Je suis terrifiée par l'Hospitalisation.

[Itsmylife]

Bonjour,

Je suis terrifiée... J'ai appris aujourd'hui, qu'on pensait à m'envoyer en hospitalisation, très vite. Car je ressens énormément de stress, je fais beaucoup de crises d'angoisses, je suis épuisée, je pleurs beaucoup, et mon physique va mal - presque autant que mon moral - ! J'ai vraiment du mal à sortir, depuis que ma mère a eu comme un "burn out" du cervau. Ca a été la goute d'eau qui a fait déborder le vase. Elle va mieux, mais nous ne savons pas se qu'elle a eu excatement. Je tiens extrémement à elle et à mes proches... On a crut qu'elle allait mourir ou qu'elle avait fait un AVC. Et en plus de ça, je souffre de phobie scolaire, qui me rend très malheureuse et coupable.
Je craque complétement, finalement...
On me dit que cette hospitalisation est pour mon bien, mais je ne sais pas... Déjà que je n'aime pas l'hôpital. Ca me fait peur. Pour moi, cela reflète... la mort.
Avez vous déjà eu recours à ceci ?! Comment ça marche ?! A quoi ça consiste ?! Ca aide vraiment ?!

Merci de m'aider...

[fleurdesperance]

ITSmylife
qu'est ce qui te fait le plus peur dans l'hospitalisation?
Les patients, comment ça se passe?

[Itsmylife]

Bonjour,

Ces derniers temps, je ne suis pas sur le forum car je suis en hospitalisation depuis le 10 novembre, et j'ai eu une permition de sortie aujourd'hui.

Ca se passe bien. A peut près... Je suis là bas car mon stress quotidien était donc trop important (et + crises d'angoisses). Là bas, il veulent me trouver un traitement et me soulager en comprennant pourquoi j'ai tellement peur. Le pire est la nourriture (déjà que j'ai souvent le ventre noué) et surtout la nuit... La nuit me terrifie, là bas. Je n'y suis que depuis 5 jours et j'ai l'impression d'y être depuis 2 semaines. Un point positif ?! Ca avance. C'est ultra dur (!), mais je tiens bon. Je crois tout simplement que je n'ai pas confiance en la vie... Que je n'arrive pas à me laisser aller et à être en détente. Comme si j'étais en danger. Alors, je balise... Un coup j'ai plus de force, un coup j'ai mal au coeur ou il s'emballe, etc. Je sais que tout ça c'est dans ma tête et que c'est le stress, mais bon... Il faut que j'apprène.
Je tiens à dire que j'ai toujours détester l'hopital... Et que cette angoisse permanente (qui me gâche la vie) est là depuis mes 8 ans, et j'en ai maintenant 16. Alors, à vrai dire, l'angoisse fait partie de moi... Alors, je suis si proche de la "gérison" (je crois), que ça me fait peur. Ca s'est construit en moi... Et ces derniers temps mon angoisse est plus forte et j'ai l'impression de faire un deuil. Je pleurs très souvent, je réfléchis, etc... C'est comme si ma vie était une colonne de petits cubes, et il faut enlever un cube au milieu de la pile... C'est dur et compliqué. Mais peut être que j'ai raison, je fais le deuil de tout ceci. Et peut être que je rêve de "guérir" depuis si longtemps, que j'ai peur de vivre normalement... Car je ne sais pas se que c'est.

Pensez vous que l'hospitalisation va m'aider ? Pensez vous que je tourne (difficilement), enfin, la page ? Suis je enfin prète à vivre ?!

J'attends avec ceux qui m'accompagne, que l'antidépresseur (IXEL 25) que j'ai commencé il y a 1 semaine et 3 jours fasse effet. Et sinon, tout le monde est positif, et je ne vais pas rester plus de 3 semaines (normalement), à l'hopital.
Quels émotions, je me sens vidée, fatiguée...

[Cardinal]

Content de voir que tu est bien impliqué dans ton projet de soin malgrès les difficultés et l'angoisse itsmylife.

Tout cela est très encourageant, c'est une bonne occasion de réflèchir sur soi même.

[catpat]

je te souhaite beaucoup de courage pour la fin de ton hospitalisation et espère qu'elle t'aura au moins permis de guérir de tes angoisses

[teryy]

bonjour
moi je pense que l hospitalisation va t aider
bon courage et tien nous au courant
teryy

[Itsmylife]

MERCI A TOUS POUR VOTRE BEAU SOUTIENT !

Ca continue. 10 jours. Je retrouve l'appétit, je dors assez bien et je m'entends très bien avec les ados de là bas. Je me sens mieux et plus sereine. Ca m'aide beaucoup, je crois. Je serais peut être sortie définitivement, la semaine prochaine. En attendant, ils m'ont laissé sortir ce week end. Ca me fait beaucoup réfléchir, ça nous met face à soi même. Je comprends beaucoup de choses, et surtout pourquoi je suis angoissée. Ce n'est pas que rose, mais ça pourrait être pire. Tous peut évoluer en quelques minutes là bas. Ils 'ont aussi prescrit un nouveau médicament à prendre le soir (je ne sais plus le nom...) qui va m'aider pour les humeurs, le sommeil et l'angoisse + un demi-Xanax 0.25, matin et soir.
Je suis forte, et encore plus grâce au soutient quotidien, que je reçois.

[Archaos]

bravo itsmylife

[Itsmylife]

Bonjour tout le monde,

Voilà, ça fait plus de 5 semaines (bientôt 6) que je suis en hospitalisation. Ils me laissent sortir le week end.
Ecoutez, ça se passe bien. Oui et non. Là bas, je m'y sens bien. Chez moi, je me sens vide. A vrai dire, là bas, il y a des gens sympas et qui peuvent m'aider. Surtout que je m'attache vite. Je suis devenue très bonne copine avec une fille de mon age, par exemple. Et les infirmiers sont gentils aussi. Quant à mon problème, c'est tellement flou. Entre réfléchir, résoudre mes soucis d'angoisses et mes soucis de phobie scolaire, c'est vraiment très dur.
Je réfléchie beaucoup... Je crois qu'en faites, je me bats, pour rester mal... Je crois que j'ai pas envie de me sortir de cette M..... De cette angoisse et tristesse permanente... Je crois que j'ai trop peur de vivre normalement. Peur de vivre, tout simplement. Je n'arrive pas à profiter pleinement... Peut être que je suis en fait, dans une espèce de dépression... Peut être parce que je ne sais pas/plus se que c'est de vivre normalement, ou peut être parce que c'est une sorte de mal être qui sort ainsi. Il y en a qui font des TS, moi je me laisse mourrir, dans la souffrance et la peur, pour prouver aux autres et à moi même que je suis mal et que je souffre attrocement, depuis mes 4 ans... (?) Ce qui me rend le plus triste, c'est que je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, pourquoi je fais ça, pourquoi je veux absolument souffrir et avoir peur. Ca va mais à la fois ça va pas. Je crois que j'ai pas assez la gnaque. Je me suis toujours battus, mais je crois que je le fais pas pour m'en sortir mais pour rester comme ça... Je ne suis pas assez forte, je crois. Je ne comprends pas. La peur et la douleur font partie de moi depuis si longtemps, je ne me vois pas vivre sans elles. Qu'est ce que ça fait d'aller en ville entre amis et aller dans un café, tranquillement, sans se dire une seule fois "j'ai peur.../je ne veux pas mourrir/je suis nulle".
Alors, je crois que j'y arriverai jamais, et je me sens coupable. Je ne sais même pas pourquoi j'ai si mal, tout au fond de moi. Cette peur, je crois que c'est mon inconscient qui me criit : "HEHO, TU SOUFFRES, MAIS TU TE LE CACHE ! TU TE L'AI TOUJOURS CACHE"...

[Mikas]

Moi aussi avant j'aimai aller mal.. Pourquoi ? Et bien parce que j'avais peur d'aller mieux, d'être heureux et dans mon malheur j'avais des automatismes et des personnes qui été proche alors si j'allai mieux j'avais peur qu'elle parte . Tu n'as que 16 ans, ne soit pas trop impatiente ca viendra avec le temps soit en sur .

[Itsmylife]

Moi aussi avant j'aimai aller mal.. Pourquoi ? Et bien parce que j'avais peur d'aller mieux, d'être heureux et dans mon malheur j'avais des automatismes et des personnes qui été proche alors si j'allai mieux j'avais peur qu'elle parte . Tu n'as que 16 ans, ne soit pas trop impatiente ca viendra avec le temps soit en sur .

Je vois ce que tu veux dire...
Merci.

[Bartleby]

Coucou tous

C'est peut être une idée de réfléchir à cette "peur d'aller mieux" (que j'ai moi aussi) sous l'angle de la psychanalyste Mélanie Klein.
Pour Mélanie Klein, on passe tous par une phase de dépression dans notre première années de vie, qui coïncide avec le moment où l'enfant réalise qu'il est différent de sa mère et qu'il n'a pas tout pouvoir sur elle (cri --> sein -->satisfaction "comme par magie"). En théorie donc, cela s'appelle la position dépressive, qui fait suite à la position schizo-paranoïde (ne vos inquiétez pas, c'est juste des termes théoriques qui sont censés exprimer une façon de percevoir le monde).

Schizo-paranoïde, cela veut dire qu'il y a la position du nourrisson en fusion avec sa mère (fusion qui est plus ou moins réciproque dans les premiers mois). Et je précise quand même que par "mère" en psychanalyse, on entend "environnement maternant", donc cela inclut tout l'environnement du bébé, même si la mère occupe une place importante). Le bébé ne connaît pas ses limites corporelles, n'a pas en encore d'identité, n'a pas encore développé la conscience des autres, il a uniquement conscience de ses besoins et ceux-ci sont satisfaits à sa demande. Les soins de "la mère" lui donne une limite identitaire, donne du sens à ses ressentis, le fait exister en quelque sorte (on parle là de holding selon Winnicott), ce qui amène petit à petit :

La position dépressive, c'est donc lorsque le bébé se rend compte qu'il est séparé de la mère et qu'il n'est pas "magicien", au sens où l'autre a des besoins aussi (l'autre existe parce qu'il a des besoins aussi, et cela signifie aussi du coup que NOUS existons, car sinon tout n'est qu'une production de notre esprit, donc personne n'existe réellement...) et ne peut lui être esclave pour combler uniquement les siens. C'est le stade du miroir. Bébé voit maman dans le miroir, se retourne et découvre sa mère réelle à côté. C'est la séparation essentielle, celle qui permet de devenir une personne autonome, c'est donc une dépression nécessaire.

D'après Mélanie Klein, nous repassons toute notre vie par ces fluctuations de manière plus ou moins forte, en fonction de nos vulnérabilités, des chocs, etc.
Et donc comme vous le dites très très bien en fait dans vos témoignage, oui, aller mieux, ça veut dire se séparer pour devenir soi, et c'est vraiment pas facile, j'en sais quelque chose !

[Itsmylife]

Chère Bartleby,

Je te remercie pour tout ses renseignements, qui peuvent (m')être important et qui peuvent peut être me faire encore avancer... C'est une très belle théorie. Re-merci.
As-tu réussis à vaincre ceci, toi ?!

[Bartleby]

Hello Itsmylife

Bah je suis encore en plein dedans

C'est pas gagné mais y'a du progrès, faut du temps.


Comment ça va toi ?

[Itsmylife]

Bonjour/Bonsoir,

Voilà bientôt 2 mois que je suis en hospitalisation, et ça y est, je sors définitivement la semaine prochaine.
Ca me fait très bizarre. Contente et triste. J'ai avancé, ça m'aura vraiment beaucoup aidé ! On a réglé des choses et en dehors de l'hôpital, il y a des choses qui se sont misent en place. Mais je suis nostalgique... Finalement, là bas, je m'y sens assez bien, et je suis avec des personnes que j'aime beaucoup (ados ou infirmier(e)s)... Ils vont me manquer. Le calme, les rires ou leurs soutients me manqueront énormément...
Alors, finalement, tout ceci m'a fait du bien... J'ai avançais sur moi et sur des choses de la vie. C'est une expérience qui m'aura fait grandir un peu plus, et m'aura fait du bien.

[Itsmylife]

Je suis sortie, définitivement.
Je continue ma route (avec, tout de même, ce manque de tout ce qu'ils m'ont apporté là bas)...

[Archaos]

Cette hospitalisation malgré tes craintes du début t'a vraiment fait du bien,: c'est un témoignage important.