Je n'assume plus ma prise de poids apres l'anorexie

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Je pense que ce qui me fait replonger c'est de savoir que j'ai pesé 54kg il y a six mois. J'avais perdu 6kgs en 10 jours, je ne mangeais pas ou peu, je dormais très mal et je tirais mon lait, le combo parfait... Et je me sens sale, c'est terrible, de ne pas avoir su rester à ce poids malade. Tout le mois de juin, je me suis gavée de réglisses et de curly, en plus des repas déjà bien garnis. Je me retrouve donc avec du cholestérol et des graisses localisées à des endroits qui me font détester mon corps... Même si peut-être déjà ma vision est faussée puisqu' hier mon amie m'a dit que ça se voyait que j'avais perdu du poids et je ne le vois pas. Elle m'a même dit "t'es toute maigre" mais c'est impossible d'après la balance.

Sous peu, petit dej, le seul repas gardé de la journée mais même ça j'ai commencé à restreindre. Je ne prends plus de jus de fruit ni de confiture et ne veux plus de sucre dans mon yaourt. Je mange donc yaourt nature et 4 biscottes avec du beurre et un chocolat chaud. Pour le chocolat pas trop le choix je n'ai droit ni au café ni au thé à cause du trouble bipolaire, je pourrais demander juste du lait chaud ou de la tisane ? Je crois que je vais prendre juste du lait chaud ce matin pour essayer.

Je fais des abdos par série de 25, 100 par jour, et abdo hypopressifs avec la respiration ventrale c'est aussi très efficace. Du gainage beaucoup et quelques squats. Hier j'ai vu comment mettre en marche le vélo du service en fait il faut juste se mettre à pédaler, ça l'allume et après on choisit son programme et la durée. Je vais donc en faire régulièrement, c'est dur pour moi le cardio avec ma tachycardie persistante, avant même de commencer je suis déjà à plus de 100 bpm donc ça monte vite au dessus de 150...

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Je vis vraiment très mal ce nouveau corps. Je regrette tellement d'avoir pris du poids en hospitalisation, merci la quetiapine. Ces 54 kg me hantent. Pourquoi je n'ai pas pu rester à ce poids ? J'ai pris 14 kg en quelques mois. C'est horrible à écrire. Je me déteste, je devrais tout bonnement arrêter de manger mais avec les enfants c'est difficile. Et la faim fait mal. Donc je mange mais peu, à peine plus de 1000kcal par jour. Demain on a prévu de manger au resto du zoo et ça me donne des sueurs froides (et une insomnie). Je déteste ce corps Mon mari a pris des photos cet aprem quand j'étais dans la piscine avec mon fils, mes bras me paraissent énormes, quel corps dégueulasse...

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J'ai perdu 1kg. 65.9kg pour 1.73m. Je me sens énorme...
En plus je ne vais pas pouvoir faire autant de sport que je le souhaiterais, je viens d'apprendre que mes antécédents cardiaques m'empêchent de faire du tapis de course (tachycardie et QT long). Piscine à faible intensité, aucun sport "cardio", marche lente même sur le tapis, je suis hyper frustrée. L'impression que mes muscles vont se faire phagocyter... Enfin déjà je ressens des légères hypoglycémie donc je sais que la cétogénèse a commencé, mon corps se nourrit de mes graisses, c'est agréable de le savoir. Même si c'est dangereux. Mais avec du sport intense la perte de poids serait plus rapide.

Puis j'ai un super pouvoir : je suis immortelle. Survécu à des TS mortelles, me suis vidée de mon sang, littéralement, à la naissance de ma fille, mon foi s'est régénéré après une hépatite alors que j'étais sur la liste pour un don, et j'en passe...

Alors c'est pas mon coeur qui va m'arrêter ! Puis si je devais mourir d'une crise cardiaque ça serait pas si mal. Ou bien mieux, être hospitalisée pour mes problèmes cardiaques !

Du coup, je cours sur le tapis demain ou pas ?

[Miet]

Eternel recommencement... -6,5kg, peut mieux faire...
Le dégoût du corps est toujours bien présent, merci papa de ton put@in de cadeau, merci les vi0ls à répétition, merci les médecins de me faire vivre trauma après trauma à chaque hospitalisation, ce corps est à gerber et c'est ce que je fais, je vomis chaque jour mes angoisses et déprimes, et la haine, surtout la haine.
Mon bilan sanguin est strictement normal, c'est triste à mourir. Mourir serait une bien belle aventure (dixit Peter Pan). Ça me motive juste à intensifier les vomissement jusqu'à n'avoir plus de stocks de potassium. C'est stupide hein ? Quelqu'un est déjà passé par là ?

Je fonds de l'intérieur. Tristesse. Je gobe les Xanax comme des bonbons. Que faire d'autre pour faire taire un peu cette haine de moi ?

J'attends la sonde comme le Messie. Alors qu'en vrai je sais que ça ne résout rien. Mais juste afficher au monde mes TCA et leur vomir dessus. Je crois que j'ai perdu tout espoir de guérison. Je serai malade toute ma vie. Aussi courte soit elle. Oui idées noires à nouveau mais à qui en parler ?

[Miet]

Seulement 200 g de perdu cette semaine c'est déjà ça ça ne monte pas...
Ça bouge un peu, des choses se mettent en place pour des soins, je ne sais pas trop quoi en penser : si on m'enlève les crises maintenant je meurs et en même temps les crises m'achèvent...
Ce corps est à gerber, comment j'ai pu prendre tout ce poids je ne me comprends pas ok la quétiapine était pourrie, mais ma volonté dans tout ça ? Je passe mon temps à me remplir et me vider, pathétique. Je pue la gerbe mes chiottes sont dégueulasses tout ceux qui ont traversé la boulimie savent... Je pense à nouveau être un fardeau pour ma famille et qu'ils seraient soulagés si je n'étais plus là, j'appréhende une éventuelle hospitalisation à venir, que vont penser les enfants, les amis à qui je n'ai rien dit ? Comment leur faire comprendre cette sonde qui pendouille de mon nez ? J'ai peur de l'avenir...

[Nadine1]

je te lis, j'ai pas les mots devant un tel abîme de souffrances

[Miet]

Oui @Nadine1 souffrance abyssale. J'espère ne plus être là bientôt, que tout ce mal s'arrête enfin.

Jeûne complet hier, je ne me suis pas pesée ce matin, trop peur du résultat. Le samu m'a tenu la jambe pendant un bon quart d'heure puis rappel 1h30 plus tard, je n'avais pas assez de médicaments avec moi pour tenter quoi que ce soit. Ils attendent le rendez-vous de lundi au CMP. L'infirmière du samsah a demandé à m'accompagner. Je redoute encore une hospitalisation sous contrainte. J'ai peur de retourner à l'HP, les conditions sont indignes, non merci. Les cliniques c'est trois semaines minimum de délai, je ne vois plus de solution.

Ce corps m'est insupportable, tout comme mes tentatives de le gommer. Je voudrais tellement peser 43 kgs comme à l'époque des photos. Là j'avais atteint quelque chose enfin. Me détruire le plus possible, je ne suis bonne qu'à ça. Ma vie se résume à des agressions en tout genre, et des hospitalisations insupportables (l'avant dernière j'ai tenté de tuer le psychiatre, bim contentions).

Je rêve de cocaïne chaque nuit, de suicide aussi, et je me reveille chaque matin encore plus mal que la veille. Je fais bonne figure devant mon mari. Il me dit d'attendre les solutions trouvées par ma psychiatre (ma bonne fée, avec ma psychologue malheureusement en arrêt), sauf si je me sens en danger. Comment lui avouer que je stocke à nouveau du Tercian dans le but de mourir ? Puis là je tiens parce qu'il y a du soleil et que je passe mes journées à fumer des clopes sur la terrasse, mais pluie annoncée dès cet aprem et le mois de novembre grisâtre qui arrive, décembre avec tant de dates anniversaire, le suicide d'Elise le 2, celui de mon père le 19, j'espère qu'au moins cette année, maintenant que je sais à quel point ce fut un monstre, je serai moins triste de le savoir mort. 32 ans que je souffre à chaque 19 décembre et que je souhaite le retrouver. Maintenant je sais qu'il n'y a plus rien à attendre de lui, vivante ou morte.

Des fois je me dis que ce n'est pas possible qu'il m'ait violée à 4 ans, que c'est impossible qu'un père fasse ça, je me demande si mes souvenirs sont vrais, si je n'ai pas tout inventé, et quand je me pose ces questions c'est affreux comme souffrance. J'ai au moins pour moi que ma famille me croit et me supporte (de très loin), que mon mari soit un tel soutien pour moi et qu'il assure autant avec les enfants.

Moi je suis une sous-maman. Pas fiable. Les enfants appellent encore leur père quand ils pleurent. Alors que ça fait quand même 2 mois que je suis définitivement rentrée de l'hôpital. Comment rattraper ce temps ? Les premiers pas de mon fils sans moi, le sevrage de l'allaitement imposé par mon absence, les sorties scolaires de ma fille ? C'est du temps envolé. Je suis persuadée qu'ils souffriront moins sans moi. Je ne vois réellement aucune autre issue que ma mort. Je vomis ici ma bile de femme malade, à tout jamais.