Bonjour à tous,
Et encore une fois "bienvenue" à ceux qui nous rejoignent, comme Dominal, à qui je voudrais répéter ceci : pour mes considérations, et je suis certain de ne pas être seul à penser ainsi, personne ici ne saoule les autres avec son histoire, lâches toi autant que tu veux, je reviendrais sur ton post un peu plus tard.
Espérance, comme tu le dis je ne suis pas quelqu'un qui baisse les bras facilement, et bien que j'aie perdu mon combat, je n'ai pas l'intention de quitter ce forum dans un avenir proche. Je continuerais donc a venir, te lire et te soutenir. Au fil de ces derniers mois, ce groupe "vivant" et malheureusement évolutif que nous avons tous constitué ici, les encouragements mutuels, le soutient réciproque, m'ont à la fois beaucoup appris et apporté. J'ai parfois l'impression que nourrir ce groupe fera un peu partie de ma vie, à la façon de Diana qui, bien qu'elle soit sortie de sa dépression, reste présente pour apporter un soutien pour lequel je la remercie encore.
Des...espoir, à toi qui vit une trajectoire parallèle à celle de Espérance, je comprends tes interrogations, j'ai eu les mêmes des centaines de fois : dois-je "devancer l'appel" ou attendre jusqu'à la fin qui me scie. Au final je ne sais toujours pas ce qu'il faut faire, je ne sais toujours pas si j'ai bien fait d'être patient. Mais je ne regrette pas les efforts déployés, ils auraient pu être payants.
J'ai bien évidemment passé le week-end à réfléchir, sur tout. A pleurer aussi, beaucoup.
Dans un contexte émotionnel aussi fort, quand on à eu tant d'années de complicité, d'amour, de réussites (je pense surtout à notre fils), le plus douloureux c'est d'admettre la perte définitive du lien d'amour, unique, qui unit deux personnes. Et plus ce lien d'amour à été durable et fort, plus le moment ou l'on réalise qu'il s'est détissé par l'autre bout de la relation alors qu'on y croyait si fort, plus le moment ou l'autre coupe les dernières ficèles qui tenaient encore, est atrocement douloureux.
A chaque fois que les larmes me viennent, incontrôlables, je hurle avec un coussin sur la bouche, alors que je suis seul dans l'appartement de mes parents.
J'ai trop peur d'entendre ma propre souffrance à pleins poumons, cela me ferait encore plus mal.
Le gâchis ... là encore une grande source de douleur. Je dis cela en particulier pour toi Dominal, peu importe que ce lien ait existé pendant 1 ou 30 ans, on a toujours cette impression de gâchis (X années de ma vie à la poubelle). Mais le vrai gâchis, ce n'est pas la quantité de temps passé, vous avez sûrement eu de très nombreuses années de bonheur et tu ne peux pas, de toute évidence, y faire référence comme à du gâchis. Même aujourd'hui de grands bonheurs jaillissent encore de ces années, comme ta petite fille.
Le vrai gâchis, c'est cette impuissance face à la naissance d'autres aspirations chez l'autre, causées ou non par sa dépression, et qui font que sa trajectoire s'éloigne imperceptiblement mais inéluctablement de la nôtre.
Le premier rempart que j'ai mis en place pour me préserver est la rupture de contact. Je ne réponds pas aux appels, aux SMS ... rien. Je comprends parfaitement Macbook que tu te sentes bien mieux maintenant que ta Femme à quitté la maison. Lorsque je pleure c'est, disons, un mauvais quart d'heure à passer, plusieurs fois par jour. Le reste du temps, je me sens beaucoup plus serein et lucide. Je prends mon temps, je laisse les choses entrer et sortir, en perdant ma Femme j'ai comme toi perdu toute forme de pression et je me sens plus calme. Le côté "panique", largement dû aux interrogations sur ses décisions quand à notre avenir et à l'imprévisibilité de ma Femme, à disparu et c'est déjà un soulagement. En quelque sorte, j'ai retrouvé un certain contrôle de la situation.
D'après un ami commun que j'ai eu aujourd'hui au téléphone, ma Femme à beaucoup pleuré elle aussi, elle pense que j'ai coupé toute communication pour la faire souffrir. Je suis triste qu'elle pense ça, je n'ai jamais voulu la faire souffrir, et en l'occurrence il s'agit ici pour moi de
me préserver. Pourquoi est-elle aussi affectée ? Elle était si froide Samedi dernier, ma souffrance devrait lui glisser dessus, au mieux lui inspirer un peu de compassion et "basta".
Le problème pour moi , c'est qu'elle à des mois d'avance sur moi dans son cheminement vers la séparation, l'annonce n'était pas un coup de tête mais le fruit d'une mûre réflexion, peu importe qu'elle ait été prise sur fond de dépression ou non. Moi je ne fais que commencer mon chemin, et là ou elle souhaiterais peut être que je me comporte tantôt comme un ami, tantôt comme un soutien, j'ai juste besoin de temps pour "absorber" le passage à cette nouvelle configuration dans ma vie. Dans sa tête tout est déjà fait, elle voudrait aller vite. Mais dans un cas comme cela, j'imagine qu'on va au rythme de celui qui est le plus lent, a priori la personne délaissée.
Je n'ai plus beaucoup de temps pour aujourd'hui et je dois vous quitter (quel horrible verbe) pour aujourd'hui.
Macbook, puisque tu es à Paris, je te conseille le Brewberry, on y sert par exemple à partir de 19h, d'excellentes bières.
Je reviendrais bientôt, prendre de vos nouvelles à tous
Sergio
"I ma upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day".
"Be happy or die trying"