
J’ai couché dans du hêtre
Il y a un mois peut-être
Au milieu des couleurs
Et des herses de fleurs
Dans les feuilles de plantain
Couronnées de jasmin
J’aurais pu dans ce hêtre
Soulager mon urètre
Mais moi je suis pas comme
Ces gens qui jouent un jeu
Regarde bien la pomme
Avant de la croquer des yeux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Je suis sérieux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Dans le tronc qui s’effrite
Au milieu des fourmis
Je poursuis ma visite
Comme un enfant ravi
Quelques branches qu’on dégrafe
Pour choquer tout Paris
J’veux bien être le biographe
De cet hêtre sexy.
Mais moi je suis pas comme
Ces gens qui jouent un jeu
Regarde bien la pomme
Avant de la croquer des yeux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Je suis sérieux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Il traduit dans ses hanches
Qu’il est chaud comme la braise
Mais voilà qu’mon coeur flanche
Car il aime les mélèzes
Faut que je me rétracte
Que je sorte de ses bras
Il mesure pas l’impact
Depuis sa cime d’éclat
Et moi j’veux pas d’un homme
Je vois l’amour comme un jeu
N’veux pas qu’il se gomme
De ma mémoire bleue d’amoureux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
D’amoureux (Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Quand un bûcheron se poste
Et que la hache se penche
Je suis à l’avant-poste
Pour lui sauver la manche
Son teint était tout vert
Il lui faudra du temps
Des bûcherons solitaires
Il y en a tellement
Et moi j’suis un peu comme
Un dendrophile dans son jeu
Veux pas d’une pauvre conne
Car ce hêtre me rend heureux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Très heureux (pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Il avait peur qu’on tranche
Ses ramures charnues
Et qu’on chasse les pervenches
De sa silhouette toute nue
Qui me gênait pas tant
Car d’un regard habile
Je lorgnais sur ses flancs
D’un désir érectile
Et moi j’veux bien qu’on m’somme
De jouer à ce genre de jeu
Veux bien croquer sa pomme
Et plus, s’il le veut
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
S'il le veut ! (Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)