quelque chose ne va pas dans la vie, ce qui du coup nous donne des informations pour changer ce qui ne va pas (c'est un message précieux de notre corps finalement !).
Je n'ai pas fini mon introspection, je me doute qu'il y a bien plus de causes sous-jacentes à cette cystophobie, la racine du problème doit être bien plus complexe que ça mais j'espère en tout cas que ce retour pourra donner quelques pistes pour certain(e)s d'entre vous. Je reste dispo pour échanger si besoin, avec plaisir Tenez bon !!



(1)J'ai mis en capital les mots "me sentir à ma place" et "je n'avais plus peur" car pour moi c'est vraiment ici que ça se joue.
J'ai vu à plusieurs reprises que les problèmes de vessie (dont la cystophobie) étaient liés à une histoire de territoire.. ça raisonne en moi car la cystophobie a cessé quand j'ai enfin senti que je me sentais bien dans mon travail, à ma place, un peu comme si c'était "mon "terter".
C'est moi qui gérais les réunions, j'étais à l'aise (on ne ressent pas la cystophobie quand on se sent à l'aise). Je me sentais en sécurité, je n'avais plus peur (d'être évaluée, humiliée, rejetée,...). Là aussi, ça fait sens puisqu'il me semble que les reins et la vessie sont les organes de la peur (les gens qui ont des accidents s'urinent dessus par exemple). Donc si la vessie est en hyperactivité chez nous, c'est surement qu'on est flippé dans la vie !? Le manque de confiance en moi était tel que je n'avais plus confiance en ma propre vessie haha...

(2) Je tiens à préciser que les premières réunions étaient dures hein ! (je portais une serviette pour incontinente, c'était "dégradant", humiliant psychologiquement). Mais j'ai tenu bon. J'ai continué. Je me suis toujours refusée d'arrêter mes activités et mes projets même si la sensation était insupportable. Je ne voulais pas que la cystophobie gagne (sinon c'était un cercle vicieux assuré). Avec l'habitude, mon cerveau et mon corps ont capté qu'il n'y a pas de danger et ont cessés d'avoir peur.

(3) Je crois, avec le recul, que la peur d’être jugée ou humiliée venait moins du regard des autres que du mien lol. J’étais extrêmement exigeante envers moi-même - donc c'est surtout ma vision envers moi même, en étant bienveillante avec moi, qui a changé les choses je pense.

[clémentine]

Bonjour et bienvenue @AliceMtp

Merci pour ton retour, si ça peut servir à quelques uns.
Il y a toutes les phobies possibles et inimaginables et les psys, au fond, ne sont pas surpris je pense. Il y a aussi la phobie de déféquer, des phobies de tout.
En tout cas tu as bien fait de parler de phobies c'est toujours bénéfique aussi, même pour moi. Et pour une fois qu'on peut parler de cette phobie particulière.

J'ai cette cystophobie, j'ai très peur, mais l'origine est statistique et bien compréhensible, j'ai 70 ans !
Et c'est très anxiogène au départ cette phobie comme toutes les autres.

Je voudrais bien vivre au temps présent (j'y travaille en méditation et ma psy pour toute mon anxiété et me rassure aussi)

mais aussi, mon anxiété à ce sujet et mon défaitisme ont pratiquement disparu avec l'antidépresseur que je suis entrain de diminuer pour arrêter. J'ai d'autres phobies, toujours d'origine anxieuse.

Je préviens surtout en renforçant mon périnée et en .travaillant aussi, je me retiens plus longtemps aussi et ne cède pas à une envie de pisser immédiate, j'attends. Un peu avec un protège slip renforcé également.

Si je peux la freiner dans le futur de mon mieux au plus loin possible, je le ferai.