Salut Kolann !
J'ai connu ta situation et ma vie actuelle en est un prolongement. J'ai rencontré mon copain étant jeune (j'avais 16 ans et lui 17 ans), là on a respectivement 19 et 21 ans. Vivre une relation à distance avec un dépressif, c'est comment dire.... très dur ! Je sais de quoi je parle, car cela va faire
3ans que nous partageons une relation virtuelle (mais on s'est vu assez souvent au début de notre relation).
De ce que j'ai pu retenir de cette relation, c'est que le plus important, c'est de ne pas aider en priorité la personne que l'on aime mais soi même. Si tu n'es pas toi même équilibré, tu t'épuisera et ton état n'aidera personne. Au début, on ne connaît pas trop la maladie, on est dépourvu, puis on se renseigne et on croît savoir beaucoup de chose... En vérité pas vraiment, on apprend de la maladie au quotidien auprès des personnes que l'on aime (relation courte/longue distance). C'est bien de te renseigner pour en avoir un petit aperçu et pour se renseigner sur les comportements à éviter, cependant, chaque dépression est spécifique à chaque individu, donc les symptômes ou les conseils que l'on pourrait te donner ne vont pas forcément fonctionner avec ton amie.
En ce qui concerne l'aide que tu veux lui apporter, ne donne pas plus que ce que tu peux donner ! N'essaie pas non plus de jouer les psys, d'interpréter le moindre de ces faits et gestes ou de lui redonner à tout prix le sourire... Je dis cela pour ton bien car j'ai tout cela et ça m'a "détruit" plus que ça ne devait l'aider (je l'ai aussi blessé). Peut-être que je me trompe, mais je pense que pour les dépressifs, notre présence, le fait que l'on soit là pour eux, leur font déjà du bien. C'est comme l'éternel débat de savoir si oui ou non on doit (souvent) dire "je t'aime" à la personne que l'on aime : certains diront que c'est essentiel et d'autres penseront que cette phrase a un sens profond, qu'employer à tort et à travers l'userait de son charme et que savoir que la présence de l'être aimé suffirait à dissiper les doutes. Je dirai que les personnes atteintes de dépression se pencheraient sur la deuxième réponse...
C'est bien de l'aider mais ton aide ne sera pas trop d'une grande efficacité, c'est dur à l'admettre et surtout à l'accepter mais le maximum que l'on puisse faire pour eux c'est d'être là quand ils ont besoin de nous et patienter. Seuls les dépressifs peuvent se soigner eux même.
A l'époque (bn ce n'est pas trop vieux non plus), je pensais que si je m'investissais beaucoup auprès de lui, de nous, tout irai au mieux.. Cependant, c'est l'effet inverse qui se produisait : je tombais souvent malade d'épuisement, je commençais à avoir des grosses périodes de déprime et d'insomnie, j'avais des idées morbides, je m'en voulais beaucoup d'avoir autant fais d'effort pour ne rien avoir au final... Je peux te dire que je suis devenu parano jusqu'à le voir partout, à penser que cette maladie n'était pas réel, qu'il me mentait pour aller avoir ailleurs... Les années les plus sombres de ma vie (pour l'instant), je n'en suis pas fier... A cette époque je lui envoyais de tonnes de messages car comme il ne me répondait littéralement 1 fois par mois, je me disais que mes discussions n'étaient pas intéressantes du coup j’enchérissais jusqu'à ne me plus me contrôler (une cinquantaine de msgs par jours).
Par rapport aux messages, ce que je peux te conseiller c'est d'écouter ton coeur, de ne pas brider ton envie de communiquer avec elle. Cependant il ne faut pas que ça devienne de l'harcèlement comme tu le dis. Mon ami aime bien des msgs courts car cela l'aide à mieux lire et comprendre. Ca n'a pas été de la tarte vu que je ne suis pas du tout synthétique ! (mais je me suis amélioré depuis).
Tu sais Kolann, j'ai du passer par peu de haut et beaucoup de bas pour arriver où j'en suis. Contrairement aux dernières années, cette année nous vivons en paix, je lui fais de plus en plus confiance et lui de même. Même si on ne se voit pas très souvent (on s'est vu une seule fois en et pas encore une seule fois cette année mais ça ne va pas tarder !), notre relation à évoluer : il est passé de "je te réponds 1 fois par mois" à 'je te répond au moins une fois par semaine" sachant qu'il fait des études prenantes, c'est juste trop chou

. Je pense que j'étais aussi mal dans ma peau quand je l'ai rencontré : à vrai dire on se ressemble beaucoup car on a eu à peu près le même parcours dans l'enfance. Je me dis que j'aurais pu être à sa place... Cependant, le fait d'avoir été au contact tout ce temps avec la dépression, m'a permis de remettre ma vie, mes habitudes, mes croyances, ma vision du monde en question. Je crois que je ressors fort de cette période. Je crois que la dépression fait évoluer l'homme, nous fait prendre conscience de ce qui compte vraiment.
Il y a un truc qui me dérange, vous vous n'êtes pas vu physiquement mais es tu certains de l'aimer ? Je ne veux pas remettre en question tes sentiments pour elle, mais tout comme vous, mon copain et moinous sommes rencontrées sur le net et avons entamés une relation virtuelle. Avant de le voir, je pensais avoir développé des sentiments pour lui. Mais je crois que c'était plus de l'attachement et à l'époque je voulais à tout prix un petit ami et il l'a été le "premier venu". Mais je crois que je suis réellement tombé amoureux de lui en cette année 2017. J'ai du passer par des ruptures, par des épisodes douloureux pour savoir que je l'aimais vraiment. Tu as le droit de la quitter, de faire des break de tout remettre en question si la charge t'incombe, elle ne t'en voudra pas car c'est très dur de vivre avec la dépression, de continuer... Le plus important c'est que tu trouves les bonnes questions et que tu y cherches des réponses. Aimer ce n'est pas souffrir !
Désolé pour la longueur du sujet ^^".