Hommage à Barbara
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- Archaos
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- Messages : 17877
- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
Hommage à Barbara
Barbara, l'une de mes chanteues favorites
Merci à toi Nathalie de m'avoir fait découvrir tant de chansons de Barbara que je ne connaissais pas.
Regarde
Regarde,
Quelque chose a changé,
L'air semble plus léger,
C'est indéfinissable,
Regarde,
Sous ce ciel déchiré,
Tout s'est ensoleillé,
C'est indéfinissable,
Un homme,
Une rose à la main,
A ouvert le chemin,
Vers un autre demain,
Les enfants,
Soleil au fond des yeux,
Le suivent deux par deux,
Le cœur en amoureux,
Regarde,
C'est fanfare et musique,
Tintamarre et magique,
Féerie féerique,
Regarde,
Moins chagrins, moins voûtés,
Tous, ils semblent danser,
Leur vie recommencée,
Regarde,
On pourrait encore y croire,
Il suffit de le vouloir,
Avant qu'il ne soit trop tard,
Regarde,
On en a tellement rêvé,
Que, sur les mur bétonnés,
Poussent des fleurs de papier,
Et l'homme,
Une rose à la main,
Etoile à son destin,
Continue son chemin,
Seul,
Il est devenu des milliers,
Qui marchent, émerveillés,
Dans la lumière éclatée,
Regarde,
On a envie de se parler,
De s'aimer, de se toucher,
Et de tout recommencer,
Regarde,
Plantée dans la grisaille,
Par-delà les murailles,
C'est la fête retrouvée,
Ce soir,
Quelque chose a changé,
L'air semble plus léger,
C'est indéfinissable,
Regarde,
Au ciel de notre histoire,
Une rose, à nos mémoires,
Dessine le mot ESPOIR [/color]
Les insomnies
A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,
Je finirai, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,
A voir tant d'yeux qui se ferment, couchés dans leur lit,
Je finirai par comprendre qu'il faut que je m'endorme aussi,
J'en ai connu de grands, des beaux, des bien bâtis, des gentils,
Qui venaient pour me bercer et combattre mes insomnies,
Mais au matin, je les retrouvais, endormis dans mon lit,
Pendant que je veillais seule, en combattant mes insomnies,
A force de compter les moutons qui sautent dans mon lit,
J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits,
Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies,
Labourage et pâturage ne sont pas mes travaux de nuit,
Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits,
J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies,
Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit,
J'ai déjà connu l'enfer, connaitrais-je le paradis?
Le paradis, ce serait, pour moi, de m'endormir la nuit,
Mais je rêve que je rêve qu'on a tué mes insomnies,
Et que pâles, en robe blanche, on les a couchées dans un lit,
A tant rêver que j'en rêve, les voilà mes insomnies,
Je rode comme les chats, je glisse comme les souris,
Et Dieu, lui-même, ne sait pas ce que je peux faire de mes nuits,
Mourir ou s'endormir, ce n'est pas du tout la même chose,
Pourtant c'st pareillement se coucher les paupières closes
Une longue nuit, où je les avais tous deux confondus,
Peu s'en fallut, au matin, que je ne me réveille plus,
Mais au ciel de mon lit, y avait les pompiers de Paris,
Au pied de mon lit, les adjudants de la gendarmerie,
O Messieurs dites-moi, ce que vous faites là, je vous prie,
Madame, nous sommes là pour veiller sur vos insomnies,
En un cortège chagrin, viennent mes parents, mes amis,
Gravement, au nom du Père du Fils et puis du Saint-Esprit,
Si après l'heure, c'est plus l'heure, avant, ce ne l'est pas non plus,
Ce n'est pas l'heure en tout cas, mais grand merci d'être venus,
Je les vois déjà rire de leurs fines plaisanteries,
Ceux qui prétendent connaitre un remède à mes insomnies
Un médecin pour mes nuits, j'y avais pensé moi aussi,
C'est contre lui que je couche mes plus belles insomnies,
A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,
J'aurais fini, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,
Mais, si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,
J'aime mieux vivre en enfer que dormir en paradis,
Si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,
J'aime mieux vivre en enfer que mourir en paradis
Le mal de vivre
Ça ne prévient pas quand ça arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
La gueule en coin,
Et puis un matin au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ca vous ensommeille,
Au creux des reins
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,
On peut le mettre en bandoulière,
Ou comme un bijou à la main,
Comme une fleur en boutonnière,
Ou juste à la pointe du sein,
C'est pas forcément la misère,
C'est pas Valmi, c'est pas Verdun,
Mais c'est des larmes aux paupières,
Au jour qui meurt, au jour qui vient,
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,
Qu'on soit de Rome ou d'Amérique,
Qu'on soit de Londres ou de Pékin,
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique,
Ou de la porte Saint Martin,
On fait tous la même prière,
On fait tous le même chemin,
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire,
Avec son mal au creux des reins
Ils on beau vouloir nous comprendre,
Ceux qui nous viennent les mains nues,
Nous ne voulons plus les entendre,
On ne peut pas, on n'en peut plus,
Et tous seuls dans le silence,
D'une nuit qui n'en finit plus,
Voilà que soudain on y pense,
A ceux qui n'en sont pas revenus,
Du mal de vivre,
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre,
Et sans prévenir, ca arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
Le rire en coin,
Et puis un matin, au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ça vous émerveille,
Au creux des reins,
La joie de vivre,
La joie de vivre,
Oh, viens la vivre,
Ta joie de vivre...
Merci à toi Nathalie de m'avoir fait découvrir tant de chansons de Barbara que je ne connaissais pas.
Regarde
Regarde,
Quelque chose a changé,
L'air semble plus léger,
C'est indéfinissable,
Regarde,
Sous ce ciel déchiré,
Tout s'est ensoleillé,
C'est indéfinissable,
Un homme,
Une rose à la main,
A ouvert le chemin,
Vers un autre demain,
Les enfants,
Soleil au fond des yeux,
Le suivent deux par deux,
Le cœur en amoureux,
Regarde,
C'est fanfare et musique,
Tintamarre et magique,
Féerie féerique,
Regarde,
Moins chagrins, moins voûtés,
Tous, ils semblent danser,
Leur vie recommencée,
Regarde,
On pourrait encore y croire,
Il suffit de le vouloir,
Avant qu'il ne soit trop tard,
Regarde,
On en a tellement rêvé,
Que, sur les mur bétonnés,
Poussent des fleurs de papier,
Et l'homme,
Une rose à la main,
Etoile à son destin,
Continue son chemin,
Seul,
Il est devenu des milliers,
Qui marchent, émerveillés,
Dans la lumière éclatée,
Regarde,
On a envie de se parler,
De s'aimer, de se toucher,
Et de tout recommencer,
Regarde,
Plantée dans la grisaille,
Par-delà les murailles,
C'est la fête retrouvée,
Ce soir,
Quelque chose a changé,
L'air semble plus léger,
C'est indéfinissable,
Regarde,
Au ciel de notre histoire,
Une rose, à nos mémoires,
Dessine le mot ESPOIR [/color]
Les insomnies
A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,
Je finirai, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,
A voir tant d'yeux qui se ferment, couchés dans leur lit,
Je finirai par comprendre qu'il faut que je m'endorme aussi,
J'en ai connu de grands, des beaux, des bien bâtis, des gentils,
Qui venaient pour me bercer et combattre mes insomnies,
Mais au matin, je les retrouvais, endormis dans mon lit,
Pendant que je veillais seule, en combattant mes insomnies,
A force de compter les moutons qui sautent dans mon lit,
J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits,
Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies,
Labourage et pâturage ne sont pas mes travaux de nuit,
Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits,
J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies,
Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit,
J'ai déjà connu l'enfer, connaitrais-je le paradis?
Le paradis, ce serait, pour moi, de m'endormir la nuit,
Mais je rêve que je rêve qu'on a tué mes insomnies,
Et que pâles, en robe blanche, on les a couchées dans un lit,
A tant rêver que j'en rêve, les voilà mes insomnies,
Je rode comme les chats, je glisse comme les souris,
Et Dieu, lui-même, ne sait pas ce que je peux faire de mes nuits,
Mourir ou s'endormir, ce n'est pas du tout la même chose,
Pourtant c'st pareillement se coucher les paupières closes
Une longue nuit, où je les avais tous deux confondus,
Peu s'en fallut, au matin, que je ne me réveille plus,
Mais au ciel de mon lit, y avait les pompiers de Paris,
Au pied de mon lit, les adjudants de la gendarmerie,
O Messieurs dites-moi, ce que vous faites là, je vous prie,
Madame, nous sommes là pour veiller sur vos insomnies,
En un cortège chagrin, viennent mes parents, mes amis,
Gravement, au nom du Père du Fils et puis du Saint-Esprit,
Si après l'heure, c'est plus l'heure, avant, ce ne l'est pas non plus,
Ce n'est pas l'heure en tout cas, mais grand merci d'être venus,
Je les vois déjà rire de leurs fines plaisanteries,
Ceux qui prétendent connaitre un remède à mes insomnies
Un médecin pour mes nuits, j'y avais pensé moi aussi,
C'est contre lui que je couche mes plus belles insomnies,
A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,
J'aurais fini, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,
Mais, si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,
J'aime mieux vivre en enfer que dormir en paradis,
Si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,
J'aime mieux vivre en enfer que mourir en paradis
Le mal de vivre
Ça ne prévient pas quand ça arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
La gueule en coin,
Et puis un matin au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ca vous ensommeille,
Au creux des reins
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,
On peut le mettre en bandoulière,
Ou comme un bijou à la main,
Comme une fleur en boutonnière,
Ou juste à la pointe du sein,
C'est pas forcément la misère,
C'est pas Valmi, c'est pas Verdun,
Mais c'est des larmes aux paupières,
Au jour qui meurt, au jour qui vient,
Le mal de vivre,
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre,
Qu'on soit de Rome ou d'Amérique,
Qu'on soit de Londres ou de Pékin,
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique,
Ou de la porte Saint Martin,
On fait tous la même prière,
On fait tous le même chemin,
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire,
Avec son mal au creux des reins
Ils on beau vouloir nous comprendre,
Ceux qui nous viennent les mains nues,
Nous ne voulons plus les entendre,
On ne peut pas, on n'en peut plus,
Et tous seuls dans le silence,
D'une nuit qui n'en finit plus,
Voilà que soudain on y pense,
A ceux qui n'en sont pas revenus,
Du mal de vivre,
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre,
Et sans prévenir, ca arrive,
Ça vient de loin,
Ça c'est promené de rive en rive,
Le rire en coin,
Et puis un matin, au réveil,
C'est presque rien,
Mais c'est là, ça vous émerveille,
Au creux des reins,
La joie de vivre,
La joie de vivre,
Oh, viens la vivre,
Ta joie de vivre...
Modifié en dernier par Archaos le mardi 22 janvier 2008 7:12, modifié 1 fois.
- Cassiopée
- Messages : 101
- Enregistré le : lundi 21 août 2006 9:29
J'aime aussi beaucoup Barbara!
C'est vrai Archaos que parfois on se reconnait dans ses paroles, mais même dans les plus "noires" de ses chansons, il y a toujours une lueur d'espoir!
Je pense qu'au fond, elle avait une grande envie de vivre, une grande force de vivre, même le tragique et la souffance.
J'aime aussi des chansons d'elle plus "légères", le petit bois de saint amand ou ma plus belle histoire d'amour c'est vous.
Entre copains, j'ai beaucoup chanté accompagnée à la guitare...il y a presque 30 ans, j'ai chanté entre autre des chansons de Barbara...avec un émoi indicible, l'émotion était tellement forte que parfois je n'arrivais pas à terminer!
C'est vraiment une grande dame!!
Cassiopée, respectueusement admirative
Je pense qu'au fond, elle avait une grande envie de vivre, une grande force de vivre, même le tragique et la souffance.
J'aime aussi des chansons d'elle plus "légères", le petit bois de saint amand ou ma plus belle histoire d'amour c'est vous.
Entre copains, j'ai beaucoup chanté accompagnée à la guitare...il y a presque 30 ans, j'ai chanté entre autre des chansons de Barbara...avec un émoi indicible, l'émotion était tellement forte que parfois je n'arrivais pas à terminer!
C'est vraiment une grande dame!!
Cassiopée, respectueusement admirative
- Archaos
- Fondateur/Administrateur
- Messages : 17877
- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
une grande dame
Oui bien sûr qu'il y a toujours une lueur d'espoir dans ses chansons Et ce n'est pas par hasard que j'ai mis cet hommage sur ce forum. C'est aussi une invitation à découvrir son grand répertoire, immense et riche, qui ne se limite pas à L'Aigle noir (que j'ai découvert et aimé dès 10 ans).
La chanson des insomnies pour ceux qui ne l'aurait pas écoutée est jouée sur un ton très gai .
Je me retrouve dans beaucoup de ses chansons, et elles m'évoquent bien souvent des êtres que j'ai aimé.
Je suis heureux que tu aimes aussi Barbara
La chanson des insomnies pour ceux qui ne l'aurait pas écoutée est jouée sur un ton très gai .
Je me retrouve dans beaucoup de ses chansons, et elles m'évoquent bien souvent des êtres que j'ai aimé.
Je suis heureux que tu aimes aussi Barbara
- miracle rose
- Messages : 2393
- Enregistré le : dimanche 04 mars 2007 13:26
- philae64
- Messages : 9
- Enregistré le : vendredi 06 juillet 2007 1:17
Barbara
Ah oui quel être passionnant et passionnée!! Son enfance fut difficile, je l' ai vu quatre fois. Je garde plus précisément en mémoire "L' ile aux mimosas", un spectacle où son complice était Depardieu. Lui, le loubard immense, elle la chanteuse toute frèle. Sur la scène toujours son fauteuil et un ballon de un mêtre de diamêtre environ, qui restait en suspension, couleur gris fumé. Il me semblait symboliser la terre. Dans chaque ville où Barbara chante, Depardieu commet un crime. Et la rencontre entre eux deux a lieu !!! La dernière fois que j' ai vu Barbara, j' étais aphone!! quelle frustration!!! Je vais le réécouter et reviendrais peut-être vous exprimer les émotions ressenties. Philae
- ondine
- Messages : 39
- Enregistré le : vendredi 26 octobre 2007 18:46
ma plus belle histoire d'amour c'est vous...
ma plus belle histoire d'amour c'est vous...
la première que j'ai entendue et apprise très studieusement d'elle (peut etre trop studieusement) c'était l'aigle noir. j'ai souvenir du côté extrement respectueux et rigoureux de notre professeur de musique qui nous apprenait cette chanson d'une artiste qui était inconnue pour la plupart d'entre nous au collège (on écoutait les tubes du top 50 (rires))...
rire à part, philae nous sommes là pour toi... n'hésite pas...
la première que j'ai entendue et apprise très studieusement d'elle (peut etre trop studieusement) c'était l'aigle noir. j'ai souvenir du côté extrement respectueux et rigoureux de notre professeur de musique qui nous apprenait cette chanson d'une artiste qui était inconnue pour la plupart d'entre nous au collège (on écoutait les tubes du top 50 (rires))...
rire à part, philae nous sommes là pour toi... n'hésite pas...
- barbapapa
- Messages : 206
- Enregistré le : vendredi 03 août 2007 11:45
- Natile
- Messages : 30
- Enregistré le : mercredi 14 novembre 2007 14:11
Barbara, trajectoire intégrale
LUDOVIC PERRIN-Liberation
samedi 24 novembre 2007
Ce qui focalise aujourd’hui l’attention du monde du spectacle tient en quelques lettres: Barbara. Il y a dix ans jour pour jour, le 24 novembre 1997, une chanteuse vêtue de noir disparaissait juste après avoir publié un disque testament sans autre titre que ce nom d’emprunt. Dans les bureaux internationaux de Phonogram, tout le monde se demandait alors comment cette artiste «oubliée» pouvait voler la première place des ventes au nouveau Metallica. Se poser la question, c’était ne pas s’être aperçu que l’intégrale, parue quatre ans plus tôt, avait déjà été une très bonne nouvelle pour l’industrie du disque.
Vaches maigres. A part Serge Gainsbourg en effet, peu d’artistes sont parvenus à écouler l’équivalent d’un disque d’or (100 000 ventes) avec une telle somme : un cube de 13 CD. Mais dire que ce succès n’aurait éveillé que des pensées mercantiles chez la flopée d’auteurs et de chanteurs qui lui rendent hommage ces jours-ci serait tout aussi injuste que de la qualifier de «rock’n’roll» – nul besoin de cet épithète jeuniste pour demeurer des plus moderne.
Inconsciemment célébrée par toute une nouvelle scène apparue sous le baptême d’un seul prénom (Camille, Daphné, Raphaël…), Barbara c’est autant une exception qu’un modèle de carrière qu’on cite. Voilà une artiste révélée sur le tard, à la trentaine, après s’être façonnée dans les cabarets les années de vaches maigres. Une artiste, à écouter le témoignage Barbara à l’Atelier (Bruxelles, 1954) que vient d’éditer Harmonia Mundi, devant laquelle seule une imagination bien nourrie permet d’entrevoir le mythe. Mais qui a déjà une idée très précise de sa trajectoire. «Comme Gainsbourg, Barbara était très pointue dans ses choix, laissant peu d’images sur la planche contact, explique Tony Frank, qui la photographia depuis son spectacle à Pantin (1981). Je n’ai jamais compris ce qui la motivait. J’avais parfois même l’impression qu’elle se trompait. Mais elle savait ce qu’elle voulait laisser d’elle.»
Aujourd’hui encore, peu de filles osent se mesurer à «la longue dame brune». Il y a bien Olivia Ruiz, Sandrine Kiberlain ou Jeanne Cherhal samedi soir (23 h-1 h) sur Europe 1 (et dont les «Musicorama» sont disponibles en CD). Mais ce sont surtout les garçons qui s’attaquent à la «chanteuse de minuit». Ces trois dernières années, Benabar a terminé ses concerts par une reprise de Dis quand reviendras-tu?, chanson écrite pour le premier véritable amour impossible de Barbara, Hubert Ballay. Et l’an dernier, Raphaël immortalisait au Châtelet, dernière salle parisienne d’une Barbara à bout de forces, Une petite cantate, écrite après la mort en 1965 dans un accident de voiture de sa pianiste au temps de l’Ecluse, Liliane Benelli.
«Jusqu’au bout elle est restée parfaitement intègre. Pour nous autres, issus du format intensif et du marketing forcené, c’est une leçon ! resitue Zazie dans Barbara, portrait en clair-obscur, de Valérie Lehoux (Fayard). Je me rappelle quand elle a eu pour la première fois une Victoire de la musique : le soir de la cérémonie, elle chantait en province et elle n’a pas voulu annuler son spectacle ni même l’écourter pour recevoir sa Victoire (malgré la présence, devant la salle, d’une équipe télé dépêchée pour l’occasion).»
D’un autre temps. A l’heure où l’on rend un contrat après deux albums à peine, Barbara nous en dit long sur l’apprentissage d’un métier. «Comme Balzac, c’est une artiste qui travaillait la nuit, qui ne s’économisait pas, à la recherche du mot juste, pour que l’émotion soit la plus sentie, se souvient Richard Galliano, accordéoniste à ses côtés depuis Lily Passion (1986). Il fallait beaucoup d’amour pour travailler avec elle. C’est tout ce qu’elle demandait.» Dans B arbara à l’Atelier (Bruxelles 1954), c’est une fille au cheveu mi-long et à la forte corpulence qui chante un répertoire d’un autre temps, entre Yvette Guilbert et Aristide Bruant, en une sorte d’exil en Belgique. La fille ne s’appelle déjà plus Monique Serf, elle n’a pas encore mis en musique tout ce qu’elle va s’évertuer à raconter à la première personne.
En 1964, à 34 ans, quatorze ans après ses balbutiements au Cheval Blanc à Bruxelles, elle devient auteur-compositeur. Des chansons sans batterie, tournant autour d’une mélodie et de rythmes suggérés plutôt que plaqués. Depuis, Barbara n’a cessé de se chanter au passé.
Pourtant, elle refusait d’en dire plus en interview, ne se trouvant pas intéressante. Voilà ce qu’en dévoile le double DVD Universal Une longue dame brune : une «pianiste qui chante». Pour le reste, se reporter aux ouvrages de Valérie Lehoux, Didier Varrod (A demain, je chante), Barbara (Il était un piano, mémoires interrompus) ou la secrétaire Marie Chaix (Barbara). On y apprendra que Barbara avait une boule à une main, une brûlure et une malformation de part et d’autre du buste, sévice paternel probable. L’enfant violée s’est faite femme-piano de ces deux contraintes. Richard Galliano : «Une personne humble qui se protégeait sous des dehors grandiloquents.»
LUDOVIC PERRIN-Liberation
samedi 24 novembre 2007
Ce qui focalise aujourd’hui l’attention du monde du spectacle tient en quelques lettres: Barbara. Il y a dix ans jour pour jour, le 24 novembre 1997, une chanteuse vêtue de noir disparaissait juste après avoir publié un disque testament sans autre titre que ce nom d’emprunt. Dans les bureaux internationaux de Phonogram, tout le monde se demandait alors comment cette artiste «oubliée» pouvait voler la première place des ventes au nouveau Metallica. Se poser la question, c’était ne pas s’être aperçu que l’intégrale, parue quatre ans plus tôt, avait déjà été une très bonne nouvelle pour l’industrie du disque.
Vaches maigres. A part Serge Gainsbourg en effet, peu d’artistes sont parvenus à écouler l’équivalent d’un disque d’or (100 000 ventes) avec une telle somme : un cube de 13 CD. Mais dire que ce succès n’aurait éveillé que des pensées mercantiles chez la flopée d’auteurs et de chanteurs qui lui rendent hommage ces jours-ci serait tout aussi injuste que de la qualifier de «rock’n’roll» – nul besoin de cet épithète jeuniste pour demeurer des plus moderne.
Inconsciemment célébrée par toute une nouvelle scène apparue sous le baptême d’un seul prénom (Camille, Daphné, Raphaël…), Barbara c’est autant une exception qu’un modèle de carrière qu’on cite. Voilà une artiste révélée sur le tard, à la trentaine, après s’être façonnée dans les cabarets les années de vaches maigres. Une artiste, à écouter le témoignage Barbara à l’Atelier (Bruxelles, 1954) que vient d’éditer Harmonia Mundi, devant laquelle seule une imagination bien nourrie permet d’entrevoir le mythe. Mais qui a déjà une idée très précise de sa trajectoire. «Comme Gainsbourg, Barbara était très pointue dans ses choix, laissant peu d’images sur la planche contact, explique Tony Frank, qui la photographia depuis son spectacle à Pantin (1981). Je n’ai jamais compris ce qui la motivait. J’avais parfois même l’impression qu’elle se trompait. Mais elle savait ce qu’elle voulait laisser d’elle.»
Aujourd’hui encore, peu de filles osent se mesurer à «la longue dame brune». Il y a bien Olivia Ruiz, Sandrine Kiberlain ou Jeanne Cherhal samedi soir (23 h-1 h) sur Europe 1 (et dont les «Musicorama» sont disponibles en CD). Mais ce sont surtout les garçons qui s’attaquent à la «chanteuse de minuit». Ces trois dernières années, Benabar a terminé ses concerts par une reprise de Dis quand reviendras-tu?, chanson écrite pour le premier véritable amour impossible de Barbara, Hubert Ballay. Et l’an dernier, Raphaël immortalisait au Châtelet, dernière salle parisienne d’une Barbara à bout de forces, Une petite cantate, écrite après la mort en 1965 dans un accident de voiture de sa pianiste au temps de l’Ecluse, Liliane Benelli.
«Jusqu’au bout elle est restée parfaitement intègre. Pour nous autres, issus du format intensif et du marketing forcené, c’est une leçon ! resitue Zazie dans Barbara, portrait en clair-obscur, de Valérie Lehoux (Fayard). Je me rappelle quand elle a eu pour la première fois une Victoire de la musique : le soir de la cérémonie, elle chantait en province et elle n’a pas voulu annuler son spectacle ni même l’écourter pour recevoir sa Victoire (malgré la présence, devant la salle, d’une équipe télé dépêchée pour l’occasion).»
D’un autre temps. A l’heure où l’on rend un contrat après deux albums à peine, Barbara nous en dit long sur l’apprentissage d’un métier. «Comme Balzac, c’est une artiste qui travaillait la nuit, qui ne s’économisait pas, à la recherche du mot juste, pour que l’émotion soit la plus sentie, se souvient Richard Galliano, accordéoniste à ses côtés depuis Lily Passion (1986). Il fallait beaucoup d’amour pour travailler avec elle. C’est tout ce qu’elle demandait.» Dans B arbara à l’Atelier (Bruxelles 1954), c’est une fille au cheveu mi-long et à la forte corpulence qui chante un répertoire d’un autre temps, entre Yvette Guilbert et Aristide Bruant, en une sorte d’exil en Belgique. La fille ne s’appelle déjà plus Monique Serf, elle n’a pas encore mis en musique tout ce qu’elle va s’évertuer à raconter à la première personne.
En 1964, à 34 ans, quatorze ans après ses balbutiements au Cheval Blanc à Bruxelles, elle devient auteur-compositeur. Des chansons sans batterie, tournant autour d’une mélodie et de rythmes suggérés plutôt que plaqués. Depuis, Barbara n’a cessé de se chanter au passé.
Pourtant, elle refusait d’en dire plus en interview, ne se trouvant pas intéressante. Voilà ce qu’en dévoile le double DVD Universal Une longue dame brune : une «pianiste qui chante». Pour le reste, se reporter aux ouvrages de Valérie Lehoux, Didier Varrod (A demain, je chante), Barbara (Il était un piano, mémoires interrompus) ou la secrétaire Marie Chaix (Barbara). On y apprendra que Barbara avait une boule à une main, une brûlure et une malformation de part et d’autre du buste, sévice paternel probable. L’enfant violée s’est faite femme-piano de ces deux contraintes. Richard Galliano : «Une personne humble qui se protégeait sous des dehors grandiloquents.»
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