Bonsoir Kolann,
La décision t'appartient, je veux juste m'assurer que tu penses d'abord et en premier lieu à toi.
J'ai un baromètre simple et efficace qui me permet d'évaluer mon degré d'implication dans une relation avec un dépressif. En gros, si je pense trop souvent à cette personne (pas forcément au point que ça en devienne obsessionnel), cela n'augure rien de bon : cela veut dire que je n'ai pas tourné la page, que je ne suis pas prêt à la soutenir ou bien armé pour l'accompagner, je vais donc morfler à tous les coups. Je crois que tu as compris le cas inverse.
Je veux dire par là que la sur-évaluation de mes capacités à soutenir une personne aidante, de ma résistance face à la souffrance m'a beaucoup desservi. Certes c'était assez réconfortant de savoir que je pouvais aider, que je pouvais avoir un pouvoir bénéfique sur mon ami malheureusement, mes actions ne compensaient ni la douleur, ni les souffrances, ni les sacrifices que j'avais faits jusques là...
Ma seul crainte est que tu te mentes à toi-même et que tu n'en souffres davantage qu'avant...
Si mes souvenirs sont bons, tu n'as jamais vu ton amie, il me semble non ? Même dans le cas contraire, excuse-moi de l'expression, mais ton comportement n'est pas un peu dysproportionné par rapport à l'état des choses ? Pour tout te dire, j'ai connu les deux faces des rencontres IRL -> RL, récemment j'avais rencontré deux hommes dont le feeling passait bien en IRL. Ce feeling s'était confirmé en RL mais notre bonne entente ne durait pas longtemps, car plus le temps passait, plus on apprennait à se connaître et plus la déception gagnait de la place. À ce jour, je n'ai plus de contact avec aucun d'entre-eux, l'un est un PN, l'autre m'a ghosté car malheuresement il n'a sans doute pas su gérer ses fantasmes, ses déceptions et la réalité des choses. Je te mets en garde contre les relations factices, tu peux très bien t'entendre avec des gens sur le net ou autre support, c'était le cas d'un de ses hommes qui au niveau caractere, mode de pensée, philosophie de vie me ressemblait beaucoup, cependant dans un contact plus réaliste, plus humain, les gens se dévoilent peu à peu et il est difficile de dissimuler sa vrai nature très longtemps. En soi, peut-être que tu accordes un peu trop d'importance pour une histoire qui ne vaut pas aussi bien que ça ? Tu vas quand même voir un psy à cause plus ou moins de sa dépression et parce que tu éprouves en conséquence de tout cela, des souffrances réelles qui t'empêchent de vivre. Peut-être tes difficultés à maintenir le cap viennent d'un mal-être profond et ancien dont la dépression est une des nombreuses clés qui a permis l'ouverture de la boîte de Pandore ?
Je ne suis pas toi, je ne suis pas elle, je ne sais pas ce qui serait le mieux pour votre relation car chaque relation ne se ressemble pas. Cependant, si tu as l'habitude de la solliciter souvent et que tu la sollicites encore pour faire une sortie, il y a des chance qu'elle y soit peu receptive : elle a beau être malade mais ça reste un être humain, elle a besoin de R.E.S.P.I.R.E.R
Concernant les questions et je vais être intransigeant voire autoritaire : JE T INVITE VIVEMENT D'ARRETER DE TE POSER DES QUESTIONS CONCERNANT CES FAITS ET GESTES ILLOGIQUES. TOUT EST DANS LE "ILLOGIQUE".
Te rends tu bien comptes que tu te ruines ta santé pour des sottises qui ne vont pas remplir ton assiette ? Te rends tu comptes que tu accordes de l'importance à des futilités ? Qu'elle se connecte ou non sur Skype et qu'elle ne te réponde pas, qu'est ce que ça change ? Moi je me connecte réguilièrement sur fb sans pour autant explorer le site car j'ouvre l'appli par habitude. Il y a millr et une explication derriere le geste de chacun mais que y gagnes à savoir à tout prix ce qu'elle fait et pense ? Pour souffrir de la sorte, c'est que tu dois avoir une importante blessure psy, morale ou du moins un vrai manque de confiance en soi. Faut bien se rend compte que des scènes simples qui font parties de notre quotidien, tu arrives à leur de la complexité. C'est peut être comme ça que tu conçois la dépression : vu que c'est une maladie complexe, tu y rajoutes peut-être une autre couche de complexité en plus pour te rassurer de tes propres "faiblesses" et te dire que si tu ne comprends rien, ça ne peut être que la faute de la maladie. Personne n'a dit que la dépression était une maladie simple, au contraire ! Mais ne tente pas d'y rajouter plus de complexité qu'il n'y en a déjà. Essaie de raisonner simplement face à cette maladie. Dis-toi que la personne qui est en face de toi est malade, qu'elle a un comportement imprévisible, que tout le mal qu'elle pourra dire à ton encontre est faux ou du moins ne t'est pas destiné car c'est la maladie qui parle pour elle. Tu comptes pour elle et si ce n'était pas le cas, tu aurais été vite évincé de la partie.
Elle tient à toi et tout ce qu'elle veut, ce que tu vives heureux avec ou sans elle. Ne reste pas pour elle par politesse ou bien pour lui prouver le contraire, c'est-à-dire que vous pouvez vivre heureux, c'est faux car tant qu'elle aura cette foutue saleté et qu'elle ne maitrise pas sa maladie; jamais tu ne seras heureux..
Tu dois avoir entre 16 et 18 ans maintenant, il s'est écoulé un an depuis notre première discussion et où en es tu aujourd'hui ? A peu près à la case départ... Tu vas finir comme moi, tu vas patoger pendant des années jusqu'à ce que tu aies la force de t'avouer que tu ne peux plus vivre comme ça, que tu mérites de vivre autrement meme si ça peut paraître égoïste.
Elle ne t'en voudra pas si tu décidais enfin de souffler et dans le cas contraire, ce ne serait pas une personne faite pour toi car au fond, une personne qui ne veut que ton bien, accepte de sacrifier ses propres désirs au profil du bonheur des autres

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Les questions faisaient aussi parti de mon baromètre. Dans la mesure où on se pose des questions simples dont on arrive pas à y répondre, je considère que l'on est effectivement pas prêt à suivre une expérience périlleuse connue sous le nom de dépression.